• Les mammifères

 

Pour chaque catégorie d’animaux, la Torah fournit les signes distinctifs permettant de déterminer lesquels sont propres à la consommation et lesquels ne le sont pas. Passons ici en revue les caractéristiques des mammifères cachères.

Les signes distinctifs

La Torah pose deux conditions permettant d’autoriser un mammifère à la consommation :

  1. Il doit posséder des sabots fendus sur toute leur longueur, c’est-à-dire que ses sabots doivent être divisés en deux ongles distincts. Certains animaux ont en effet un sabot fendu mais partiellement ; ils ne sont donc pas cachères.
  2. Il doit ruminer après avoir avalé sa nourriture.

Dans la Paracha de Réé (Devarim 14,5), la Torah dresse ainsi une liste de dix bêtes cachères : le bœuf, le mouton, la chèvre, la gazelle, le cerf, le daim, la chèvre sauvage, le Dichon (espèce non identifiée), le Téo (sorte de buffle) et le Zémer (espèce non identifiée ; d’après certains, la girafe).

Certains animaux possèdent l’une des deux caractéristiques énoncées par la Torah ; ils ne sont donc pas cachères. La Torah les énumère : le chameau (Gamal), le Chafan (non identifié), la Arnévète (non identifiée), le porc et le Chéssoua (un animal siamois).

  1. Les oiseaux  

Si concernant les mammifères et les poissons, la Torah nous fournit des signes permettant de reconnaitre lesquels sont cachères et lesquels ne le sont pas, il n’en est pas de même pour les oiseaux. Pour cette catégorie d’animaux, la Torah fournit plus simplement une liste exhaustive des vingt-et-un oiseaux qui ne sont pas cachères. En effet, ils sont moins nombreux que les oiseaux cachères et la Torah donne toujours préférence au langage le plus concis.

Pourtant, on est mesure de s’étonner : si tous les oiseaux sont cachères sauf ceux énumérés par la Torah, comment se fait-il que les supermarchés cachères ne proposent à la vente quasiment que du poulet et de la dinde ? Où sont donc passés tous les autres volatiles ?

En fait, bien qu’à l’exception des oiseaux énumérés par la Torah, tous les autres soient permis en principe, nous ne sommes concrètement autorisés à consommer que ceux au sujet desquels il existe une tradition ininterrompue confirmant leur statut de « cachère ». Ce qui explique le nombre très réduit de volatiles consommables concrètement… 

  1. Les poissons

Les poissons, tout comme les animaux terrestres, doivent posséder selon la Torah plusieurs signes distinctifs pour les permettre à la consommation. Ils sont au nombre de deux :

  1. Le poisson doit posséder des écailles.
  2. Le poisson doit posséder des nageoires.

Nos Sages ajoutent : « Tout poisson pourvu d’écailles possède également des nageoires ». Notez que l’inverse n’est pas systématique. Ainsi, si l’on voit qu’un morceau de poisson possède des écailles, cela signifie qu’il possédait obligatoirement des nageoires même si nous ne les voyons pas présentement. Il est donc cachère.

Une nouvelle preuve de l’origine divine de la Torah

Lorsqu’il y a plus de quinze siècles, nos Sages précisèrent dans le Talmud de Babylonie (Traité Nida 51b) que tous les poissons dotés d’écailles possédaient forcément des nageoires, il est évident qu’ils ignoraient une grande partie des espèces aquatiques découvertes avec le temps et qui se comptent par milliers… Comment purent-ils donc affirmer avec tant d’assurance un tel axiome ?

Si par contre, on accepte le principe que la Torah fut donnée au peuple juif par D.ieu en Personne par l’entremise de Moché Rabbénou, puis transmise avec fidélité de maître à élève jusqu’à aujourd’hui, la raison de cette curiosité apparaît de manière éclatante… Car seul le Créateur de toutes les espèces était en mesure de nous révéler une telle vérité.

  1. Les insectes

Manger des insectes, inconcevable ? Sachez pourtant que la Torah permet la consommation de certaines espèces de… sauterelles !

Aussi étrange que cela puisse paraître, les amateurs d’insectes ne sont pas lésés par les lois de la Cacheroute… Dans le livre de Vayikra (11, 21-22), la Torah autorise en effet la consommation de certaines espèces de sauterelles et dénombre quatre caractéristiques nécessaires pour qu’elles soient permises : « Toutefois, ceux-là vous consommerez parmi tout animal grouillant de la gent volante qui marche sur quatre [pattes], celui qui a des jambes au-dessus de ses pattes pour sauter avec elles sur la terre. »

Concrètement, seules les communautés yéménites et certaines communautés nord-africaines consommaient des sauterelles. Les Ashkénazes n’en n'avaient pas l’habitude.

Il est à noter qu’à l’exception de ces rares espèces, la consommation d’insectes est rigoureusement interdite par la Torah. En un sens, elle est même bien plus grave que la consommation de porc par exemple, puisque cette dernière entraîne la transgression d’un seul interdit de la Torah (ce qui est déjà grave en soi), tandis que celle d’insectes entraîne la transgression de quatre à six interdits de la Torah par insecte !

On comprend dès lors la raison pour laquelle les Juifs pratiquants sont si pointilleux de vérifier que les fruits et légumes ne contiennent pas de vers ni autres insectes !

  1. Les reptiles 

Tous les reptiles et animaux rampants, terrestres ou aquatiques, sont interdits à la consommation par la Torah : « Ne vous rendez point vous-mêmes abominables par toutes ces créatures rampantes ; ne vous souillez point par elles, vous en contracteriez la souillure » (Vayikra 11, 43).

Si cette catégorie d’animaux est interdite dans son ensemble, contrairement aux autres familles, l’une des raisons à cela est à chercher du côté de la faute du Premier Homme, qui fut séduit par le serpent. Ce dernier, en présentant des arguments fallacieux à ‘Hava, entraina le couple à transgresser le seul ordre émis par D.ieu à leur encontre et par cette attitude, à frapper de mort le genre humain.

C’est pourquoi une rigueur toute particulière lui en est tenue ; le serpent ainsi que toutes les espèces analogues se virent toucher par cette interdiction formelle.