Je suis mariée depuis un peu plus de deux ans. Mon mari et moi avançons à notre rythme dans la pratique de la religion. Nous ne voulons pas aller trop vite et regretter ensuite. Nous communiquons beaucoup sur les différents changements que nous aimerions opérer au sein de notre foyer, et nous nous lançons une fois que nous sommes prêts tous les deux.

L’un de nos changements a été de fixer un temps d’étude pour mon mari, il va donc à un cours tous les mardis soirs. Il revient à chaque fois le visage rayonnant, je sens que ça lui fait beaucoup de bien et je suis ravie de cette initiative. Néanmoins, cett semaine, il est rentré préoccupé, je lui ai alors demandé ce qui le tracassait et il m’a dit : « Je sais qu’on en a déjà parlé et que je t’avais dit que je patienterais le temps que tu te sentes prête, mais ce soir, le Rav a de nouveau parlé de l’importance de se couvrir la tête pour une femme mariée… Je ne t’imposerai rien que tu n’aies pas décidé de toi-même, rassure-toi, mais voilà, ça me préoccupe… »

C’était la première fois que je le voyais comme ça. Cette nuit-là, je n’ai pas beaucoup dormi. J’ai réfléchi à l’éventualité de me couvrir la tête, à ce qui m’en empêchait, ce à quoi je renonçais. J’adorais mes cheveux, j’admets que si j’avais eu une chevelure moins belle, ça aurait sûrement été plus facile de l’envisager, mais là, me priver de cela, je me sentais tellement belle grâce à mes cheveux, ils me donnaient de l’assurance, du pouvoir. Ça peut paraître simplet, mais je vous assure que pour les femmes qui adorent leur chevelure, c’est un énorme sacrifice que d’accepter de les cacher.

À ce point, s’ajoutait une énorme pression sociale. Comment mon entourage allait accepter ce nouveau look ? Serais-je la cible de moqueries ? Ma mère essaierait probablement de me dissuader (elle aussi adore mes cheveux). Serais-je à l’aise en extérieur avec un couvre-chef ? Me trouverais-je encore jolie ? J’avais 25 ans, je ne voulais pas renoncer à ma beauté…

Et la question qui m’angoissait le plus était : si je n’arrive pas à tenir dans le temps, les gens vont-ils me juger et penser que ma foi est altérée ? Je ne voulais pas gâcher tous les efforts que nous avions faits mon mari et moi pendant deux ans, parce que je n’étais pas prête à franchir ce cap.

Puis je regardai mon mari endormi à côté de moi, mon mari qui ne m’avait jamais rien demandé pour lui, mon mari qui me comblait déjà depuis deux années, mon mari que je contrariais avec ma tête découverte, mon mari qui me suppliait de garder ma magnifique chevelure que pour lui depuis si longtemps. Il avait eu la délicate attention de sortir les magnifiques foulards en soie que sa mère m’avait offerts pour nos Chéva’ Brakhot.

Je me suis mise à les essayer. Je dois avouer que le reflet dans le miroir m’a tout de suite plu. Non seulement, je me trouvais belle et féminine, mais en plus, je me trouvais pure. Ce simple morceau de tissu me donnait une noblesse d’âme qui rayonnait sur mon visage. Mon cœur de femme comprenait, sans même avoir étudié une seule ligne à ce sujet, que se couvrir la tête rapproche de l’Éternel.

Je Le sentais présent dans la pièce, Il acquiesçait, Il m’encourageait. J’entendais Sa fierté, j’entendais Ses promesses. Si je faisais cet effort pour Lui, Il me bénirait d’un flot de bénédictions à l’infini, Il bénirait mon foyer, Il bénirait mes entrailles.

Ce matin-là, sans faire aucune annonce officielle, je suis sortie de ma chambre les cheveux couverts avec un très beau foulard assorti à ma tenue. Je souriais, je savais que j’avais pris la bonne décision. Je quittai alors la maison sereine, sous les yeux fiers et amoureux de mon mari, qui, avec sa sagesse habituelle, a gardé le silence. Il ne me dit pas un mot, mais j’entendais malgré tout son admiration et ses remerciements.

Depuis ce jour-là, le foulard ne quitta plus jamais ma tête, au même titre que L’Éternel ne quitta plus jamais mon foyer...

Adapté selon un témoignage reçu (anonyme)

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