Ceux qui n’ont pas la chance de respecter la Torah et les Mitsvot se posent parfois cette question : peut-on trouver son but dans la vie sans la Torah et les Mitsvot ? L’homme ne peut-il se contenter de choisir le bien ?

Nul doute que les bonnes actions ont une grande valeur. Le Saint béni soit-Il n’a choisi Avraham Avinou que parce qu’il était un homme de vérité et de bonté. Moché Rabbénou a même eu pitié du bétail, et s’enfuit d’Egypte après avoir sauvé un Juif et tenté de faire la paix entre deux Juifs, et avoir dit à un homme mauvais (Chémot 2,13) : « Pourquoi frapper ton prochain ? » Lorsqu’il s’enfuit du désert, pauvre et dénué de tout, Moché se battit encore une fois pour sauver des femmes de l’emprise de gros bras. Moché Rabbénou exigeait la justice et la compassion, et c’est la raison pour laquelle le Saint béni soit-Il le choisit. Nos Sages nous ont enseigné que les Bné Israël sont compatissants, et c’est l’un des traits de caractère les plus appréciables. C’est pourquoi le choix du Saint béni soit-Il s’est porté sur nous.

La bonne réponse à cette question est celle-ci : la Torah est destinée à des gens bons ! La Torah est un guide pour une ascension spirituelle destiné à des gens vertueux qui veulent faire le bien.

A quoi ressemble un homme bon ? A un diamant non poli. On polit un diamant afin qu’il brille et étincelle. Un Juif a le potentiel d’atteindre des niveaux spirituels élevés, mais sans Torah, il ne peut accéder à cette complétude.

Un jour, un étudiant en médecine s’est adressé à moi et m’a interrogé sur le but de l’existence. Il a argumenté qu’il souhaitait étudier la médecine pour faire avancer l’humanité et sauver des vies. « C’est sans doute un but élevé dans la vie, être un homme de bonté, lui répondis-je, mais est-ce vraiment le sommet le plus élevé auquel tu peux aspirer ? Y aurait-il un but plus haut et plus important dans la vie ? (Comme il n’était pas encore religieux et croyant dans la Torah, je lui fis une parabole issue d’ouvrages scientifiques fictifs.)

Pour notre question, imagine-toi avoir voyagé dans le temps et t’être trouvé en l’an 7000, les êtres humains sont arrivés au sommet de la technologie et de l’avancement scientifique. Des médicaments ont été découverts pour soigner toutes les maladies et les handicaps, les robots exécutent toutes les tâches pour nous, il n’y a plus ni pauvres ni malheureux, et toutes les équations de physique ont été résolues ; de plus, il n’est plus nécessaire d’apprendre quoi que ce soit, car une puce électronique implantée dans le cerveau nous donne toutes les informations existantes. Quel sera alors le but de ta vie ? Seras-tu assis toute la journée à observer la réalité tridimensionnelle à la télévision en mangeant des pop corn ?

Bien que tu aies choisi aujourd’hui de mener ton existence dans le but d’exercer la médecine et d’apporter un confort technologique à l’homme, mais se peut-il que tu perdes le sens de ta vie dans un monde où il ne manque de rien ? Tu remarqueras que ton but dans la vie tourne autour de points négatifs : tu veux combler un manque, mais quelle est la valeur positive à laquelle tu aspires dans la vie ? »

Pour être honnête, j’étais surpris de son silence. L’étudiant était si convaincu du but de sa vie qu’il n’avait pas même imaginé la possibilité d’une finalité spirituelle plus élevée que ce monde-ci, que la vie matérielle. Il me répondit qu’il ne savait pas.

Je l’ai interrogé alors : « Tu m’as dit que tu croyais au Maître du monde, alors pourquoi, à ton avis, le Créateur a-t-Il crée dans notre monde des situations d’handicaps, de maladies et de difficultés ? Nul doute que le Créateur tient des comptes secrets pour notre bien, et nous ne voyons pas le tableau complet. Le Créateur nous a donné la compassion ainsi que l’aptitude à faire des recherches et à découvrir des médicaments et des moyens technologiques. Il est donc évident qu’Il souhaite que nous fassions également de la médecine, ainsi que des actes de bonté envers les personnes démunies, mais cela ne veut pas dire pour autant que le sens de ta vie dans ce monde s’arrête là. » Je lui proposai de lire une brochure intitulée « Si’ha Goralit ».

Le Saint béni soit-Il a cherché les meilleurs êtres humains pour leur donner la Torah, pour qu’ils arrivent à des niveaux plus élevés, et méritent un salaire éternel. Posséder un bon cœur, c’est un pouvoir spirituel extraordinaire pour faire le bien, non seulement dans ce monde-ci, mais également dans le monde à venir. Nos Sages ont dit dans Beréchit Rabba (44, 1) : « Les Mitsvot n’ont été données que pour y associer les créatures », à savoir que les Mitsvot ont été données pour polir les âmes afin d’accéder à la sainteté et au potentiel qu’elles renferment. Non seulement pour être bons, mais également pour surmonter nos penchants, développer nos traits de caractère enfouis en chacun de nous, et parvenir à un bonheur authentique et spirituel, pour l’éternité. Le but est d’acquérir un savoir toranique, d’accomplir les Mitsvot concrètement, de prier, de faire des efforts, et de se sacrifier pour le Créateur pour réaliser ce verset : « Tu aimeras Hachem ton D.ieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens. » C’est le sens de notre vie ici, et il est supérieur à la vie en soi.

Attention, nous ne venons pas dire que des personnes de valeur ne jouiront pas du salaire de leurs bonnes actions. C’est l’inverse : nos Sages disent que le Saint béni soit-Il ne retient le salaire de personne et même un pervers peut jouir du peu de ses bonnes actions accomplies dans sa vie ! A plus forte raison, un homme droit et honnête envers les hommes recevra un salaire de D.ieu pour toutes ses bonnes actions.

Mais à nous de savoir que ces mêmes individus de valeur pourront obtenir plus, bien plus, grâce à la Torah et aux Mitsvot, car la Torah est le guide divin pour les personnes de valeur.