La demande la plus fréquente des mamans, concerne les enfants qui ont du mal à obéir…

Pour le dire plus clairement, nos enfants ne nous écoutent pas. Il faut exiger, répéter puis menacer avant de pouvoir espérer obtenir un quelconque résultat.

Les conclusions sont souvent houleuses ! La mauvaise ambiance de mise et les soirées gâchées avant même d’avoir commencé.

Si nous souhaitons toutes avoir des enfants dociles et disciplinés, rares sont ceux qui obéissent naturellement. Echangez avec vos amies, et vous vous rendrez vite compte qu’elles ne sont pas mieux loties que vous !

Quant à celles qui affirment que « elles » écoutaient leurs mamans, c’est qu’elles ont la mémoire courte, voire qu’elles font preuve de malhonnêteté intellectuelle!

Alors comment faire ?

Nous allons tenter au cours des semaines à venir, de donner quelques pistes pour nous aider dans ce dossier délicat.

Tout d’abord rappelons que l’atmosphère générale qui règne dans la maison est essentielle pour la participation active des enfants.

Le maître mot que l’on doit toujours garder à l’esprit est que j’agis pour le bien de mon enfant et rien d’autre. Toute autre considération viendra perturber mes requêtes et par là même, mes chances de réussite.

Ceci étant posé, je souhaiterais procéder, avant de rentrer dans les méthodes qui pourront vous aider, à une analyse des techniques généralement utilisées. Je me base notamment ici sur un livre de Rav Moshé Gans « Make me, don’t brake me » que l’on peut traduire par « Construis-moi, ne me détruit pas ».

Dans la majorité des cas, une maman qui demande à son enfant d’accomplir une tâche, et que celui-ci rechigne, traine et se défile, soit la maman renonce, soit cela se termine en crise, voire en punition.

C’est ce que nous appellerons les méthodes coercitives. Je veux contraindre mon enfant à agir, et s’il n’obtempère pas je dois le punir pour qu’il comprenne.

Ce genre de procédé revêt en fait de nombreux inconvénients. En effet, l’empreinte négative que l’expérience laisse à l’enfant est en réalité profondément dommageable. Cela induit que lorsque vous réitérerez une demande semblable, le mauvais souvenir imprimé dans sa mémoire, le poussera à priori à refuser d’agir. La contrainte est une méthode uniquement de court terme. C’est vrai que j’aurai gagné une bataille…mais certainement pas la guerre.

Pire que cela, il est possible que vous pensiez avoir gagné, car à la deuxième demande l’enfant agira peut être, mais uniquement par peur.

Certains parents estiment qu’il est bien que l’enfant agisse par peur. Tout au contraire, l’action par la crainte induit que l’enfant, soit mentira pour ne pas recevoir la punition, soit s’exécutera, mais dès que ses parents auront le dos tourné, il prendra le contre-pied, et agira à l’inverse des exigences qu’il aura reçues.

Prenons l’exemple des devoirs. Un enfant qui se bagarre tous les soirs avec ses parents, et qui se retrouve régulièrement avec une privation tant qu’il n’a pas fini, quitte à y passer toute la soirée, gardera immanquablement un très mauvais goût pour le travail. Ses chances de s’améliorer sont quasi inexistantes et si nous projetons à l’âge adulte, il y a peu de chance que ce même enfant devienne un jour travailleur et surtout épanoui dans ses activités.

Par ailleurs, la mauvaise humeur engendrée par ce genre de situation est difficilement récupérable. Toute autre requête, même facile, prendra elle aussi des allures de ring de boxe. Il est quasi impossible de sortir de la spirale négative dans laquelle on s’est engouffré. A aucun moment l’enfant agit de sa propre initiative.

En résumé, nous pouvons affirmer que les méthodes coercitives sont de courts termes et contre-productives.

Pour ne pas rentrer dans cet écueil, d’autres mamans renoncent, en montrant avec virulence leur désapprobation.

D’une part, l’atmosphère agréable de la maison, si importante pour l’épanouissement de nos enfants est à nouveau gâchée.

D’autre part -et je ne sais pas ce qui est le pire- sans le vouloir, le message suivant est exprimé : « Mes demandes ne sont pas importantes ». C’est ce qu’on appelle l’éducation silencieuse.

Dans de telles conditions, pourquoi l’enfant écoutera-t-il la fois prochaine ?

Il est très rare que j’écrive des choses négatives. C’est juste pour vous faire toucher du doigt les dégâts que peuvent engendrer ce type d’attitude.

Rassurez-vous dans les prochains articles, nous verrons, avec l’aide d’Hachem, de nombreuses méthodes positives.

Elles ont l’avantage :

  • D’agir sur le long terme
  • De préserver l’harmonie dans la maison
  • De rendre l’enfant autonome
  • De lui permettre d’aller au bout de ses capacités
  • De le rendre donc véritablement heureux et épanoui.

Pour conclure, je vous propose un petit exercice : Essayez de prendre conscience du nombre de requêtes que nous formulons à nos enfants au cours d’une journée !

Dès le matin, nous commençons par leur demander de s’habiller, ranger leur chambre, prendre le petit-déjeuner sans renverser le bol de lait, bien sûr ! Ne pas embêter le petit frère, nous leur faisons une remontrance car il ne nous a pas donné son contrôle à signer, sa chemise est tachée, etc. et il n’est que 8h du matin !

La journée se passe à l’école avec son propre lot d’exigences, et nous repartons pour une soirée, qu’il est tout à fait inutile de décrire…

Réfléchissons juste un instant : supporterions-nous une telle pression ?

A suivre …