J’ai passé de nombreuses années dans les Chiddoukhim (rencontres en vue d'un mariage). Convertie, je fus souvent confrontée à de la discrimination et à des gens qui me percevaient comme quelqu’un de “moindre” en raison de mes origines. Mais seul Hachem sonde le cœur des gens, et détermine leur vraie valeur. Et cette valeur ne dépend ni du statut social, ni de moyens financiers, ni de l'ascendance ; mais plutôt de notre volonté à s’attacher à Lui, à accumuler des mérites, à se parfaire, et à tout simplement être une bonne personne, comme Hachem le désire. Et j’ai décidé de m’attacher à cet idéal, celui de suivre cette voie que j’avais choisie, qui est la Torah et les Mitsvot, et de ne pas tenir compte des propos parfois désobligeants que j’entendais.

Et donc mon périple fut quelque peu tumultueux. Je rencontrais des garçons qui pour la plupart ne me correspondaient pas, et je trouvais cette épreuve interminable et pénible. Je ressentais une profonde solitude, et je me demandais si un jour j’allais vraiment me marier. 

Je dois dire que je commençais un peu à désespérer. Je disais : “Hachem, pourquoi cette torture ? Je veux tellement me marier et fonder un foyer, construire avec quelqu’un, ne désires-Tu pas la même chose pour moi ?”

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Je connaissais une Chadkhanite (entremetteuse) qui avait énormément de succès. Les autres ne me semblaient pas à la hauteur et je soupçonnais toujours qu’elles ne me comprenaient pas bien ou qu’elles n’avaient pas les bonnes intentions. Je la connaissais depuis quelques années déjà, mais elle ne m’avait pas vraiment fait de propositions. 

Un jour, je reçus un appel de ma copine qui figurait sur mon formulaire de Chiddoukh. Elle me dit : “Quelqu’un m’a appelée aujourd’hui pour me demander des renseignements à ton sujet”. “Ah”, dis-je. “Je ne suis pas au courant, mais si c’est important je suis sûre que je le saurai !”

Un Motsaé Chabbath, vers minuit, je reçus un mail de la Chadkhanite en question. “Bonsoir, c'est un garçon extra, et il aimerait te rencontrer. Mais le seul hic, c’est qu’après quelques années de mariage, il aimerait retourner s’installer à New York, sa ville natale. Est-ce que cela vaut la peine, ou on laisse tomber ?” 

Je relus le message plusieurs fois, et je réfléchis. Ayant fait mon Aliya quelques années auparavant, j'étais résolue à rester en Israël, quoi qu’il arrive. Et donc je m’assurais toujours que les garçons que je rencontrais souhaitaient s’installer en Israël définitivement avant de les rencontrer. Mais après quelques années de rencontres infructueuses, je me demandais si je devais peut-être céder sur ce critère. Après quelque temps et quelques appels téléphoniques pour prendre des renseignements sur le garçon, je répondis à la Chadkhanite que j’étais prête à le rencontrer.

Je dois dire que je ne m’attendais à rien. Je me disais : “il est Américain, ashkénaze et veut habiter aux États-Unis, comment cela peut-il marcher ?!” Mais la première rencontre s’est avérée bonne. Nous avons tout de suite cliqué, et avons parlé de sujets très intéressants. J’eus le pressentiment que c’était une bonne personne et honnête. Il avait une bonne Hachkafa de Torah, et semblait équilibré. Et plus j’ai appris à le connaître, plus je me rendis compte qu’il était intelligent, doux mais résistant, qu’il avait fait beaucoup de travail sur lui, et qu’il était très sensible à ses émotions et au monde qui l’entourait. Pour moi, tous ces traits de caractère valaient de l’or, et je les recherchais depuis longtemps. Et malgré mon désir ardent de rester en Israël, je décidai que ses nombreuses qualités outrepassaient le pays où j'allais habiter.

Après 6 semaines, nous nous sommes fiancés. Je dois dire que nos fiançailles furent très difficiles ; je ressentais un grand stress envers le mariage, certains proches parents n'ont finalement pas pu assister à la célébration, et nous avons organisé notre mariage tous seuls. Mais malgré toutes nos épreuves, aussi ardues qu’elles soient, je me suis toujours sentie considérée et appréciée. Il m’a toujours laissé comprendre que l’on allait passer au travers, ensemble, coûte que coûte.

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Aujourd’hui, nous sommes mariés depuis près de deux ans, et je me vois transformée et grandie. Nous avons rencontré plusieurs épreuves depuis notre mariage, mais mon mari m’a toujours soutenue et a toujours démontré une grandeur d’âme exceptionnelle.

Je pense que les célibataires peuvent tirer plusieurs leçons de mon histoire.

D’abord, ne jamais désespérer ! C’est plus facile à dire qu’à faire, mais je pense vraiment qu’il faut faire tout son possible pour garder son optimisme. Peu importe le milieu duquel on provient, les épreuves qui se dressent sur notre chemin, les parents, notre situation économique ; tous ces facteurs viennent d’Hachem et on ne les a pas choisis. Notre 'Avoda (travail) est de se construire avec les Kélim (outils) qu’Hachem nous a donnés et de s’entourer de personnes clés qui veulent notre bien, et non pas satisfaire leurs propres intérêts.

Ensuite, il faut se concentrer sur les choses importantes, comme les Middot (traits de caractère), la Yirat Chamayim (crainte du Ciel) de la personne, et son essence. Car c’est tout ce qu’il nous reste. Bien sûr, il existe de nombreux éléments et détails importants chez la personne avant de s’engager, mais il faut toujours garder en tête l’essentiel.

Finalement, je dois dire que le mariage peut être ardu, mais le célibat l’est plus encore… Et lorsqu’on a une personne à nos côtés qui veut grandir, construire, et passer sa vie avec nous, c’est ce qui compte, et tout est possible !

Je prie qu’Hachem guide les célibataires, pour qu’ils puissent se concentrer sur les choses essentielles chez leurs futurs conjoints, et qu’ils reçoivent des conseils judicieux de la part de professionnels dans le domaine, et qu’on entende de bonnes nouvelles ! Amen !

Témoignage reçu de Naomi R.