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Torah écrite (pentateuque) » Exode (Chemot)

Chapitre 20

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20,1
Alors Dieu prononça toutes ces paroles, savoir:
Eloqim déclara

Le mot Eloqim s’applique à l’idée de juge, comme dans : « Ne maudis pas les èlohim » (infra 22, 27), que le Targoum Onqelos traduit effectivement par : « juges ». Car il existe des préceptes de la Tora où l’homme, s’il leur obéit, obtient une récompense, et n’est passible, sinon, d’aucune punition. J’aurais pu penser qu’il en fût de même des Dix Commandements. Aussi est-il écrit : « Eloqim déclara », en tant que juge apte à punir (Mekhilta)

Toutes ces paroles-là

Ceci nous apprend que le Saint béni soit-Il a prononcé les Dix Commandements en une seule parole, ce qui n’est pas possible à l’homme de réaliser. Dans ce cas, pourquoi le texte continue-t-il en détaillant : « Moi-même suis Hachem, ton Eloqim… » et : « Tu n’auras pas d’autres dieux… » ? C’est parce qu’Il les a repris et les a explicités chacun séparément

En disant

Ceci nous apprend qu’ils ont répondu par un « oui » à chaque commandement actif, et par un « non » à chaque interdiction (Mekhilta)

20,2
(1) "Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Égypte, d'une maison d'esclavage.
Qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte

Il valait la peine que vous sortiez, afin que vous soyez soumis à ma puissance (Mekhilta). Autre explication : Tandis qu’Il s’est manifesté sur la mer comme un puissant guerrier, Il s’est montré ici comme un vieillard rempli de miséricorde, comme il est écrit : « et sous Ses pieds comme un ouvrage du brillant du saphir » (infra 24, 10) – cette expression s’applique à la période de servitude – « et comme la substance des cieux quant à la pureté » (ibid.) – ceci s’applique à celle qui a suivi la délivrance. Et comme je me suis manifesté successivement sous des apparences différentes, ne dites pas qu’il existe deux pouvoirs : C’est moi-même qui vous ai fait sortir d’Egypte, et aussi celui qui vous ai sauvés sur la mer. Autre explication : Etant donné qu’ils ont entendu de nombreux sons, comme il est écrit : « Et tout le peuple voit “les sons” » (verset 15) – des sons qui venaient tout à la fois des quatre points cardinaux, du ciel et de la terre – ne dites pas qu’il existe plusieurs pouvoirs. Et pourquoi le texte emploie-t-il le singulier : « ton » Eloqim ? Pour procurer un argument à Mochè lorsqu’il prendra leur défense lors de l’affaire du veau d’or, où il dira : « Pourquoi, Hachem, ta colère s’enflammera-t-elle contre ton peuple ? » (infra 32, 11), ce qui voudra dire : « Ce n’est pas à eux que tu as ordonné : “Tu n’auras pas d’autres dieux !”, mais à moi seul ! 

De la maison des esclaves

Faut-il comprendre : « de la maison de Pharaon, dont vous étiez les esclaves » ? Ou bien : « de la maison d’esclaves, dont vous étiez vous-mêmes les esclaves » ? Le texte précise : « Il t’a racheté de la maison des serviteurs, de la main de Pharaon, roi d’Egypte » (Devarim 7, 8), ce qui permet de répondre qu’ils ont été les esclaves d’un roi, et non les esclaves d’autres esclaves

Tu n’auras pas

Pourquoi cela est-il stipulé ? Etant donné qu’il est écrit : « Tu ne te feras pas de sculpture » (verset 4), j’aurais pu en déduire que seule la fabrication est interdite. D’où aurais-je su qu’il en est de même de ce qui est déjà fait ? Aussi le texte précise-t-il : « Tu n’auras pas d’autres dieux » (Mekhilta)

