Lors de la fête de Pourim, on doit lire la Méguila la nuit une première fois et la relire le lendemain. On peut lire la nuit jusqu’au point du jour et le lendemain du lever au coucher du soleil. Celui qui n’a pas lu le soir ne pourra pas se rattraper en la lisant deux fois le lendemain.

VOUS NE MANGEREZ PAS…

Il est interdit de manger un volume de gâteau ou de pain d’un Kabetsa (équivalent à un œuf sans sa coquille : 50,4 grammes) avant la lecture de la Méguila. Les femmes aussi doivent s’y soumettre. Il est en tous cas permis de manger des fruits ou bien du riz d’un volume même supérieur à un Kabetsa et de boire du thé ou du café à volonté. En tous cas, dans la majorité des endroits où on lit la Méguila, du fait que l’on passe sans transition du jeûne au jour de Pourim, si une personne est affamée, en particulier le ‘Hazan qui va procéder à la lecture, on permettra de manger une quantité de pain ou de gâteau supérieure à un Kabetsa à la condition que l’assemblée lui rappelle de lire la Méguila par la suite.

UNE GLOIRE POUR LE ROI 

C’est une Mitsva très importante de lire la Méguila avec une grande assemblée, comme il est dit (Proverbes 14,28) : « Quand la nation s’accroît, il s’agit de la gloire du Roi ». Le peuple d’Israël glorifie et embellit ainsi le Nom divin, en couvrant le Créateur du Monde de louanges, en racontant et en diffusant les miracles qu’Il accomplit pour nos pères en leur temps.

« MAIS HACHEM NE SE TROUVAIT PAS DANS CE VACARME … »

Si, dans le cas où l’assemblée est importante, il y a du bruit et l’on ne peut écouter la Méguila comme il se doit, on sera autorisé à préférer un endroit où ne prie qu’un Minyan (groupe de 10 hommes).

IL N’EST PAS BON POUR L’HOMME D’ÊTRE SEUL

Celui qui possède une Méguila Cachère a le droit de la lire pour lui-même à voix basse mais il est préférable qu’il l’entende de l’officiant. Dans les synagogues, les officiants se sont préparés à l’avance à la lecture avec application mais celui qui lit pour lui-même à voix basse n’est pas expérimenté dans la ponctuation et peut se tromper dans sa lecture. En outre, il se trouve que la lecture à voix basse dérange souvent les personnes assises à coté. De plus, elle fait perdre la notion de « Quand la nation s’accroît, il s’agit de la gloire du Roi » qui est liée expressément au fait de s’acquitter de la Mitsva tous ensemble par le biais d’une seule personne.

AVEUGLE OU MUET

Un homme aveugle ou muet est dans l’obligation d’entendre la Méguila d’une autre personne.

SOURD

L’homme qui est sourd doit lire la Méguila pour lui-même, il ne peut pas rendre les autres quitte de la Mitsva car sa propre obligation n’est ici pas claire. S’il est équipé d’appareils auditifs et qu’il n’y a personne d’autre en dehors de lui pour procéder à la lecture, on allègera la loi et il pourra lire pour l’assemblée. (55)

MALADE

Le ‘Hazan est autorisé à se rendre, après la prière, chez une personne malade qui ne peut se déplacer pour écouter la Méguila et à la relire pour rendre cette personne quitte de son obligation. Concernant les bénédictions de la Méguila, si le malade en est capable, il sera bien qu’il les récite lui-même. Si c'est impossible, le lecteur sera autorisé à le faire lui-même et le malade sera quitte.

FEMMES

Les femmes ont l’obligation d’écouter la Méguila avec ses bénédictions. De nos jours en particulier, les filles d’Israël apprennent grâce à D.ieu à lire et à écrire dès leur plus jeune âge, elles comprennent le contenu du texte et doivent donc réciter les bénédictions sans aucun doute, comme le disent le Maître du Choul’han 'Aroukh et le Rama (Chap. 689). Un groupe de femmes peut donc organiser une lecture de la Méguila, une femme prononcera les bénédictions, rendra quitte toutes les autres présentes et un homme procèdera à la lecture. (53)

FEMMES VERTUEUSES

Il est préférable qu’une femme soit rendue quitte de la Mitsva de Méguila par son mari, qui la lui lira dans un rouleau de Méguila Cachère, à son retour de la synagogue. Comme tout le monde n’est pas expert en lecture, il est bien que les femmes organisent une lecture pour elles à la synagogue, à une heure qui leur convient. Le ‘Hazan viendra avec sa femme, cette dernière prononcera les bénédictions et son mari lira.

