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Nourrir les animaux avant nous-mêmes ?!

Rédigé le Jeudi 5 Février 2015
La question de Anonyme

Chalom Kvod Harav,

Pouvez-vous me dire la Halakha exacte concernant le fait de nourrir ses animaux ? Doivent-ils passer avant nous ?

Qu'en est-il pour la boisson ?

Toda Rabba.

La réponse de Rav Freddy ELBAZE
Rav Freddy ELBAZE
1879 réponses

Chalom,

Dans le traité Brakhot (40), il est enseigné : « Rav Yehouda a dit au nom de Rav : Il est interdit à un homme de manger avant de nourrir des animaux, comme il est dit : "Je donnerai l'herbe dans ton champs pour ton animal, puis tu mangeras et te rassasieras" » (Dévarim 11). Il est clairement précisé dans les versets de la Torah la préséance à l'animal avant l'homme.

Ainsi, le Rambam et tous les décisionnaires ont tranché qu'à l'heure du repas, l'homme ne peut pas se restaurer avant d'avoir nourri son ou ses animaux. Il est évident que tous les animaux sont concernés par cette Mitsva.

Qu'en est-il de goûter à un aliment ? Le Touré Zahav (chap. 167, 7) permet à l'homme de goûter à un aliment avant de donner à manger à son animal, comme il le déduit de la Guémara : "Il est interdit de manger", manger est interdit, mais goûter est permis.

Cependant, Maran le Rav 'Hida s'étonne des paroles du Touré Zahav, car le verset du Rif et du Roch est : "Il est interdit de goûter". Ainsi est-il précisé dans la Guémara Guitin (62) : "Il est interdit de goûter". C'est pourquoi, il sera même interdit de goûter avant de nourrir l'animal. Ainsi a tranché Maran Rav Ovadia Yossef dans son livre Halikhot ‘Olam (p.352).

Concernant la boisson, il est dit dans le Séfer ‘Hassidim que l'homme a priorité sur son animal, comme le précise le verset : "Et tu donneras à boire à toute l'assemblée et à leur bétail" (Bamidbar 20). D'autres versets encore le prouvent (voir Béréchit 24).

Il en ressort que, pour la nourriture, l'animal a priorité, mais pour la boisson, c'est l'homme qui passe avant l'animal. Ceci à condition qu'il n'y a pas d'urgence pour l'animal ; dans le cas contraire, l'animal aura toujours priorité, en vertu du principe "Tsa’ar Ba’alé ‘Haïm", l’interdiction de faire souffrir un animal.

Il convient de préciser ici la lourde responsabilité pour ceux qui possèdent un ou plusieurs animaux : il faut les nourrir, s'en occuper comme il se doit afin d'éviter de les faire souffrir etc. En effet, les animaux ont le pouvoir d'attirer sur eux la Miséricorde Divine afin de les protéger, et de punir sévèrement les humains qui les négligeraient.

A l'époque du Ari Hakadoch, il y avait une femme qui n'arrivait pas à avoir d'enfants. Le Rav lui avait dévoilé que cela provenait du fait que ses oiseaux avaient été privés d'eau, car l'échelle qui les conduisait à cet endroit avait été déplacée.

Le Pélé Yoets déconseille à tout un chacun de posséder un animal, de peur justement de mal le traiter (même de façon involontaire) et d’en arriver, ‘Hass Véchalom, à un danger. Dans tous les cas, il faut être très vigilent pour ne pas faire souffrir un animal.

Kol Touv.

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