D’autres dieux

Qui ne possèdent pas de caractère divin, mais que d’autres ont établis comme divinités sur eux (Mekhilta). Et il ne faut pas expliquer : « d’autres dieux » comme voulant dire : « d’autres que moi », car il serait irrespectueux envers le Tout-Puissant de comparer leur « divinité » à la sienne. Autre explication : « D’autres dieux », c’est-à-dire des dieux qui sont étrangers à ceux qui les adorent. Ils crient vers eux, mais ils ne leur répondent pas, se comportant comme s’ils étaient « autres », comme s’ils n’avaient jamais connu ceux qui les servent

Sur ma face

Aussi longtemps que je serai là. Afin que tu ne dises pas : « Seule cette génération-là s’est vu interdire l’idolâtrie » (Mekhilta)

20,3
(2) "Tu n'auras point d'autre dieu que moi.
20,4
Tu ne te feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre.
De sculpture (pèssel)

Parce qu’elle est sculptée (nifsal)

Et toute image

De tout objet dans le ciel

20,5
Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point; car moi, l'Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième générations, pour ceux qui m'offensent;
Un Qél jaloux

Rempli de zèle pour punir, et non enclin à oublier et à pardonner le péché d’idolâtrie (Mekhilta). Toute expression de « jalousie » correspond au français médiéval : « enprenment » et désigne celui qui est porté à réclamer des comptes

Pour ceux qui me haïssent

Comme le rend le Targoum Onqelos : « qui persévèrent dans les actions de leurs pères » (Sanhèdrin 27b)

20,6
et qui étends ma bienveillance à la millième, pour ceux qui m'aiment et gardent mes commandements.
Et qui fais du bien

Celui que fait un homme, pour récompenser jusqu’à des milliers de générations. Il en résulte que la mesure du bien est plus abondante que celle de la punition, et ce à raison d’une contre cinq cents : celle-ci s’exerce sur quatre générations, celle-là sur [deux] mille [le minimum du pluriel : « milliers » étant deux mille] (Sota 11a)

20,7
(3) "Tu n'invoqueras point le nom de l'Éternel ton Dieu à l'appui du mensonge; car l'Éternel ne laisse pas impuni celui qui invoque son nom pour le mensonge.
En vain

Le deuxième : « en vain » du verset exprime l’idée de « mensonge », ainsi que le rend le Targoum Onqelos. Qu’est-ce qu’un serment vain ? C’est un serment qui modifie une réalité connue, comme l’affirmation, à propos d’une colonne de pierre, qu’elle est en or. Quant au premier : « en vain », il exprime l’idée de ce qui est oiseux, ainsi que le rend le Targoum Onqelos. Il s’agit de celui qui prête un serment inutile, comme celui d’affirmer du bois qu’il est du bois, de la pierre qu’elle est de la pierre (Chevou‘oth 29a, Mekhilta)

20,8
(4) "Pense au jour du Sabbat pour le sanctifier.
Souviens-toi (zakhor)

« Souviens-toi du jour du Chabath » et « garde le jour du Chabath » (Devarim 5, 12) ont été prononcés simultanément. Il en est de même de : « Celui qui le profanera, mourir, il sera mis à mort » (infra 31, 14) et : « Et au jour du Chabath, deux agneaux » (Bamidbar 28, 9). De même : « Tu ne te vêtiras pas d’une étoffe mixte » (Devarim 22, 11) et : « Tu te feras des tresses » (Devarim 22, 12). De même : « La nudité de la femme de ton frère, tu ne la découvriras pas » (Wayiqra 18, 16) et : « Son beau-frère viendra sur elle » (Devarim 25, 5). Comme l’écrit le verset : « Eloqim a parlé une seule fois, j’en ai entendu deux » (Tehilim 62, 12). Le mot zakhor (« souviens-toi ») est à l’infinitif, comme dans : « Mangeons (akhol) et buvons (wechatho), car demain nous mourrons » (Yecha’ya 22, 13), « Son mari alla avec elle, allant (halokh) et pleurant (ouvakho) derrière elle » (II Chemouel 3, 16). Le mot zakhor signifie : Appliquez-vous à vous souvenir toujours du jour du Chabath, de telle manière que s’il vous advient un bel objet, vous le mettrez de côté pour Chabath (Beitsa 16a)