Certaines femmes décident de venir à la synagogue et d’écouter la lecture de la Méguila dans le lieu réservé aux femmes. Le Michna Béroura écrit à leur sujet (chap. 689 p. 1) qu’il n’est pas certain qu’elles soient quittes de la Mitsva car il se peut qu’elles entendent mal et qu’il leur soit difficile de ne pas manquer un seul mot. De même, lorsque les femmes emmènent leurs jeunes enfants avec elles, il n’y a aucun doute qu’il leur est très difficile de se concentrer et de les surveiller dans le même temps. Si elles sont pointilleuses sur le fait de ne pas manquer un mot de la lecture, il faut savoir que de nombreux décisionnaires pensent qu’elles ne seront pas quittes de la Mitsva.

DIGNES FILLES D’ISRAËL

Si une femme part du principe qu’elle vient à la synagogue écouter la lecture de la Méguila pour se rendre quitte de son obligation, c’est à la condition qu’elle ne porte pas de déguisement qui aille à l’encontre des lois de pudeur que notre Torah nous demande de respecter, mais qu’elle soit discrète et emplie de crainte divine comme une digne fille d’Israël. [Une femme adulte n’est pas autorisée à se présenter déguisée en des endroits où se trouvent des hommes car ce n’est pas un comportement décent pour une fille d’Israël]. Elle ne devra pas parler pendant la prière, ni s’attarder pour discuter. Ces actions causent du tort à la Présence divine en entraînant autrui à enfreindre le commandement de « garder ses yeux ». C’est pourquoi une femme devra se demander s’il est nécessaire qu’elle vienne à la synagogue ou s’il ne vaut mieux pas qu’elle reste chez elle et se rende quitte de la Mitsva d’une autre manière comme expliqué plus haut.

COMPOSITION DE LA BÉNÉDICTION

Les femmes doivent aussi prononcer la bénédiction : « Al mikra méguila ». Certaines femmes ashkénazes ont l’habitude de dire : « Lichmo'a mikra méguila ». Chacune se comportera en fonction de son habitude.

ENFANTS

C’est une Mitsva d’amener les petits enfants qui ont atteint l’âge d’être éduqués [5 ou 6 ans et plus, chaque enfant en fonction de sa compréhension de la Méguila] à la synagogue à la condition qu’ils se tiennent bien pendant la lecture de la Méguila et ne dérangent pas.

Il ne faut pas emmener les enfants plus jeunes, car ils risquent de perturber les fidèles qui ont, eux, l’obligation d’entendre la Méguila. Celui qui se conduit ainsi supporte la faute du public. C’est pourquoi il incombe à tout responsable de synagogue, gardien de la sainteté de l’endroit de se tenir sur la brèche, d’être attentif à ce que les enfants ne dérangent pas avec leurs piétinements, leurs crécelles, leurs pistolets ou leurs pétards lorsque le ministre officiant prononce le nom d’Haman. Cela cause en effet des perturbations dans le déroulement de la lecture et empêche les fidèles d’entendre chaque mot comme le demande la loi.

ENDEUILLÉ

Un endeuillé qui se trouve dans les douze mois de ses parents, ou bien dans les trente jours d’un proche [frère, sœur, fils, fille conjoint] sera autorisé à écouter la Méguila avec l’assemblée et à prononcer la bénédiction de « Chéé’héyanou ».

RADIO

Celui qui écoute la lecture de la Méguila à la radio en direct n’est pas quitte de son obligation. Il doit tout de même répondre « amen » aux bénédictions. Cependant, si ce n’est pas en direct, il ne répondra pas « amen ».

TEXTES SAINTS

Il est bon d’être scrupuleux et de faire « Nétilat Yadaïm » avant la lecture de la Méguila, pour pouvoir toucher directement le parchemin avec la main sans utiliser de tissu.

LES BÉNÉDICTION DE LA MÉGUILA

Avant la lecture de la Méguila le soir, le ‘Hazan récitera trois bénédictions :

1- 'Al mikra Méguila

2- Ché'assa nissim

3- Chéé’héyanou
 

Et avant la lecture du matin il n’en récitera que deux :

1- 'Al mikra Méguila

2- Ché'assa Nissim

POUR LES ASHKÉNAZES

Certains Ashkénazes ont l’habitude de réciter aussi la bénédiction de Chéé’héyanou avant la lecture du matin. En revanche, certains Séfarades ont l’habitude de ne réciter la bénédiction de Chéé’héyanou que le soir. Chacun agira selon sa coutume.

LE RESPECT DE L’ASSEMBLÉE

L’officiant se tiendra debout depuis le début des bénédictions jusqu’à la fin de la lecture par respect pour l’assemblée. Par contre, celui qui lit chez lui pour les femmes n’a pas besoin de se tenir debout.

