Si une personne veut présenter une oblation au Seigneur, son offrande doit être de fleur de farine. Elle l'arrosera d'huile et mettra dessus de l'encens;
Et une âme
Le mot « âme » n’est employé à propos d’aucune des offrandes de nedava, sauf à propos de la min‘ha. Qui est celui dont la nature le pousse à présenter une min‘ha ? Le pauvre. Le Saint béni soit-Il a dit : Je lui en tiens compte comme si c’est sa propre « âme » qu’il avait offerte (Mena‘hoth 104b)
Son offrande sera de fleur de farine
Celui qui forme le vœu de présenter une min‘ha, sans autre précision, doit le faire de fleur de farine (ibid.). Elle est la première des mena‘hoth énumérées dans le texte, et la poignée en est prise encore à l’état de fleur de farine, comme expliqué ci-après. Car il est question ici de cinq sortes de mena‘hoth, toutes présentées après cuisson avant qu’on en prenne une poignée, sauf celle-ci. Voilà pourquoi elle est appelée « min‘ha de fleur de farine »
De fleur de farine
Il n’est de fleur de farine que de froment (Torath kohanim), comme il est écrit : « de fine farine de froment » (Chemoth 29, 2). Et il n’est pas de min‘ha de moins d’un dixième de eifa, comme il est écrit : « un dixième de fleur de farine comme min‘ha » (infra 14, 21), un dixième par min‘ha
Elle versera sur elle de l’huile
Sur la totalité
Elle donnera sur elle de l’oliban
Sur une partie. Il dépose une poignée d’oliban sur un côté. Et pour quelle raison dis-tu cela ? Parce qu’une adjonction ne suit, dans la Tora, une autre adjonction [en l’occurrence la répétition de : « sur elle »], que pour opérer une restriction. Autre explication : Il dépose de l’huile sur la totalité, parce qu’elle se mélange avec la farine et est saisie avec elle dans la poignée du kohen, comme il est écrit : « de sa fleur de farine et de son huile » (verset 2), tandis que l’oliban est déposé sur une seule partie, parce qu’il ne se mélange pas avec elle et n’est pas saisi avec elle dans la poignée du kohen, comme il est écrit : « avec tout son oliban » (ibid.). Après avoir saisi une poignée de farine, on recueille tout l’oliban que l’on a mis dessus et on le fait fumer
Elle versera […] elle donnera […] elle l’apportera
Cela nous apprend que l’acte de verser et celui de mélanger faits par un non-kohen sont valables (Mena‘hoth 18b)
2,2
puis elle l'apportera aux fils d'Aaron, aux pontifes. L'un d'eux y prendra une pleine poignée de cette farine et de cette huile, indépendamment de tout l'encens; et il fera fumer ce mémorial sur l'autel, combustion d'un parfum agréable au Seigneur.
Les pontifes
C’est à partir de la « prise » d’une poignée que commence la mitswa incombant au kohen
Il y prendra
À l’endroit où se tiennent les pieds des non-kohanim. Pour t’apprendre que la « prise » d’une poignée reste valable en tout lieu du parvis, y compris dans les onze coudées où avaient le droit de se tenir les yisraélim (Middoth 5, 1)
Le plein de son poing
J’aurais pu penser que [la farine] de chaque côté. Aussi est-il écrit plus loin : « Il en prélèvera avec (littéralement : “dans”) son poing » (infra 6, 8). N’est valable que ce qui se trouve à l’intérieur du poing. Si c’est « à l’intérieur » du poing, j’aurais pu penser : même non empli. Aussi est-il écrit : « le plein ». Comment procède-t-on ? On referme trois doigts sur la paume de la main (Mena‘hoth 11a), et c’est cela le « poing » tel que l’entend la langue hébraïque
Avec tout son oliban
À part l’oliban, la poignée sera pleine
Tout son oliban
L’oliban doit fumer lui aussi (Torath kohanim)
Le plein de son poing
Si en revanche il a « pris » et que s’est introduit dans sa main un grain de sel ou un grain d’oliban, l’acte n’est pas valable (Mena‘hoth 11a)
Son mémorial
La poignée présentée au Tout-Puissant est un souvenir de la min‘ha, laquelle rappelle en faveur de ceux qui l’ont présentée le bien et la satisfaction donnée à Hachem
2,3
Le surplus de l'oblation sera pour Aaron et ses fils: portion éminemment sainte des sacrifices brûlés devant le Seigneur.