20,9
Durant six jours tu travailleras et t'occuperas de toutes tes affaires,
Tu feras tout ton travail

Quand vient le Chabath, qu’il en soit à tes yeux comme si tout ton travail était achevé, de manière que tu penses pas à celui-ci (Mekhilta)

20,10
mais le septième jour est la trêve de l'Éternel ton Dieu: tu n'y feras aucun travail, toi, ton fils ni ta fille, ton esclave mâle ou femelle, ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes murs.
Toi et ton fils et ta fille

S’agit-il ici des jeunes enfants, ou de ceux déjà grands ? Il faut considérer que ceux-ci sont déjà inclus dans l’interdiction, et donc que le texte vient ici avertir les grands pour qu’ils veillent au repos des petits. C’est ce que nous enseigne la michna : « Un enfant qui vient éteindre un feu, on ne doit pas le laisser faire, parce que c’est toi qui es responsable de son repos » (Chabath 121a)

20,11
Car en six jours l'Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment et il s'est reposé le septième jour; c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du Sabbat et l'a sanctifié.
Il s’est reposé le septième jour

Hachem parle ici, si l’on peut dire, d’un repos pour Lui-même, afin d’en dégager un enseignement a fortiori pour l’homme, dont le travail est source de peine et d’efforts, et qui est donc tenu de se reposer le Chabath

A béni… Il l’a sanctifié

Il l’a béni par la manne, dont il doublait la ration le sixième jour, et Il l’a consacré par la manne, puisqu’il n’en tombait pas le Chabath

20,12
(5) "Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l'Éternel ton Dieu t'accordera.
Afin que se prolongent tes jours

Si tu les honores, ils se prolongeront, et sinon ils se raccourciront. Les paroles de la Tora sont laconiques : L’interdiction se déduit du commandement actif, et inversement

20,13
(6) "Ne commets point d'homicide. (7) "Ne commets point d'adultère. (8) "Ne commets point de larcin. (9) "Ne rends point contre ton prochain un faux témoignage.
Tu ne commettras pas d’adultère

L’adultère ne s’entend que de la femme mariée, comme il est écrit : « mourir, ils seront mis à mort, l’homme adultère et la femme adultère » (Wayiqra 20, 10) et : « la femme adultère, celle qui prend des étrangers à la place de son mari » (Ye‘hezqel 16, 32)

Tu ne voleras pas

Il s’agit ici du vol de personnes. Quant à : « Vous ne volerez pas » (Wayiqra 19, 11), il s’agit du vol d’argent. Mais ne s’agirait-il pas ici du vol d’argent, et là-bas du vol de personnes ? Appliquons le principe selon lequel une règle doit s’expliquer selon son contexte : De même que l’interdiction de tuer et celle de l’adultère sont sanctionnées par la peine de mort prononcée par le tribunal, de même l’interdiction de voler mentionnée ici est-elle celle sanctionnée par la peine de mort prononcée par le tribunal (Sanhèdrin 86a)

20,14
(10) "Ne convoite pas la maison de ton prochain; Ne convoite pas la femme de ton prochain, son esclave ni sa servante, son bœuf ni son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain."
20,15
Or, tout le peuple fut témoin de ces tonnerres, de ces feux, de ce bruit de cor, de cette montagne fumante et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance.
Et tout le peuple voit

Ceci nous apprend qu’il n’y avait pas un seul aveugle parmi eux. Et d’où sait-on qu’il n’y avait pas de muet ? De : « Tout le peuple répondit » (supra 19, 8). Et d’où sait-on qu’il n’y avait pas de sourd ? De (infra 24, 7) : « Nous ferons et nous écouterons » (Mekhilta)