« LÈVE-TOI ! »

Certains ont l’habitude de faire lever l’assemblée pendant les bénédictions et de lui demander de s’asseoir pendant la lecture. D’autres on l’habitude de faire asseoir l’assemblée également pendant les bénédictions. Chacun agira selon sa coutume. Dans les lieux où le rite est de se lever, les femmes qui sont présentes dans la section qui leur est réservée devront se lever aussi pendant les bénédictions. C’est également valable lors d’une lecture organisée uniquement pour les femmes.

À MA DROITE MIKHAËL ET À MA GAUCHE GABRIEL

Il est bon qu’un homme se tienne à la droite du ‘Hazan et un autre à sa gauche lors de la récitation des bénédictions et de la lecture.

LES INTENTIONS DU CŒUR

Avant les bénédictions, l’officiant réveillera l’attention des fidèles pour qu’ils pensent à s’acquitter de leur obligation de lire la Méguila car « les Mitsvot nécessitent une intention préalable ». Il faut qu’ils s’efforcent d’entendre chaque mot prononcé, sans en manquer même un seul.

LA PRÉCISION DANS LA LECTURE

Il faut être très pointilleux dans la lecture et l’écoute de la Méguila, sans sauter un seul mot car la majorité des décisionnaires disent que si l’on manque ne serait-ce qu’un mot, la Mitsva ne sera pas accomplie. C’est pourquoi dans les lieux où l’on fait du bruit lorsque le nom d’Haman est prononcé, il incombe à l’officiant de s’interrompre jusqu’à ce que le calme revienne, et de répéter le mot pour rendre quittes ceux qui n’ont pas bien entendu.

« ET IL RÊVA »

Il est bon que chaque individu tienne en main sa propre Méguila, au cas où il rêve à un moment où à un autre au cours de la lecture, et cela afin qu’il puisse rattraper rapidement puis reprendre au rythme du ‘Hazan. Il ne sera pas autorisé à continuer à écouter et à rattraper par la suite car on doit lire ou écouter la Méguila dans l’ordre.

Si on n’a pas de Méguila Cachère en main, on utilisera au moins une Méguila imprimée non Cachère et on aura le droit de rattraper quelques mots. C’est à la condition que cela ne soit pas pour tout le texte car l’épisode de Bigtan et Terech, par exemple, ne pourra être lu que dans une Méguila Cachère.

« VOUS RESTEREZ SILENCIEUX »

Il est interdit de parler pendant la lecture. Si quelqu’un a parlé pendant que le ‘Hazan lisait, il n’est pas quitte de son obligation et il devra relire depuis le verset qu’il a manqué, dans l’ordre, jusqu’à la fin.

CELUI QUI SOMNOLE

Celui qui lit la Méguila en somnolant est quitte de son obligation mais celui qui écoute la Méguila en somnolant ne l’est pas. C’est pourquoi ceux qui veillent la nuit de Pourim et font la fête jusqu’au petit matin devront faire attention à ne pas somnoler pendant la lecture du matin. Notons à ce sujet que s’endormir avec les Téfilin pose également un problème.

BÉNÉDICTION FINALE

À la fin de la lecture, le ‘Hazan enroulera la Méguila puis récitera la bénédiction : « Hakel harav ète rivénou ». On s’efforcera de ne pas parler jusqu’à la fin de la bénédiction.

DIX

On ne prononcera la bénédiction finale sur la Méguila que si dix hommes (ou dix femmes) sont présents. Dans le cas où l’officiant lit pour dix femmes, l’une d’entre elles récitera la bénédiction et rendra toutes les autres quittes. Des enfants, filles ou garçons, qui ont atteint l’âge d’être éduqués pourront s’y associer.

« MAUDIT SOIT HAMAN »

Après la lecture on dit : «Maudit soit Haman, béni soit Mordekhaï, maudite soit Zérech, bénie soit Esther, maudits soient les mécréants qui haïssent Hachem et bénis soient tous les justes qui croient en Hachem et aussi ‘Harbona de mémoire bénie ». On a l’habitude de le répéter trois fois (94). Il faut faire attention de bien dire : « maudits soient les mécréants qui haïssent Hachem » et non pas seulement : « maudits soient les mécréants » car beaucoup de nos frères se fourvoient et quittent le chemin de la vérité mais ne haïssent pas Hachem. Ceux qui transgressent la Torah ne le font pas en connaissance de cause mais par naïveté et sont qualifiés d’ignorants aux yeux de la Torah et des Mitsvot. S’ils étaient informés, il est évident qu’ils les respecteraient. Ils sont considérés comme des « Tinokot chénichba », des nouveaux-nés, qui se laissent duper par des instigateurs et finissent par entraîner les autres à la faute en pérorant contre D.ieu, la Torah et les Sages d’Israël.