Logo Torah-Box

Publier une chanson sur YouTube pour une femme

Rédigé le Vendredi 2 Mai 2025
La question de Anonyme

Bonjour,

Je voudrais savoir s'il est permis pour une femme de s'enregistrer en train de chanter et de le publier sur YouTube sans apparaître, que ce soit par vidéo, image, ou même son nom.

Je remarque qu'il n'y a pas de voix féminines dans les musiques Cachères et cela me manque. La femme a un don pour le chant.

Si elle chante des chansons Cachères sans se montrer, y a-t-il malgré tout un problème ?

Pourriez-vous me donner des sources halakhiques et même me parler de 'Houmra (mesure de rigueur) s'il y en a ? Je ne veux surtout pas faire faillir qui que ce soit, donc je veux entendre tous les aspects de cette question.

Merci beaucoup.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8451 réponses

Chalom Ouvrakha,

Le sujet a été longuement traité dans les sources halakhiques, et plusieurs avis existent à ce propos. On pourra se référer au traité Brakhot 24a, ainsi qu'au Choul'han Aroukh, Ora'h Haïm 75, §3. Voir également les responsa du Yabi'a Omer, tome 6, Siman 13, et tome 9, Siman 108.

Je me permets d'attirer l'attention sur le Yalkout Yossef, Siman 75, qui traite d'un cas similaire. Il y est rapporté que, selon la loi stricte, la voix d'une femme entendue à la radio n'est pas considérée comme une 'Erva (nudité), en particulier lorsque la femme n'est pas connue de l'auditeur, et qu'aucune image ne l'accompagne. Toutefois, le Yalkout Yossef conclut en disant : « Hama'hmir, Tavo 'Alav Brakha » — celui qui adopte une conduite rigoureuse est digne de bénédiction.

Néanmoins, après avoir discuté avec de nombreux Rabbanim et Posskim (décisionnaires), je me suis permis de leur faire remarquer deux éléments fondamentaux :

Initialement, bien que le Rav Its'hak Yossef chlita et son père, le Rav Ovadia Yossef zatsal, se montrent permissifs dans le Yabi'a Omer (tome 4, Siman 15 §2), cette dérogation concerne un cas bien spécifique, à savoir : un homme en train de lire le Kriat Chéma' au moment où une femme chante à la radio à proximité, et ce sans intention d'en tirer un plaisir. Ce cas ne peut donc pas être comparé à celui d'une femme dont le chant est écouté volontairement pour en apprécier la beauté vocale.

Deuxièmement, la permission se fonde sur deux présupposés :

L'interdit d'écouter la voix d'une femme serait d'ordre rabbinique et non toraïque.

Cet interdit découlerait du risque de pensées inappropriées (Hirhourim) évoquées par la voix.

Or, comme je l'ai montré à plusieurs Rabbanim et Posskim, les propos du Ramban dans le Séfer Hamitsvot, Mitsva 356, laissent entendre clairement que l'interdit d'écouter le chant d'une femme est toraïque, et il ne dépend pas de la bonne ou mauvaise pensée de celui qui l'écoute.

Il ne s'agirait donc pas uniquement d'un interdit préventif basé sur le contexte ou les pensées de l'auditeur, mais bien d'un interdit en soi.

C'est pourquoi, dans le cas précis d'un enregistrement visant à faire entendre la voix chantée d'une femme — dans l'intention explicite de l'apprécier —, il convient selon moi d'interdire la chose.

Kol Touv.

Ribbit : Le prêt à intérêt

Ribbit : Le prêt à intérêt

Les lois de Ribbit concernent de nombreux aspects du quotidien et sont méconnus du public alors que leurs transgressions sont très graves aux yeux de la Torah.

acheter ce livre

Avez-vous aimé ?
Soyez le premier à commenter cette réponse Rav Avraham GARCIA
Contactez-nous sur WhatsApp