En tant que maîtresse de maison, tu as acquis une faculté de donner à ton mari et à tes enfants de manière infinie ! Ce don a dépassé toutes les limites : tu n’as plus de jour, ni de nuit…

Esther raconte :

« Quand j’étais jeune fille, ma vie tournait autour de mes besoins : j’allais dormir quand je me sentais fatiguée, je me levais après avoir récupéré. Je mangeais à ma faim… Si je m’ennuyais je lisais …lorsque le désordre régnait, je rangeais ma chambre !

Une fois mariée, j’ai eu le bonheur d’avoir des enfants les uns après les autres. Mère aujourd’hui de jumeaux, j’ai appris à me mettre en second plan.

Je ne dors pas, même si c’est important pour moi. Je préfère attendre que personne n’ait besoin de moi.

Je ne mange pas quand j’ai faim. Une fois qu’ils ont fini de se restaurer, je me mets à table, savourant les quelques restes…

Je ne peux plus ranger la maison comme je le souhaite, je dois absolument baisser mes exigences.

A vrai dire, tu n’as pas le choix, c’est ton train de vie, qui se partage entre grossesses et naissances, qui t’oblige à toutes ces concessions !

Avant même de tenir dans tes bras ton nourrisson, tu te consacres tout à lui. Tu lui fournis le fer, le calcium, les vitamines de ton propre corps, tu mets de côté ton confort personnel pour lui.

Tu souffres en silence et avec amour de nausées et de faiblesse. Parfois, tu sacrifies tes désirs pour qu’il se sente mieux !

Je n’ai pas voyagé à Londres pour le mariage de mon frère, j’étais sur le point d’accoucher, confie Ra’hel.

J’ai changé toutes mes habitudes alimentaires quand j’ai appris que j’étais enceinte, raconte Téhila.

Cette faculté de donner atteint son paroxysme au moment de l’accouchement, quand tu es prête à endurer les douleurs, à manquer de confort et à faire tout pour que le nourrisson soit en bonne santé.

Lorsque finalement, le bébé naît, tu perds des heures de sommeil. Au beau milieu de la nuit, tu te lèves pour l’allaiter, sans penser un seul instant qu’il vaut mieux le calmer avec un biberon de lait maternisé.

Le petit nourrisson grandit doucement et occupe une place de plus en plus grande dans ton cœur. Il commence à faire ses premiers pas.

A peine as-tu posé tête sur le coussin, alors qu’il ne reste que quelques heures avant l’aube, une ombre bleue se faufile sous ta couverture pour te faire part de ses cauchemars… Tu essuies les larmes de ce petit être et l’apaises. Il s’allonge déjà confortablement dans ton lit et s’enfonce dans un sommeil profond. Il ne te laisse qu’une petite place, pourtant, tu le caresses avec tendresse.

Même lorsque tu ne te sens pas bien, tu continues à faire tourner la maison. Si tu es forcée de t’allonger pour reprendre des forces, tu te vois donner des ordres de ta chambre. Tu écoutes leurs confidences, tu te soucies de trouver une baby-sitter et dès que possible, tu accours vers la cuisine…

Tu organises ton foyer et tu es celle qui fournit la nourriture, les vêtements, l’attention, l’amour et la sollicitude. Tu dois pouvoir acquérir cette capacité à faire des concessions pour prodiguer à ton entourage le meilleur.

« Pour le jour anniversaire de la mort de mon grand-père maternel, l’une de mes tantes a organisé une réunion familiale où toutes les filles de la famille étaient conviées. » raconte Aliza.

« La soirée s’annonçait intéressante : la vie de mon aïeul allait être présentée dans une vidéo, le menu était aussi alléchant. C’est une autre tante d’Amérique qui s’en occupait. Le fait même de toutes se retrouver promettait d’être une expérience unique en son genre. »

« Je désirais plus que tout y participer. Mais d’un autre côté, je savais que je ne pouvais en aucun cas laisser mon bébé qui tétait encore et qui refusait toutes formes de biberons… »

 

« Cela fait des années que je rêve de me rendre à la synagogue pour Roch Hachana et Yom Kippour, pour prier avec les membres de la communauté, pour entendre les chants solennels et pour m’imprégner de la sainteté de l’endroit… » explique Annaël.

« Mais, à chaque fois, après les sonneries du chofar, je m’aperçois à quel point les enfants sont nerveux. Je sais alors que ma place n’est pas là et nous rentrons tous à la maison ! »

Ce sont des actes héroïques ! Mais tu ne ressentiras plus de déception ou de frustration lorsque tu auras conscience que c’est ton rôle à présent. D.ieu apprécie que tu élèves tes enfants avec patience, en mettant de côté tes désirs personnels.