Vit les sons

Il vit ce qui est normalement entendu, chose impossible ailleurs (Mekhilta)

Les sons

Qui sortaient de la bouche du Tout-Puissant

Ils tremblèrent (wayanou‘ou)

Le verbe no‘a veut dire frémir

Ils se tinrent au loin

Ils ont reculé de douze milles, autant que la longueur de leur camp (Chabath 88b). Et les anges de service sont arrivés et les ont aidés à revenir, comme il est écrit : « Les anges de tsevaqoth les ont fait bouger, les ont fait bouger » (Tehilim 68, 13)

20,16
Et ils dirent à Moïse: "Que ce soit toi qui nous parles et nous pourrons entendre mais que Dieu ne nous parle point, nous pourrions mourir."
20,17
Moïse répondit au peuple: "Soyez sans crainte! c'est pour vous mettre à l'épreuve que le Seigneur est intervenu; c'est pour que sa crainte vous soit toujours présente, afin que vous ne péchiez point."
Afin de vous mettre à l’épreuve

Pour vous grandir aux regards du monde, afin de développer votre renommée auprès des peuples et qu’ils sachent que c’est dans toute Sa gloire qu’il s’est révélé à vous

Mettre à l’épreuve (nassoth)

Le mot nassoth exprime l’idée d’élévation et de grandeur, comme dans : « Elevez un étendard (ness) sur les peuples » (Yecha’ya 62, 10), « J’élèverai mon étendard (nissi) vers les peuples » (Yecha’ya 49, 22), « et comme l’étendard (wekhaness) sur la colline » (Yecha’ya 30, 17). Un « étendard » se dit ness parce qu’il se dresse en hauteur

Et afin que Sa crainte

Parce que vous L’avez vu craint et redouté, vous saurez qu’il n’y en a pas d’autre que Lui et vous Le craindrez

20,18
Le peuple resta éloigné, tandis que Moïse s'approcha de la brume où était le Seigneur.
S’approcha du brouillard

A l’intérieur des trois séparations : les ténèbres, la nuée et le brouillard, comme il est écrit : « Et la montagne brûlait dans le feu jusqu’au cœur du ciel, obscurité, nuée, et brouillard » (Devarim 4, 11). Le brouillard, c’est l’épaisseur de la nuée, comme il est écrit : « Voici, moi-même je viens vers toi dans l’épaisseur de la nuée » (supra 19, 9)

20,19
L'Éternel dit à Moïse: "Parle ainsi aux enfants d'Israël: 'Vous avez vu, vous-mêmes, que du haut des cieux je vous ai parlé.
Ainsi diras-tu

Dans ce langage-ci

Vous

Il existe une différence entre ce que l’homme voit lui-même et ce que lui rapportent les autres, dont il arrive qu’il ait peine à le croire

Que depuis le ciel j’ai parlé avec vous

Il est pourtant écrit ailleurs : « Hachem descendit sur le mont Sinaï » (supra 19, 20). Vient donc un troisième verset pour les départager : « Depuis le ciel, Il t’a fait entendre Sa voix pour te châtier, et sur la terre Il t’a fait voir son grand feu » (Devarim 4, 36). Sa gloire est dans le ciel, Son feu et Sa puissance sont sur la terre (Mekhilta). Autre explication : Il a incliné les cieux et les cieux des cieux, et Il les a étendus par-dessus la montagne, comme il est écrit : « Il a penché le ciel et Il est descendu » (Tehilim 18, 10)

20,20
Ne m'associez aucune divinité; dieux d'argent, dieux d'or, n'en faites point pour votre usage.'
Vous ne ferez pas avec moi.

