Celui qui est monté en Israël avec des enfants se souvient encore des difficultés auxquelles il a dû faire face : l’apprentissage de la langue, les différences de mentalités et l’école qui termine à 13h.

Fort de ce constat, le Rav Chimon Israel chlita a décidé d’ouvrir son école au public francophone pour leur donner accès à un niveau d‘enseignement général élevé et religieux.

Impressionné par cette initiative, Torah-Box a rencontré son directeur, le Rav Chimon Israël chlita pour qu’il nous en dise plus.

Ecoutons-le :

Un enfant se trouve à l’école la plus grande partie de sa journée.

En tant que directeur, quels sont les objectifs que vous voulez faire atteindre à vos élèves ?

Un enfant est un potentiel. C’est l’adulte de demain. Ce que je transmets, ce que je vais mettre en lui, c’est ce qu’il sera dans l’avenir.

Cette conviction ne me quitte pas. C’est une grande responsabilité. Et je demande à mes enseignants de donner leur cœur et leur temps pour les enfants. Chaque élève est une « Néchama », une âme, à connaitre tout d’abord, à épanouir, à aimer. Mais attention, aimer, c’est aussi fixer des cadres et des limites. C’est apprendre aux enfants que l’autre existe, c’est savoir partager. Le travail des Midot (du caractère) est une condition indispensable au bon déroulement de la scolarité.

Vous innovez complètement en ouvrant les portes de vos institutions au public français, aux enfants de Olim ‘Hadachim, alors que, souvent, ce public, à cause de ses difficultés propres, comme l’apprentissage de la langue, les problèmes d’intégration, et, suite à cela, parfois un retard scolaire, n’est pas toujours accueilli à bras ouverts.

Mais c’est là le défi. Un directeur ou un enseignant qui ne chercheraient que des cas faciles, des élèves parfaits, devraient à mes yeux déposer le bilan.

La véritable satisfaction dans l’éducation est d’aider l’enfant en difficulté. La difficulté peut être dans l’apprentissage d’une matière, mais également un problème lié à l’affectif, à l’émotionnel.

Nous sommes d’ailleurs en interaction constante avec les parents des élèves pour juger des progrès, pour travailler ensemble sur un point difficile, comparer un comportement à l’école et à la maison. Cette coopération est indispensable pour le bon développement de l’enfant et obtenir des résultats.

Plus que cela, un enfant qui sent une union entre l’école et ses parents est apaisé, heureux. Les deux piliers de son enfance - maison et école - collaborent étroitement pour lui. Il le ressent comme un bonheur.

Il y a une très grande demande d‘inscription dans vos établissements et vous œuvrez depuis 2 ans pour l’agrandissement des locaux de tout le complexe Or ‘Hadach.

En effet, les travaux ont déjà commencé, mais les fonds manquent cruellement pour en terminer la construction.

Mais l’enjeu est proportionnel à l’investissement. Si aujourd’hui je peux recevoir 600 élèves dans le primaire, les nouveaux locaux nous permettront de tripler nos effectifs.

Je tiens d‘ailleurs à réserver au public français un pourcentage de 30% des inscriptions.

C’est un sauvetage !

Je l’espère. C’est en tout cas mon vœu le plus sincère. Car réussir à intégrer la jeunesse française dans le pays, c’est bien sûr voir une nouvelle génération grandir ici, heureuse et épanouie dans les valeurs éternelles de notre Torah. Mais c’est aussi aider leurs parents, qui doivent surmonter les difficultés techniques de la Aliya. Car savoir que leurs enfants sont entre de bonnes mains et que la Aliya est un succès d’un point de vue éducatif, représente pour eux certainement une victoire.

Merci Rav Chimon Israël pour cet entretien. Puissiez-vous réussir dans toutes vos entreprises et voir vos élèves grandir, toujours plus nombreux, en Torah, Mitsvot et Ma’assim Tovim (bonnes actions).

Pour soutenir l’institution, vous pouvez faire un don sur :

https://www.causematch.com/fr/projects/or-chadash/