Nos Sages disent que la faute d'Adam Harishone, c'est celle du Veau d'or. Quel lien y a-t-il entre ces deux éléments ?
 
Lors du don de la Torah, Hachem a dit "Je suis Hachem ton D.ieu". Il aurait pu dire "Je suis Hachem VOTRE D.ieu", puisque plusieurs personnes étaient alors présentes. Mais Il a dit "TON D.ieu", pour montrer qu'Il s'adressait à chacun d'entre nous.
 
Lors de la faute du Veau d'or, le mot "Elohékha (ton D.ieu)" a aussi été utilisé. Mais cette fois, à propos d'une idole : le Veau qui venait d'être créé, et sur lequel les idolâtres se sont exclamé : "Voici tes dieux, Israël".
 
Le fait d'appeler "dieu" un objet créé de toute pièce par des êtres humains est très étonnant, et nous allons essayer de comprendre ce que veulent dire ces mots dans le contexte dans lequel ils ont été employés.
 
La faute du Veau d'or continue à avoir des conséquences même de nos jours : à chaque fois qu'Hachem sanctionne un Juif ou le peuple juif pour une faute, Il met dans cette sanction une partie de celle de la faute du Veau d'or. Pourquoi ? La faute du Veau d'or n'a-t-elle pas déjà été expiée par la mort de tout ceux qui avaient fait cette idolâtrie ?
 
Lorsqu'on est juif, on est forcément restreint : il y a des choses qu'on ne peut pas voir, manger, boire etc... Et si Hachem nous interdit tout cela, ce n'est pas pour nous faire souffrir, mais parce qu'Il veut que nous soyons des rois (comme l'indiquent les mots "véatem tihyou Li mamlékhète Cohanim végoy kadosh"). Que nous ayons un comportement noble. Un roi ne fait pas tout ce qu'il veut.
 
Le 'Hafets 'Haïm explique que la faute du Veau d'or n'était pas "seulement" de l'idolâtrie. C'était une faute lors de laquelle les fauteurs ont voulu faire ce qu'ils voulaient, sans aucune restriction. Adam Harishone a eu une seule restriction, et il n'a pas réussi à la respecter. Dans l'heure où Hachem la lui a énoncée, il l'a transgressée !
 
La Torah nous apprend à nous maîtriser. A ne pas donner libre cours à nos envies. A nous maîtriser.
 
De nos jours, il y a encore de nombreuses personnes qui se marient sans mé'hitsa (séparation entre hommes et femmes). Mais dans une telle ambiance, la présence d'Hachem ne réside pas. Dans un mariage où les hommes et les femmes dansent ensemble, nous ne pouvons pas dire (dans le zimoun du Birkat Hamazone) : "Névarekh Elokénou chéhassim'ha bimono". Car la présence d'Hachem n'y réside pas.
 
Lorsqu'un president de la République (Trump et/ou Macron) a touché la reine d'Angleterre avec sa main, tous les médias du monde se sont indignés : "Comment a-t-il osé faire cela ?". Et si des dirigeants non-juifs doivent savoir respecter certaines limites, à plus forte raison nous, les Juifs, qui sommes les enfants d'Hachem, devons-nous savoir respecter Sa volonté.
 
Une mé'hitsa dans un mariage, c'est une limite qui est voulue par Hachem. Lorsqu'on la respecte, Hachem est avec nous.
 
Nous ne sommes pas un peuple opposé aux plaisirs de la vie et favorable à la dictature. La Torah accorde beaucoup d'importance à la joie, et elle permet tout. Mais avec des limites.
 
Lorsqu'on ne sait plus respecter ses limites (et qu'on commence par exemple à s'intéresser à une femme déjà mariée), on a un comportement semblable à celui de Adam, qui n'a pas respecté la seule limite qui lui a été donnée.
 
Lorsqu'on commence à vouloir faire tout ce qu'on veut, à s'imaginer que la Torah ou les Rabbanim sont trop durs et devraient être plus permissifs, on risque hass véchalom de ressembler de plus en plus aux peuples qui nous entourent, au lieu de garder notre spécificité.
 
La Torah régit nos actions, nos paroles et nos pensées. Soyons à la hauteur de ce qu'elles nous demande. A la hauteur de notre statut royal. Et refusons de tomber dans la facilité (l'absence de limites, d'interdits, les mariages mixtes, l'assimilation...).
 
Au lieu du "Voici tes dieux, Israël", acceptons sur nous le "Je suis Hachem ton D.ieu" du don de la Torah. Accomplissons la volonté d'Hachem, pour Lui permettre de résider parmi nous.
 
Retranscription : Léa Marciano 

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