Vous ne ferez pas d’image de mes serviteurs qui me servent là-haut (Mekhilta)

De dieux d’argent

Il s’agit d’un avertissement au sujet des chérubins que tu fabriqueras pour se tenir près de moi. Ils ne devront pas être en argent, car si tu devais changer d’avis et les confectionner en argent, je les considérerais comme des divinités

Et de dieux d’or

Il s’agit d’un avertissement pour qu’il n’en soit pas fait plus de deux [chérubins] : Si tu devais en faire quatre, je les considérerais comme des divinités d’or

Vous ne ferez pas pour vous

Tu ne dois pas dire : « Je vais fabriquer des chérubins dans les maisons de prières et dans les maisons d’études, tout comme j’en fabriquerai dans le Temple éternel. » Aussi est-il écrit : « Vous ne ferez pas pour vous. 

20,21
Tu feras pour moi un autel de terre, sur lequel tu sacrifieras tes holocaustes et tes victimes rémunératoires, ton menu et ton gros bétail, en quelque lieu que je fasse invoquer mon nom, je viendrai à toi pour te bénir.
Un autel de terre

Fixé à la terre. On ne le construira pas sur des piliers ou sur un socle (Mekhilta). Autre explication : On remplira de terre la cavité intérieure de l’autel d’airain lorsqu’on fera étape

Tu feras pour moi

Un autel de terre – Fixé à la terre. On ne le construira pas sur des piliers ou sur un socle (Mekhilta). Autre explication : On remplira de terre la cavité intérieure de l’autel d’airain lorsqu’on fera étape. Tu feras pour moi – Sa fabrication, dès son début, sera faite à mon intention. Tu sacrifieras sur lui – Près de lui, comme dans (Bamidbar 2, 20) : « Et “sur” lui la tribu de Menachè » (Zeva‘him 58a). A moins que : « sur lui » soit à prendre au pied de la lettre ? Aussi le texte précise-t-il : « Tu feras tes holocaustes, la viande et le sang, sur l’autel de Hachem, ton Eloqim » (Devarim 12, 27), ce qui veut dire que l’abattage n’aura pas lieu sur le sommet de l’autel. Tes holocaustes et tes sacrifices rémunératoires – Provenant de ton menu bétail et de ton gros bétail. Les mots : « ton menu bétail et ton gros bétail » sont une explication destinée à commenter : « tes holocaustes et tes sacrifices rémunératoires » En tout endroit où je rappellerai mon Nom – Où je te permettrai de prononcer mon Nom en toutes lettres, là « je viendrai vers toi, je te bénirai ». Je ferai résider sur toi ma chekhina. D’où l’on apprend qu’il n’est permis de prononcer le Nom en toutes lettres qu’à l’endroit où réside la chekhina, à savoir le Temple. A cet endroit-là, Il a permis aux kohanim de prononcer le Nom en toutes lettres quand ils élèvent leurs mains pour bénir le peuple (Sota 38a)

Tu sacrifieras sur lui

Près de lui, comme dans (Bamidbar 2, 20) : « Et “sur” lui la tribu de Menachè » (Zeva‘him 58a). A moins que : « sur lui » soit à prendre au pied de la lettre ? Aussi le texte précise-t-il : « Tu feras tes holocaustes, la viande et le sang, sur l’autel de Hachem, ton Eloqim » (Devarim 12, 27), ce qui veut dire que l’abattage n’aura pas lieu sur le sommet de l’autel

Tes holocaustes et tes sacrifices rémunératoires

Provenant de ton menu bétail et de ton gros bétail

« ton menu bétail et ton gros bétail »

Les mots : « ton menu bétail et ton gros bétail » sont une explication destinée à commenter : « tes holocaustes et tes sacrifices rémunératoires

