La société dans laquelle nous vivons a une tendance quelque peu perverse à définir tout un chacun par ses attributs matériels : son apparence physique, l’argent qu’il possède ou bien son statut social. Mais en réalité, un individu est un monde bien plus complexe et sophistiqué que la somme de toutes ses possessions matérielles. L’essence même de son Néfech (caractère) est représentée par ses Middot (traits de caractère); car c’est par leur entremise que l’homme aspire à se rapprocher de son Créateur ainsi qu’à forger des relations fructueuses.

Mais que représentent-elles exactement ? Midda en hébreu signifie « mesure » ; il n’y a donc pas de « mauvaise » Midda, tout dépend de la façon dont on en fait usage. Par ailleurs, le Tanya explique que le corps est composé de quatre éléments : le feu, l’air, l’eau et la terre. Tout comme le corps en est constitué, l’âme contient également ces quatre forces, qui représentent la base de nos Middot. Analysons chacune d’entre elles afin de mieux nous comprendre et nous parfaire, ce qui nous concerne particulièrement nous, les femmes ; comment canaliser les forces et les faiblesses de nos enfants afin d’exploiter leur potentiel au maximum.

Le feu

            La Rabbanite Tsipora Heller souligne que l’instinct du feu est de retourner à sa source. Le cœur de ce trait de caractère est de s’accrocher au sens de la vie. La manifestation négative de ce trait est l’arrogance et l’effronterie, qui sont issus de l’insécurité causée par le manque de sens. La colère est la sœur de l’arrogance ; elle n’est en fait que la prochaine étape. Lorsque l’égo de quelqu’un est heurté, cela affecte par ricochet son sentiment d’importance et de contribution.

            L’envers de cette Midda est l’humilité. Le feu peut être redirigé à son meilleur escient, et le sentiment de sens qu’une personne ressent se définit par la conscience qu’il possède de l’autre. L’abnégation de soi et accepter que l’autre puisse briller font aussi partie de l’aspect positif de cette Midda.

L’air

            Le Roua’h (souffle) qu’Hachem a insufflé en Adam lorsqu’Il l’a créé, se traduit, selon Onkelos, par la parole. Ainsi, la nécessité de s’exprimer constitue l’un des besoins vitaux de l’être humain. La Rabbanite Heller poursuit en disant que, puisque la parole utilise de manière équivalente l’âme et le corps, elle indique le mieux notre essence. Le mauvais usage de cette Midda s’exprime par le mensonge, l’escroquerie et l’autoglorification. À l’inverse, le côté positif de ce trait de caractère est l’emploie de la parole pour souligner la valeur que l’autre représente à nos yeux. La prière, l’étude et des paroles encourageantes illustrent ce propos.

L’eau

            L’eau est à la base de notre survie et de notre subsistance. Nous avons donc un besoin de s’occuper de nous-mêmes. Cette Midda est corrompue lorsqu’elle se manifeste par de la jalousie de ce que possède autrui ainsi que par la quête des plaisirs physiques.

À l’inverse, cet attribut est bien canalisé lorsque nous réalisons que toute poursuite des plaisirs physiques mène à un assèchement de la Néchama. C’est elle qui a faim ! Ainsi, quelqu’un possédant cette Midda doit s’assurer de « nourrir » particulièrement bien son âme, à l’aide de Chi’ourim (cours), de livre de Kodech, ou de gestes de bonté (tous ces éléments peuvent être accomplis sur Torah-Box !).

La terre

            En dernier lieu, la particularité de la terre est qu’elle ne puisse bouger par elle-même. Elle doit se faire activer par une force extérieure. L’oisiveté et la paresse constituent le côté négatif de l’élément terrestre. La dépression et le manque de motivation y sont également compris. La léthargie est issue de la peur de l’échec et l’appréhension de ne jamais aller nulle part dans la vie.

            L’aspect positif de ce trait de caractère est l’acceptation des atouts et des bénédictions qu’Hachem nous a offerts, et le fait de toujours les utiliser à bon escient. Ainsi, un individu ayant bien canalisé cette Midda saura que tout ce que D.ieu mettra sur son chemin, pourra être surmonté.

            Puissions-nous, femmes du ‘Am Israël, savoir user de notre sagesse et de notre Bina (compréhension émotionnelle) toute particulière afin de cerner les divers éléments qui règnent chez l’autre, que ce soit nos maris ou nos enfants, pour qu’ils sachent faire œuvre de ces derniers de la meilleure manière qui soit !