Chalom,
D'où vient l'obligation de réciter la 'Amida trois fois par jour ? Est-ce une obligation toraïque ou rabbinique ?
Kol Touv.
Bonjour,
Dans le Talmud Brakhot 26b, nos Sages discutent de l’origine des trois prières quotidiennes.
Selon certains, elles ont été instituées par les Avot : Avraham Avinou a instauré la prière du matin [Cha’harit], Its'hak Avinou, celle de l’après-midi [Min’ha], et Ya'acov Avinou celle du soir ['Arvit].
D’autres expliquent qu’elles ont été établies en parallèle [et en "remplacement"] des sacrifices du Beth-Hamikdach : la prière du matin correspond au sacrifice quotidien [Tamid] du matin, celle de l’après-midi au sacrifice de l’après-midi, et celle du soir aux parties des sacrifices que l’on brûlait durant la nuit. En pratique, les deux explications se complètent : les prières nous relient à la fois à nos ancêtres et à leur manière de servir Dieu, et en même temps elles remplacent les sacrifices du Temple en permettant chaque jour un service spirituel continu.
Selon le Rambam, la prière quotidienne est une obligation de la Torah. Rambam, Hilkhot Tefila, chapitre 1, Halakha 1, Séfer Hamitsvot, Mitsvat 'Assé 5.
Le Ramban, en revanche, s’oppose à cette idée. Dans ses "critiques" sur le Séfer Hamitsvot, il explique que le verset rapporté par le Rambam n’est pas une preuve directe que la prière soit une obligation de la Torah, mais seulement une allusion. Pour lui, la prière est une obligation d’ordre Rabbinique, et le verset signifie simplement que tout service divin doit être accompli avec le cœur et avec l’intention juste.
Certains décisionnaires suivent l’opinion du Rambam, comme le Séfer Mitsvot Gadol [Mitsva 19], tandis que d’autres suivent le Ramban, comme le Séfer Mitsvot Katan [Mitsva 11].
Le Ramban lui-même ajoute une nuance intéressante : même si la prière quotidienne n’est pas une obligation de la Torah, il se pourrait que, dans une situation de détresse ou de danger, il y ait bien une Mitsva de prier directement prescrite par la Torah. Cela correspond d’ailleurs à une autre Mitsva de la Torah : crier et sonner des trompettes en temps de guerre ou de malheur, comme il est écrit dans Bamidbar, chapitre 10, verset 9.
Il est à noter que l'opinion du Rambam est identique à celle de Rabbi Its'hak Elfassi [Rif - sur Brakhot 20b] ainsi qu'à celle de Rabbénou Acher [Roch - Brakhot, chapitre 3, passage 13] et c'est pourquoi, elle a été retenue dans le Choul'han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 106, Halakha 2.
Pour des détails supplémentaires, lisez cette réponse : https://www.torah-box.com/question/deroulement-d-une-priere-juive_7522.html
Et le paragraphe 3 de celle-ci : https://www.torah-box.com/question/qui-faisait-partie-des-anche-knesset-haguedola_75043.html
Tout n'est pas dit à ce sujet.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.