En tout endroit où je rappellerai mon Nom

Où je te permettrai de prononcer mon Nom en toutes lettres, là « je viendrai vers toi, je te bénirai ». Je ferai résider sur toi ma chekhina. D’où l’on apprend qu’il n’est permis de prononcer le Nom en toutes lettres qu’à l’endroit où réside la chekhina, à savoir le Temple. A cet endroit-là, Il a permis aux kohanim de prononcer le Nom en toutes lettres quand ils élèvent leurs mains pour bénir le peuple (Sota 38a)

20,22
Si toutefois tu m'ériges un autel de pierres, ne le construis pas en pierres de taille; car, en les touchant avec le fer, tu les as rendues profanes.
Et si tu me fais un autel de pierres

Rabi Yichma’el a enseigné : Toutes les fois que la Tora emploie la conjonction im (« si »), il s’agit d’une permission, sauf dans trois cas, dont : « “et si” tu me fais un autel de pierres », où elle a le sens de : « lorsque » : « et “lorsque” tu me feras un autel de pierres, tu ne le construiras pas en pierres de taille ». Car tu as l’obligation de construire un autel de pierre, comme il est écrit : « Tu construiras de pierres entières l’autel de Hachem » (Devarim 27, 6). De même : « “Si” (im) tu prêtes de l’argent à mon peuple » (infra 22, 24) exprime l’idée d’obligation, comme il est écrit : « et prêter sur gage, tu lui prêteras sur gage » (Devarim 15, 8). Là aussi le mot im indique une obligation. De même : « “Et si” tu approches à Hachem l’oblation des prémices » (Wayiqra 2, 14) s’applique à l’oblation des prémices qui est une obligation. Force est donc d’admettre que ces im ne se réfèrent pas à des éventualités mais à des certitudes, et qu’ils veulent dire : « lorsque »

En pierres de taille (gazith)

Le mot gazith exprime l’idée de « taille » : on les sculpte et on les grave avec des instruments de fer

Car (ki) tu as levé ton épée sur lui

Le mot ki exprime l’idée de : « de crainte que », « peut-être » – « de crainte que tu ne lèves ton épée sur lui »

Tu le profaneras

D’où l’on apprend que tu le profanes si tu lèves sur lui le fer. Car l’autel a été créé pour prolonger la vie de l’homme, et le fer pour l’abréger. Il ne convient donc pas que ce qui l’abrège soit levé sur ce qui la prolonge. D’autre part, l’autel a pour fonction de rétablir la paix entre Israël et son Père céleste . Ne doit donc pas y être porté ce qui la rompt et la détruit. On déduira à partir d’ici un raisonnement a fortiori : Si la Tora, à propos des pierres qui ne voient pas, n’entendent pas et ne parlent pas, stipule que l’on ne doit pas porter le fer sur elles parce qu’elles rétablissent la paix, à plus forte raison celui qui rétablit la paix entre mari et femme, entre familles et entre individus, sera-t-il à l’abri du châtiment

20,23
Tu ne dois pas non plus monter sur mon autel à l'aide de degrés, afin que ta nudité ne s'y découvre point.
Et tu ne monteras pas par des degrés sur mon autel

Quand tu construiras une rampe pour accéder à l’autel, tu ne la constitueras pas par des marches, en français médiéval : « eschelons », mais elle sera unie et en pente douce

Afin que ne se découvre pas ta nudité

Car des marches d’escalier t’obligeraient à allonger le pas. Il est vrai qu’il n’y aurait pas, dans ce cas, de véritable mise à nu puisqu’il est écrit : « Fais-leur des caleçons de lin pour couvrir la nudité de la chair » (infra 28, 42). Cependant, l’allongement des pas correspond presque à une mise à nu, et ce serait un manque de respect envers les pierres. On peut appliquer ici un raisonnement a fortiori : Si la Tora, à propos des pierres, objets inanimés insensibles à toute manifestation d’irrespect, recommande pourtant qu’on leur témoigne des égards à cause de leur utilité, à plus forte raison le devra-t-on envers son prochain, créé à l’image du Créateur, et sera-t-on attentif au respect qu’on lui doit

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