Après le décès douloureux de son fils, Rabbi ‘Haïm de Tsanz fit preuve d'une très grande Émouna en acceptant cette tragédie avec amour. Son silence exemplaire éveilla l'attention de nombreuses personnes qui ne purent s'empêcher de le questionner sur ses forces surnaturelles. Et voilà que le Rav leur a répondu à travers la parabole suivante...

"Imaginez une personne assise sur une chaise et tout d'un coup vient quelqu'un par derrière et lui donne un fort coup sur le dos, celle-ci se retourne évidemment pour voir qui est cette personne si insolente ! Si c'est un inconnu, elle ne tardera pas à se mettre en colère et à l'insulter. Mais si cet agresseur n’est ni plus ni moins que son meilleur ami, sa réaction sera bien différente. Au lieu de s'énerver, elle se mettra à rire !

En perdant mon fils, j'ai reçu un énorme coup, mais quand je me suis retourné pour voir qui était l'agresseur, je me suis rendu compte que c'était Hachem, Celui que j'aime le plus au monde, et Celui qui m'aime le plus au monde !", telles étaient les paroles de Rabbi ‘Haïm.

Toutes les souffrances et les malheurs qui nous accablent proviennent du fait que Hachem cache Sa face.

Le ‘Hafets 'Haïm avait l'habitude de dire que le plus grand des malheurs est d'oublier qu'il y a Hachem derrière les malheurs, Hachem notre Père miséricordieux, qui ne veut que notre bien, comme il est écrit : "tu reconnaîtras donc en ta conscience que si l'Éternel ton Dieu te châtie, c'est comme un père qui châtie son fils" (chap.8, verset 5).

Le Rav Azriel Tauber, dans son livre Pirké Ma’hchava (Émouna Vébita’hon), explique que le peuple d'Israël a traversé 2 grandes périodes. 

La première : "Dire le matin Tes bienfaits". Depuis la sortie d'Égypte et jusqu'à la destruction du Temple, la manière dont Hachem nous dirigeait était claire, comme le matin illuminé par l'éclat du lever du soleil. Ceux qui faisaient la volonté du Créateur étaient gratifiés de bénédictions, et quand ils s'éloignaient de l'Éternel, ils étaient punis, c'est la “Hanhaga Haglouya” d’Hachem, le juste est récompensé, le méchant souffre. À cette époque, le rôle des enfants d'Israël était de publier la grandeur d'Hachem et Ses bienfaits dans le monde entier.

La deuxième : "Et ta Émouna dans la nuit". Depuis la destruction du Temple, l'obscurité de l'exil s'intensifie, rien n'est clair ! Les justes souffrent et les mécréants se réjouissent. Hachem cache Sa face, on a rien à publier dans le monde, au contraire, le nom d'Hachem est profané entre les nations. Notre rôle est de renforcer à l'intérieur de nos cœurs la confiance en notre Créateur, de parler de Émouna dans l'obscurité ! 

Le Rav David Abou’hatséra, il y a plusieurs années, a envoyé une lettre à Rav Steinmann, où il lui posa la question suivante : "Dans chaque génération, nous devons nous renforcer dans une Mitsva spécifique. Sur laquelle devons-nous nous concentrer dans cette génération ?" "Sur la Mitsva de la Émouna", répondit-il. Les épreuves intenses et rapprochées les unes des autres, qui caractérisent la dernière génération risquent de nous fragiliser considérablement. Sur l'époque que nous vivons, il est dit : ”car l'obscurité recouvrira la terre”, l'obscurité qui précède l'aube, la lumière du Machia’h.

"Je suis plein de foi quand je parle" (Téhilim).

Le roi David nous a dévoilé un enseignement extraordinaire quant au chemin à emprunter pour renforcer notre Émouna : “Dis des paroles de Émouna ! Remercie Hachem !” 

Le remerciement est l'expression la plus forte de la Émouna. Si on croit que tout ce qui nous arrive vient d’Hachem et que tout est pour notre bien, alors on doit le remercier ! Il faut remercier Hachem dans toutes circonstances, quand on ressent le bien ou quand on ne le ressent pas, ou même quand on a mal. Remercier Hachem dans la douleur, dans l'obscurité, est une preuve de Émouna entière, c'est le plus haut niveau de Émouna. Le roi David a été éprouvé depuis son enfance, jusqu'à la fin de sa vie. Il a été rejeté par son propre père, accusé d'être venu au monde d'une relation interdite. Par la suite, il a été poursuivi par Chaoul et par Avchalom, son propre fils, qui voulaient mettre fin à sa vie. Et pourtant, il passait son temps à louer Hachem et à Le remercier : ”Au milieu de la nuit, je me lève pour Te rendre grâce de Tes équitables jugements” (Téhilim).

Cette Émouna que Hachem ne fait que du bien et que le mal n'existe pas ne le quittait pas ! En nous éduquant à remercier Hachem dans les moindres détails de notre vie, nous nous remplirons de satisfaction et nous arriverons à construire une relation de confiance avec le Tout-Puissant. Au réveil, nous remercions Hachem de nous avoir rendu notre Néchama (notre âme) : "Moda ani léfanékha…" Ne nous arrêtons pas là ! Continuons à être reconnaissantes ! 

Merci Hachem de m'avoir donné un mari,

Merci Hachem de m'avoir donné des enfants,

Merci Hachem de me donner la force de travailler, de m’occuper de mon foyer, d'écouter mes enfants, d'accueillir mon mari avec le sourire…

À force de remercier, on prend conscience de la bonté infinie d’Hachem, et au moment où on est éprouvé, on n'interprète pas l'épreuve comme une punition qui vient pour nous faire tomber mais comme une opportunité de grandir. Comme le dit si bien le Rav Chalom Arouch : "Toutes les souffrances sont des lettres d'amour de l'Éternel".

Chabbath Chalom à toutes !