Pour Aharon et pour ses fils
Le kohen gadol a préséance pour prendre sa portion hors partage, et le kohen ordinaire prend la sienne lors du partage (Torath kohanim)
Sainteté des saintetés
Elle l’est pour eux
Parmi les sacrifices par le feu (ichei) de Hachem
Ils n’y ont droit qu’après l’offrande des ichim
2,4
Si tu veux offrir, comme oblation, des pièces de four, ce sera de la fleur de farine, en gâteaux azymes pétris avec de l'huile, ou en galettes azymes ointes d'huile.
Et lorsque tu approcheras…
Le texte enseigne ici, si l’on a formé le vœu de présenter une min‘ha cuite au four, que l’on peut présenter ou des gâteaux ou des galettes, des gâteaux pétris ou des galettes ointes. Nos maîtres sont en désaccord au sujet de leur onction. Certains soutiennent qu’on les oint et que l’on continue de le faire jusqu’à épuisement de tout le log d’huile, étant donné que toutes les mena‘hoth requièrent un log d’huile. D’autres professent qu’on les arrose en y dessinant comme un khi grec, ce qui reste de l’huile étant consommé distinctement par les kohanim. Pourquoi le mot « huile » est-il répété dans ce verset ? Pour rendre valable celle qui sort de l’olive lors de la deuxième ou de la troisième pression, la première huile n’étant nécessaire que pour la menora, comme il est écrit : « de l’huile pure […] pour le luminaire » (Chemoth 27, 20). Et nous avons appris dans le traité Mena‘hoth (76a) : Toutes les mena‘hoth que l’on cuit avant la prise d’une poignée, et dont la poignée n’est prise qu’après le découpage en morceaux, sont présentées en dix gâteaux, et là où l’on parle de galettes, on en présente dix
2,5
Si ton offrande est une oblation préparée sur la poêle, qu'elle soit de fleur de farine pétrie dans l'huile, sans levain.
Et si ton offrande est une oblation (min‘ha) préparée sur la poêle
Il s’agit de celui qui forme le vœu de présenter une min‘ha préparée sur la poêle (Mena‘hoth 63a). C’était un ustensile qui se trouvait dans le sanctuaire, à l’aide duquel on faisait cuire la min‘ha sur le feu avec de l’huile. Il n’était pas creux, mais plat. La min‘ha qu’on y faisait cuire était durcie, car l’ustensile étant plat, le feu brûlait l’huile. Toutes les mena‘hoth préparées avec un instrument requéraient trois doses d’huile : celle du dépôt, celle du pétrissage et celle versée sur l’instrument avant la confection (Mena‘hoth 74b)
Fleur de farine pétrie dans l’huile
D’où nous apprenons qu’on la pétrit alors qu’elle est encore à l’état de farine (Torath kohanim)
2,6
Qu'on la divise en morceaux, puis tu y répandras de l'huile: c'est une oblation.
Morcelle-la en morceaux
Y compris le morcellement pour toutes les mena‘hoth cuites avant la « prise » d’une poignée
Tu verseras sur elle de l’huile : elle est une oblation (min‘ha)
Y compris le versement d’une dose d’huile pour toutes les mena‘hoth. J’aurais pu penser qu’il en allât de même pour celle cuite au four. Aussi est-il écrit : « sur elle ». J’aurais donc exclu les gâteaux, mais non les galettes. Aussi est-il écrit : « elle » [cette min‘ha-ci]
2,7
Si ton offrande est une oblation faite dans le poêlon, elle doit se faire de fleur de farine avec de l'huile.
Le poêlon (mar‘hèchèth)
C’était un ustensile qui se trouvait dans le sanctuaire (Mena‘hoth 63a). Comme il était profond, l’huile s’y assemblait et n’était pas brûlée par le feu. Aussi les mena‘hoth qu’on y faisait cuire étaient-elles molles. Toute chose ramollie par un liquide semble remuer (ro‘héch) et bouger
2,8
L'oblation préparée de ces diverses manières, tu l'apporteras au Seigneur: on la présentera au pontife, qui l'approchera de l'autel,
Qui sera faite de ces choses-là
De l’une de ces matières-là (Torath kohanim)
Il l’approchera
Le propriétaire l’approchera du kohen
Il la présentera
Le kohen
Vers l’autel
Il la présentera vers l’angle sud-ouest de l’autel
2,9
puis prélèvera de cette oblation le mémorial, qu'il fera fumer sur l'autel: combustion d'odeur agréable au Seigneur;
Son mémorial
Il s’agit de la « prise » de la poignée
2,10
et le surplus de l'oblation sera pour Aaron et ses fils, comme éminemment sainte entre les sacrifices du Seigneur.
