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Choisir le même Sandak à 2 reprises

Rédigé le Mercredi 26 Février 2020
La question de Anonyme

Bonsoir,

J'aimerais savoir s'il est possible qu'une personne soit Sandak deux fois ?

La première fois était mon premier et une deuxième fois, pour mon deuxième Bé'ézrat Hachem.

Merci.

La réponse de Rav Nethanel GAMRASNI
Rav Nethanel GAMRASNI
567 réponses

Bonjour,

Les avis divergent.

1. Les avis qui sont stricts à ce sujet :

Le Rama dans Yoré Déa (chapitre 265,11) écrit au nom du Maharil, au nom de Rabbénou Perets, qu’il est coutume de ne pas donner deux enfants à un même Sandak, de la même manière qu’on agissait au sujet des Kétorèt.

Explications :

Etant donné que le Sandak est considéré comme apportant des Kétorèt, il est souhaitable de se comporter à l’identique de celles-ci, lesquelles étaient brûlées par de nouveaux Cohanim.

Le Biour Hagra (note 46) donne une autre explication et dit que cela fait partie de la Tsavaa de Rabbi Yéhouda 'Hassid.

Cependant, d’après le Noda Biyéhouda (Yoré Déa chapitre 86), cette restriction ne concerne pas le Rav de la ville, à qui l'on peut donner la Sandakaout à plusieurs reprises. De plus, il précise qu’en Pologne, ils n’étaient pas rigoureux sur cette coutume et, de ce fait, selon lui, il n’y a pas à être strict.

Le Chout 'Hatam Sofer (Ora'h 'Haïm chapitre 158) remet en cause les propos du Noda Biyéhouda et partage l’avis du Rama cité plus haut.

Le Rav Ya'acov Kamintski a également refusé d’être Sandak à deux reprises dans la même famille (voir Bim'hitsat Rabbénou page 219).

2. Les avis qui permettent :

Le Rav Ovadia Yossef ('Hazon Ovadia volume 3,77), le 'Hazon Ich et le Steipeler ont accepté d’être Sandak à deux reprises, en expliquant que les propos du Rama incombent uniquement au donneur, c'est-à-dire de ne pas donner la Mitsva de Sandak à deux reprises à la même personne, et non au Sandak, qui a le droit d’accepter (voir Achkavté Dérabbi volume 2, page 165, Dérèkh Si'ha volume 1, page 63).

Tel est l’avis également du Rav Moché Feinstein qui autorise d’agir de la sorte lorsqu’il est d’usage d’avoir cette pratique (voir Massorèt Moché page 316).

Libre au Sandak d’agir comme bon lui semble.

Autre point important :

Bien qu’il soit plus méritoire d’accomplir une Mitsva soi-même plutôt que par quelqu’un d’autre, il est préférable que le père de l’enfant confie le privilège d’être Sandak à un érudit en Torah.

Il existe un usage d’offrir l’honneur d’être Sandak au grand-père paternel pour le premier fils et au grand-père maternel pour le second.

Si le grand-père paternel cède le privilège au grand-père maternel, ce dernier pourra être Sandak. Il peut aussi le céder à son propre père (l’arrière-grand-père du bébé).

D’autres (les communautés originaires de Fjerba) ont pour usage d’être eux-mêmes Sandak pour leur premier garçon, et ensuite, d'offrir l’honneur au grand-père paternel puis maternel.

Il faut faire de son mieux pour choisir le Sandak le plus pieux.

Si le grand-père n’est pas observant et profane ouvertement le Chabbath, par exemple, mais désire être Sandak pour son petit-fils, il n’est pas interdit de lui confier ce privilège d’après la loi stricte, car il se peut que cela le rapproche de la Torah et l’amène à faire Téchouva, mais il vaut mieux que son fils, sans lui faire de peine, fasse son possible pour le convaincre qu’il est très important de choisir un grand maître de Torah comme Sandak, car le Sandak transmet à l’enfant la sainteté, la pureté et la crainte de D.ieu.

En contrepartie, il lui offrira l’honneur de tenir l’enfant pendant les bénédictions (voir Sova' Sma'hot volume 2, chapitre 9).

Béssiman Tov !

Kol Touv.

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