Bonjour Rav,
Dans la Paracha Balak, Bil'am dit "J'ai fauté". (Bamidbar 22, 34)
Est-il le seul Racha' dans la Torah à avoir avoué sa faute ?
Merci Rav.
Bonjour,
Effectivement, Bil'am a bien reconnu sa faute, comme il est mentionné dans Bamidbar 22, verset 34. Toutefois, il convient de préciser que cet aveu n'était pas aussi sincère qu'on pourrait le penser.
Le Midrach explique que Bil’am était en fait un impie rusé. Il connaissait le principe selon lequel rien ne peut faire obstacle à une calamité, si ce n’est la Téchouva (le repentir). Car tout homme qui faute et avoue en disant : « J’ai péché », retire alors à l’ange punitif le droit de le frapper. Son aveu était donc stratégiquement calculé afin d’échapper à la punition [Voir Bamidbar Rabba 20, 15 ; Tan'houma Balak chap. 10 et 14 et Rabbénou Bé'hayé sur Bamidbar 22, 34)].
Au passage, nous pouvons apprendre de cela combien est grande la valeur de l’aveu et du regret. Même si la personne n’a pas complété toutes les étapes de la Téchouva, le simple fait d’admettre sa faute retire déjà au mauvais ange la capacité de lui nuire. Le Rav Steinman (Yemale Pi Tehilatekha - dans son analyse sur la prière de "Sla’h Lanou") cite le Zohar Hakadoch, qui affirme que si un individu dit : « J’ai fauté », le Satan ne peut plus accuser contre lui, et de rajouter que Rabbi Na'houm de Horodna avait l’habitude de commencer par dire « J’ai fauté » avant même de prier pour un malade ou une cause importante. Dans le même ordre d'idée, le livre Moussar Véda'at (édition 1868, Techouva chap. 1) déduit de cet enseignement l’importance d’aider les personnes en fin de vie à reconnaître verbalement leurs fautes. Cela a une valeur immensément précieuse, même à ce stade de la vie.
Pour revenir à votre question, nous trouvons également deux autres personnages dans le Tanakh qui ont explicitement reconnu leur faute :
1) Pharaon, lors des plaies en Égypte, a déclaré :
"Cette fois, j’ai fauté" (Chémot 9, 27), ou encore "J’ai fauté envers Hachem votre D.ieu et envers vous" (Chémot 10, 16). Cependant, bien qu'il reconnaissait sa faute, il continua malgré tout d’endurcir son cœur pour ne pas libérer le peuple d’Israël, preuve d’un aveu sans Téchouva réelle.
2) Nous trouvons aussi Akhan, qui s’était emparé du butin interdit à Jéricho contre l’ordre divin, et finit par avouer : "En vérité, j’ai fauté envers Hachem, le Dieu. d’Israël" (Yéhochoua 7, 20). Dans ce cas précis, même si sa faute était grave, c'était une confession claire et sincère.
Nous sommes a votre disposition, avec l'aide de D.ieu, pour toute question ou précision supplémentaire.
Soyez béni !