A l’occasion de la clôture de l’étude mondiale du Talmud pour la 13ème fois consécutive, Torah-Box a interrogé le Rav Chlomi Elhaddad, responsable de l’association Dirchou en France, pour en savoir plus sur cette formidable initiative et sur l’exceptionnelle soirée qui vous attend le 12 janvier prochain à Paris.

Dôme de Paris. Un lieu tout symbolique pour célébrer la 13ème clôture de l’étude mondiale du Talmud (le Siyoum Hachass pour les hébraïsants) qui aura lieu le 12 janvier prochain à Paris, simultanément avec d’autres événements similaires un peu partout dans le monde.

Rav Chlomi Elhaddad qui, en compagnie du Rav Naftali Lévy, est responsable de l’association Dirchou en France, a répondu à nos questions sur l’origine et le développement du célèbre Daf Hayomi , en même temps qu’il a accepté de nous révéler quelques unes des surprises qui attendront le public le 12 janvier prochain.

Rav Elhaddad, Chalom Ouvrakha. Le Daf Hayomi (littéralement "page quotidienne") existe depuis près d’un siècle. L’engouement qui fut celui des Grands de la Torah à l’époque de son lancement est-il toujours le même ?

Oui, et il ne fait qu’augmenter ! Entre ce fameux jour de 1923 où le Rav Méir Chapira de Lublin lança l’idée d’un cycle mondial de l’étude de l’ensemble du Talmud et aujourd’hui, des centaines de milliers de Juifs se sont joints au projet. Des outils pédagogiques ont été développés, des cours se tiennent un peu partout dans le monde. De plus en plus de gens rejoignent l’aventure et c’est toute leur vie qui s’en trouve transformée.

On a comme l’impression que l’étude de la Guémara n’attire pas beaucoup les Français, du moins pour l’heure. Comment l’expliquez-vous ?

C’est exact. Aux Etats-Unis ou en Israël par exemple, toute synagogue digne de ce nom propose un cours de Daf Hayomi, ce qui n’est pas encore le cas en France, même si on observe une évolution très favorable. En fait, les Français ont une certaine appréhension de l’araméen et c’est ce qui leur donne l’impression d’une barrière difficilement franchissable avec l’étude du Talmud.

Surtout que beaucoup ne maîtrisent déjà pas l’hébreu…

C’est vrai, mais c’est comme avec toute discipline : un peu de patience et de persévérance, et on acquiert rapidement une aisance, surtout lorsqu’on est guidé par un Rav. Il faut savoir que les mêmes expressions reviennent toujours, d’autant plus qu’aujourd’hui des éditions du Talmud comme celle d’Artscroll proposent une traduction simultanée du texte en français, ce qui en facilité énormément l’accès. Internet regorge Baroukh Hachem de cours de Daf Hayomi pour tous niveaux. Il suffit, à titre d’exemple, de se rendre sur le site de Torah-Box pour profiter de plusieurs cours quotidiens de Daf Hayomi !

Certains arguent du fait qu’ils vivent très bien leur judaïsme sans étudier la Guémara. C’est possible, selon vous ?

Il n’est pas possible d’accéder à la saveur inégalée de la sagesse divine si ce n’est par le biais de l’étude de la Guémara. Tous nos Maîtres sont unanimes : le chemin de la Téchouva complète passe par l’étude analytique de nos textes. Certes, cela exige un effort intellectuel supplémentaire par rapport à la lecture d’un livre d’éthique ou le fait d’assister à un cours sur la Paracha, mais d’expérience, ceux qui ont pris sur eux d’étudier une page de Guémara par jour ne peuvent littéralement plus s’en passer ! C’est sans compter la satisfaction inexprimable de celui qui termine traité après traité, volume après volume…

Concrètement, combien de temps faut-il à un débutant pour acquérir une certaine aisance ?

D’expérience, quelques mois suffisent. Dès lors qu’on a saisi le mode de fonctionnement et la manière de raisonner de nos Sages, on apprend assez vite à détecter les problématiques et à tenter de les résoudre. Commencent alors de passionnants débats talmudiques que je vous invite à rejoindre !

Maintenant qu’il n’y a plus aucun prétexte, dites-nous ce que nous réserve la grande soirée du 12 janvier prochain à Paris.

Ce sera la première fois qu’un aussi grand événement se tiendra en France en l’honneur du Talmud et ce, simultanément avec de nombreux autres événements à travers le globe. Nous attendons d’ores et déjà plusieurs milliers de participants qui auront la chance d’écouter des Sages de la Torah tels que Rabbi Chlomo Kaniewsky, Rabbi Réfaël Abi’hssira et Rabbi David Pinto, en plus de nombreuses autres personnalités du judaïsme français. De prestigieux artistes viendront agrémenter la soirée. Naturellement, une grande estrade sera dressée en l’honneur de ceux qui auront terminé le cycle. L’idée est de fédérer la communauté autour de l’importance de l’étude de la Torah et de sensibiliser le public pour que tout un chacun se joigne à l’aventure !

Juste une question au passage : les dames sont-elles invitées ?

Bien sûr, elles sont les bienvenues. N’oublions pas que derrière tout grand étudiant du Talmud, se cache une grande femme !

Rav Elhaddad, il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une grande réussite et au Daf Hayomi, un bel avenir en France !

Propos recueillis par Elyssia Boukoza

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