17 000 personnes prient chaque jour dans la synagogue Itskovitch, à Bné Brak. Ainsi en est-il ressorti d’une enquête ayant été réalisée sur place en 2010.

« A Bné Brak, Itskovitch est l’endroit le plus stratégique », a dit le Gabay (bedeau) de cette synagogue, Its’hak. « C’est comme Manhattan pour les Etats-Unis ou le Kotel pour Jerusalem. Un homme arrive, personne ne te demande comment tu es arrivé, quelle est ta couleur ? Tu rentres, tu pries, et tu sors. »

En raison de l’énorme surcharge des 6 pièces de prière de la synagogue, il a été décidé qu’il n’y avait pas d’autre choix que d’agrandir le bâtiment. Mais ici surgit une grande difficulté : selon la halakha (loi juive), il est interdit de détruire une synagogue, même si ce n’est que pour la reconstruire.

« J’ai compris qu’il n’y avait pas le choix et qu’il fallait creuser toute la terre en-dessous du bâtiment, et découvrir les colonnes de soutien », dit Itshak, à qui revient le mérite du projet d’agrandissement sous-terrain.

 

« On a dit de moi que j’étais fou, et on se demandait comment ils allaient débarrasser la terre par les ruelles surpeuplées de la ville, mais preuve en est que l’on a réussit. »

Maintenant, alors qu’en-haut des milliers de personnes continuent à prier, des tracteurs travaillent sous leurs pieds afin de débarrasser la terre pour faire de nouvelles pièces de prière.

« En réalité, nous construisons en-dessous d’un bâtiment existant, lorsque se tiennent au même moment au-dessus de nous, vraiment au même moment, des centaines de personnes qui font leur Téfila dans chaque pièce », a précisé le constructeur du projet. « Une chose pareille ne s’est encore jamais produite dans le monde que l’on construise en-dessous d’une synagogue, alors que pendant le travail, y prient des milliers de personnes par jour. »

« Celui qui prie n’a pas idée de ce qui se passe en bas, mais il sait ce qu’il se passe avec sa prière, en haut », s’amuse Itshak, le bedeau !

« J’enlève la terre qui m’engloutira plus tard », dit-il. « Toute ma vie je me demandais quel héritage je laisserai aux générations à venir, et je suis plein de fierté que cet endroit, qui est le cœur de Bné Brak et le cœur de la force de la prière juive après le Kotel, porte aussi, d’une manière ou d’une autre, mon nom. Pour cette raison, il n’y a pas plus heureux que moi maintenant et pour toujours. »