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Limites du préjudice moral selon la Torah

Rédigé le Mardi 9 Avril 2019
La question de Moché T.

Chalom cher Rav,

Quel sont les Guédarim (limites) d’un préjudice moral d’après la Torah ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38183 réponses

Bonjour,

Tout ce qui pourrait causer du souci, une contrariété, un sentiment de déplaisir ou de chagrin à son prochain, est interdit selon la Torah.

Cette interdiction est mentionnée explicitement dans Chémot 22, versets 20-22.

Voir les explications de Rachi sur ces versets.

Nos Sages développent les détails concernant cette Mitsva, à travers différents textes du Talmud et du Midrash et du Choul'han ‘Aroukh.

Voir par, exemple, Talmud Baba Métsia 58b, Choul'han ‘Aroukh - ’Hochen Michpat, chapitre 228, Halakha 1-5.

Un exemple : il est interdit de faire [tout ce qui pourrait faire] croire à un commerçant que l’on désire lui acheter une marchandise alors que ce n’est absolument pas le cas [il éprouverait une certaine déception et serait trompé dans ses attentes].

Ci-dessous, une histoire du Midrash :

Rabban Chimon Ben Gamliel, un des dix Tanaïm ayant été tués par les romains ne comprenait, absolument, pas pourquoi il méritait un tel sort.

Il s'adressa à Rabbi Yichmaël, lui aussi, faisant partie de ces 10 Tanaïm, en lui faisant part de son profond souci.

Mais pourquoi sommes-nous traités comme des  tueurs ou des voleurs ?

Rabbi Yichmaël de répondre :

Lorsque tu prends ton bain et qu'une personne frappe à ta porte pour poser une question, comment réagis-tu ? Lorsque tu prends ton repas et qu'une personne frappe à ta porte pour poser une question, quelle est ta réaction ? Lorsque tu es entrain de t'habiller et que l'on frappe à ta porte pour poser une question, comment réagis-tu ?

Si tu poursuis tes activités et que tu fais patienter la personne - qui doit, certainement « souffrir » - saches qu'il s'agit d'une interdiction très grave, comme nous pouvons le déduire de Chémot 22, verset 22.

Lorsque Rabban Chimon Ben Gamliel entendit cette interprétation, il s’exclama en disant : Tu m'as consolé, béni est Hachem, toutes ses voies sont justes !

Voir Massékhet Sema’hot, chapitre 8, Halakha 8, Avot Derabbi Nathan [Noussha 1], chapitre 38, passage Hérev Ba.

Il s'agit, là, d'un très haut niveau et d'un jugement que seul Hachem est capable de rendre pour des géants tels que Rabbi Akiva et ses 9 amis.

Nous devons essayer de vouloir leur ressembler.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Questions au Rav Dayan (tome 5)

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