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Utiliser des serviettes de table en tissu pendant Chabbath

Rédigé le Mardi 5 Août 2025
La question de Réouven C.

Kvod Harav,

Peut-on utiliser des serviettes de table en tissu pendant Chabbath ?

Dans le Choul’han Aroukh 320:20, il est mentionné qu'on doit éviter d'essuyer les mains sur un tissu lorsqu'elles ont été tachées par des fruits colorants comme des fraises ou des grenades, craignant d'enfreindre la Mélakha (travail interdit) de Tsové'a (colorer).

Si c'est un interdit Dérabbanane, n'est-ce pas considéré comme un "Pssik Réché Bédérabbanane Délo Ni’ha Lé", vu qu'on ne cherche pas et qu'on n'a pas d'intérêt à colorer la serviette ?

Vu le langage du Choul’han Aroukh, cela veut-il dire que pour les aliments habituels qui sont considérés comme salissants mais pas vraiment colorants, peut-on utiliser une serviette en tissu ? Et si oui, peut-on utiliser une serviette blanche ?

Merci par avance.

La réponse de Rav Aharon SABBAH
Rav Aharon SABBAH
550 réponses

Bonjour,

Question très intéressante, qui témoigne du beau niveau de compréhension de celui qui l’a posée !

Le passage du Choul'han Aroukh que vous mentionnez fait partie des sources qui permettent de démontrer que le cas de Pssik Réché Délo Ni’ha Lé (effet inévitable non souhaité), même s’il s’agit d’un interdit d’ordre rabbinique, est tout de même interdit. Il existe d’ailleurs d'autres endroits où cette déduction est possible [voir Choul'han Aroukh Ora’h Haïm 337, 1 et Cha'ar Hatsioun fin de l’alinéa 2, Choul'han Aroukh 337, 4 et Michna Beroura §19, Choul'han Aroukh 277, 1, 314, 12 avec le Maguen Avraham §5, et 320, 18].

Il est à noter que le ‘Hazon Ich (Ora’h 'Haïm 52, 15 et 61, 1) tranche que tout Pssik Réché Délo Ni’ha Lé, même dans un interdit Dérabbanane, demeure interdit.

En revanche, l’avis du Yabi'a Omer (tome 4, Ora’h 'Haïm §33, alinéa 1) est plus souple : il considère que Pssik Réché Délo Ni’ha Lé dans un interdit rabbinique est permis, et explique que ce que le Choul'han Aroukh écrit (chap. 320 §20) au sujet de se montrer vigilant à ce propos n’a pas valeur d’interdiction formelle, mais constitue plutôt une simple précaution (Zéhirout Bé'alma). Il ajoute que la raison pourrait être que l’on peut facilement se laver les mains à l’eau avant de les essuyer sur une serviette, évitant ainsi tout risque d’interdit. Toutefois, en cas de nécessité (Makom Tsorèkh), il est permis d’adopter une position indulgente pour un Pssik Réché Délo Ni’ha Lé dans un interdit rabbinique. [Cette réponse semble ne répondre qu'à la source que vous avez citée dans votre question. Toutefois, en ce qui concerne les sources que j’ai rapportées, le problème demeure, car il en ressort apparemment qu’il s’agit bien d’un interdit, et non d’une simple précaution. D’ailleurs, le Rav Avraham Garcia chlita m’a également fait remarquer dans les commentaires que, d’après les propos du Choul’han Aroukh (Ora’h ‘Haïm 328:48), il semblerait qu’il ne s’agisse pas simplement d’une "vigilance" (Zéhirout), mais bien d’un véritable interdit].

2) Concernant le fait d’essuyer de la saleté avec une serviette ou quelque chose de semblable, l’avis du Rav Nissim Karelitz (dans 'Hout Chani - Chabbath, partie 1, chapitre 19, note 2) est que cela est permis. Et même si cela altère la couleur de la serviette, ce n’est pas considéré comme une véritable teinture (Tsvi'a), mais simplement comme de la saleté. Ce n’est que dans le cas où la couleur provient du jus des fruits que le Choul’han Aroukh considère cela comme un interdit de teindre (Tsové'a), même si cela s’est fait de manière salissante.

Soyez béni pour votre étude méticuleuse et votre implication dans les subtilités de la Halakha !

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