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Acheter à un non-juif

Rédigé le Mercredi 7 Mai 2014
La question de Pascal C.

Chalom Rav,

Si je ne me trompe, la Halakha nous demande d'acheter des produits en priorité à des juifs, de faire travailler des juifs. On comprend qu'aider nos frères soit prioritaire.

Première remarque : j'ai vu que des Goyim travaillent souvent à la construction ou à la réfection de synagogues en Eretz.. Pour une part, je veux croire qu'il s'agit d'entreprises dont le patron est juif avec des employés Goyim, car moins chers que des employés juifs, ou parce que les juifs n'aiment pas le métier de maçon (on a déjà donné en Egypte !).

Je crois qu'il y a une marge d'appréciation dans la priorité à accorder à des juifs. S'ils sont trop chers (je ne me souviens plus de la marge que fixe la Halakha par rapport au prix demandé par un Goy), on peut acheter chez un Goy.

A Jérusalem, nombre de chauffeurs de taxis sont des non-juifs.

Peut-on refuser au risque de les faire nous haïr d'avantage ou doit-on passer à côté d'une telle considération ?

De plus, sur le chemin du Kotel, je vois des articles qui m'intéressent parfois et je n'en ai pas vu de tels chez des commerçants juifs (par exemple de petites boites en marqueterie, des poufs etc.). Si je ne trouve pas l'équivalent chez un juif, puis-je acheter ce qui me plait chez un non-juif ou est-il préférable d'acheter ce qui ne me plait pas chez un juif ?

Dois-je me questionner sur ma Emouna et peut-être sur mon véritable amour pour 'Am Israël si je ne vois que la beauté d'un objet sans considérer le bien qui résulte du fait d'acheter chez un juif même plus cher ?

Puis-je me mettre à acheter des objets à des arabes sur le chemin du Kotel dans un essai peut-être voué à l'échec (ou peut-être pas ?) de désamorcer leur agressivité pour une part parce que nous n'achetons rien chez eux ?

En Suisse, il y a un grand hôtel Cachère où vont les juifs religieux et parce qu'ils n'achètent rien dans le bourg proche, les suisses ne les aiment pas. Acheter pourrait peut-être réduire et non détruire leur agressivité.

Que faire ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38341 réponses
Chalom,
 
Pour répondre à votre première remarque, vous avez parfaitement raison. Premièrement la main-d'oeuvre juive dans la construction est très rare. Deuxièmement, le salaire d'un ouvrier juif est presque le double de celui qu'accepte un chinois, un roumain ou un arabe.
 
Concernant la marge d'appréciation dans la priorité à accorder à des juifs, d'après certains décisionnaires, si le surplus de prix de la marchandise vendue par un juif est peu significative, il faut tout de même acheter chez le juif. (A ce sujet, voir Ahavat 'Hessed du 'Hafets 'Haïm, chapitre 5, passage 7.)
 
Au sujet des chauffeurs de taxis, il va sans dire que même à ce niveau-là, la Torah nous demande de préférer le juif au non-juif. Cependant, si en refusant on encoure un danger, l'obligation n'est plus en vigueur. Vous écrivez "...nous haïr davantage", ceci est peut-être vrai mais pas pour tous les non-juifs. Il est tout à fait possible de refuser en lui disant que son prix est trop élevé.
 
A propos des articles que vous ne trouvez pas chez un juif, il est tout à fait permis d'acheter un article chez un non-juif si celui-ci n'est pas commercialisé chez nos frères juifs.
 
Votre question sur votre Emouna est très intéressante. Elle prouve bien que vous êtes sincère et que vous recherchez la vérité. Continuez sur ce chemin.
 
Concernant votre remarque : l'obligation d'acheter chez un juif lorsque cela est exigé par la Torah est d'abord et avant tout un décret provenant du Maître du monde. Quelle que soit l'action qu'Il nous demande d'accomplir, il faut y voir une exigence divine, une exigence provenant du Roi des rois, peu importe l'ampleur et la grandeur de l'action elle-même. Je pense que si l'on prend en considération cette idée, rien ne sera difficile à accomplir. Il ne faut pas s'attarder sur l'action à faire, il faut méditer la grandeur de Celui qui nous a ordonné de la faire. Bien entendu, le Yétser Hara est là pour nous pousser à dénigrer les Mitsvot en avançant toutes sortes d'arguments (beauté de l'objet, etc.).
 
Au sujet d'acheter des objets à des arabes afin de désamorcer leur agressivité, si vous êtes certains qu'il y aura un effet bénéfique, vous êtes libre d'investir votre argent dans une telle entreprise.
 
Enfin, pour répondre à votre dernière question, si l'on est certain que leur haine est due au fait qu'ils n'achètent rien dans le bourg environnant, il y a peut-être lieu de faire quelque chose en accord avec les Rabbanim de la ville.
 
Il ne faut surtout pas oublier que si un non-juif ressent de la haine pour un juif, c'est indubitablement un phénomène divin visant à nous remettre en question dans la pratique de notre religion qui est la plus saine et la plus belle qui puisse exister.
 
A votre service.
Mékorot / Sources : Ahavat 'Hessed.
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