La femme juive devant être pudique et discrète, peut-elle pour autant influencer son entourage, comme par exemple seconder son mari pour prendre des décisions majeures ? Bien que toute forme de comportement agressif ne sied pas à une fille d’Israël, cela ne signifie pas pour autant qu’elle doive toujours garder le silence en étant soumise. Au contraire, notre opinion compte, est recherchée et même respectée ! 

Dans la Torah, les femmes ont une place d’honneur ! Chacune avec ses qualités et ses actions, qui ont marqué notre histoire. D’ailleurs, nos Sages disent que la femme a une plus grande intuition que l’homme [1] afin de discerner le bien du mal. 

C’est exactement ce qui ressort du comportement de Rivka à trois moments clés de notre Paracha. Elle agit certes en coulisses de manière discrète, mais elle sauve non seulement l’avenir de son fils Ya'acov, mais aussi celui de notre nation toute entière !

1- Au début de la Paracha : elle ressent des douleurs atroces lors de sa grossesse, elle discerne deux forces qui essaient de s’entretuer l’une l’autre [2]. Elle part alors « consulter l’Éternel » dans la Yéchiva de Chem, le prophète [3]. Elle ne dit rien, ni à Its’hak, ni à Avraham, qui pourraient penser que ses souffrances sont peut-être la conséquence d’une faute [4].

Hachem ne révèle qu’à Rivka qu’elle deviendra la mère de deux peuples, qui aspireront à des buts différents : l’un sera fier de sa Torah, l’autre se vantera de sa richesse [5]. Étant seule à tout savoir, Rivka n’a jamais osé avertir son époux. Et ce, même lorsque plus tard, elle mettra en scène l’échange de bénédictions entre ses deux fils.

2- Le deuxième épisode : le plus célèbre, est sa mise en scène afin que Ya'akov reçoive la bénédiction d’Ist’hak à la place d’Essav. Rivka savait très bien que le dernier-né serait le plus fort, donc il était évident que la bénédiction revienne à Ya'akov.  Elle savait aussi par prophétie que les deux frères ne pouvaient coexister, car lorsque l’un sera au sommet, l’autre tombera. De plus, à aucun moment Hachem ne lui demanda de révéler ce qu’elle savait sur les destinées de ses deux fils à Its’hak.

Rivka savait parfaitement qu’Essav était un mécréant, et que ses intentions étaient de faire le mal, aussi envoya-t-elle Ya'akov recevoir, par la ruse, les bénédictions de son père.

3- Le dernier épisode : c’est lorsqu’elle envoie son fils Ya'akov chez son frère Lavan, pour se cacher d’Essav qui voulait le tuer (car il avait pris sa bénédiction).

Rivka joue alors un rôle crucial, en agissant seule (telle était la volonté d’Hachem), avec force, détermination et surtout avec une foi aveugle.

Hachem lui fit une entière confiance afin de prendre des décisions drastiques avec zèle, délicatesse et efficacité. De quoi inspirer chacune d’entre nous à influencer nos proches (et surtout nos maris) d’une manière posée, réfléchie, en se connectant à la volonté Divine. Le tout avec un mélange de douceur et de tact, grâce à notre intuition, notre sensibilité et notre savoir-faire uniques.

Bon courage à toutes !

 

[1] Nida 45B

[2] « Le Midrach raconte »

[3] Rachi

[4] « Gour Arié »

[5] « Le Midrach raconte »