2,11
Quelque oblation que vous offriez à l'Éternel, qu'elle ne soit pas fermentée; car nulle espèce de levain ni de miel ne doit fumer, comme combustion, en l'honneur de l'Éternel.
Et tout miel
Toute sécrétion sucrée qui s’écoule d’un fruit est appelée « miel »
2,12
Comme offrande de prémices, vous en ferez hommage à l'Éternel; mais ils ne viendraient point sur l'autel en agréable odeur.
Comme offrande de commencement vous les approcherez
Que faut-il que tu apportes comme pâte levée et comme miel ? L’offrande « de commencement », composée des « deux pains » de la fête de Chavou‘oth préparés avec du levain, comme il est écrit : « vous les cuirez ‘hamets » (infra 23, 17), et les prémices de fruits contenant du miel, comme ceux des figues et des dattes
2,13
Tout ce que tu présenteras comme oblation, tu le garniras de sel, et tu n'omettras point ce sel, signe d'alliance avec ton Dieu, à côté de ton oblation: à toutes tes offrandes tu joindras du sel.
Le sel d’alliance
Une alliance a été contractée avec le sel lors des six jours de la Création, aux termes de laquelle il a été promis aux eaux d’en bas d’être présentées sur l’autel sous forme de sel et sous forme de nissoukh hamayim (« libation d’eau ») à la fête de Soukoth
Sur chacune de tes offrandes
Sur la ‘ola de behéma et d’oiseau, et sur les parties grasses de toutes les offrandes
2,14
Lorsque tu offriras au Seigneur l'oblation des prémices, c'est en épis torréfiés au feu, réduits en gruau pur, que tu offriras l'oblation de tes prémices.
Et si (weïm) tu approcheras
La conjonction im (« si ») veut dire ici : « lorsque ». Il ne s’agit pas ici d’une faculté, puisque le texte parle de la min‘ha du ‘omèr, laquelle est une obligation. Il en est de même de : « Et s’il (weïm) y a le jubilé… » (Bamidbar 36, 4)
L’oblation (min‘ha) des prémices
Le texte parle ici de la min‘ha du ‘omèr, qui est constituée, au moment de la venue à maturité de la récolte, d’épis d’orge devenus mûrs (aviv). Il est écrit ici : aviv, et ailleurs : « car l’orge était mûre (aviv) » (Chemoth 9, 31)
Torréfiés dans le feu
On les sèche au feu dans une poêle de torréfacteur, à défaut de quoi on ne pourrait les moudre dans une meule vu leur fraîcheur
Broyés en gruau
On les broie étant encore frais
Broyés (guèrès)
Le mot guèrès s’applique à la trituration et à la mouture. On les broie dans un moulin à orge, comme dans : « Il a broyé (wayagrés) avec du gravier » (Eikha 3, 16) et dans : « Mon âme est broyée (garsa) » (Tehilim 119, 20)
Gruau (karmel)
Ainsi appelé tant que le rembourrage des épis est plein, que le produit est frais et plein dans ses tiges. C’est pourquoi les épis sont appelés karmel, comme dans : « et des épis (karmel) dans sa panetière » (II Melakhim 4, 42)
2,15
Tu y verseras de l'huile et y mettras de l'encens: c'est une oblation.
2,16
Le pontife en fera fumer le mémorial, tiré du gruau et de l'huile, indépendamment de tout l'encens: combustion en l'honneur du Seigneur.
Le mot « âme » n’est employé à propos d’aucune des offrandes de nedava, sauf à propos de la min‘ha. Qui est celui dont la nature le pousse à présenter une min‘ha ? Le pauvre. Le Saint béni soit-Il a dit : Je lui en tiens compte comme si c’est sa propre « âme » qu’il avait offerte (Mena‘hoth 104b)