La vie de couple ne peut pas se dérouler avec le sentiment de céder constamment !

Judith essaie de contacter des baby-sitters toute l’après-midi. Aucune n’est disponible ce jour-là !

« Qu’adviendra-t-il ? Je dois sortir ! Il est impensable de rater le mariage de ma cousine ! » pense-t-elle, très contrariée.

« Je ne peux pas prendre tous les enfants avec moi et bien entendu, ils ne peuvent pas rester seuls ! »

« Jonathan m’a avertie qu’il avait un rendez-vous d’affaires, il doit lui aussi s’absenter ! »

A y repenser, elle est de plus en plus frustrée !

« Il est impossible de repousser un mariage, mais peut-être que Jonathan peut remettre son projet à plus tard ? » décide-t-elle.

De retour chez lui, elle lui expose son problème. Il hoche de la tête, lui murmure quelques mots d’un air indiffèrent. Il range sa mallette puis lui lance un « Au revoir ! » désinvolte, ouvre la porte et sort…

Judith est hébétée. Elle fulmine de colère :

« Je me retrouve seule et sans solution ! Pourquoi dois-je toujours me soumettre ? Peut-être qu’un jour va-t-il penser à moi et céder ? »
 

Voilà que surgissent de son passé des souvenirs de sa vie de couple :

« Ils sont tous deux éreintés, mais le bébé se réveille. Judith attend une minute ou deux, mais son mari ne donne pas le moindre signe de vie. Elle se lève alors pour s’en occuper.

Un autre matin, c’est la panne d’oreiller pour toute la famille ! Jonathan se dépêche de s’organiser pour arriver à temps au travail. Pour elle, c’est différent ! Elle doit préparer les enfants, elle arrivera donc en retard. Elle a à présent des heures à rattraper. »

« C’en est assez ! Je lui cède tout et tout le temps tandis que lui ne vient jamais vers moi ! » lui crie une voix intérieure.

Judith réfléchit de façon incorrecte. Elle reste chez elle attristée, car elle a une mauvaise vision de la vie, erronée à la base.

Le même scénario est valable chez les hommes : « Je cède à ma femme sans répit et elle ne fait aucune concession, si minime soit-elle ! » se plaint Jonathan.
 

Pourquoi est-ce une fausse conception de la vie ?

Pour ces couples, céder signifie : « Je le méritais, mais je te lègue mon droit alors que j’aurais dû réellement en profiter ! »

Le foyer qui fonctionne ainsi est voué à l’échec !

Le Juif doit penser tout à fait différemment : « Je désire tout ce qui est bon pour toi ! »
 

L’épouse du Rav Chakh a raconté :

« Jeunes mariés, le Rav et moi avons décidé qu’une fois il cèderait et que la fois d’après, ce serait moi et ainsi de suite. Mais en vérité, mon tour n’est jamais arrivé, il m’a toujours tout cédé ! »
 

A l’époque de Rabbi Yéhouda bar Ilaï, six hommes se couvraient d’un Talith et étudiaient la Torah.

Rabbi ’Haïm Chmoulévitz, a expliqué ce phénomène aux membres de sa maison. Si un homme veut se couvrir, il tire le vêtement vers lui et personne ne réussira ! Mais si chacun cherche à aider l’autre, tous seront agréablement enveloppés !

Les exigences de l’un vis-à-vis de l’autre n’ont pas lieu d’être dans la vie commune, les phrases telles que : « Je donne plus que toi ! », « Je fais plus de concessions ! », « Tu dois me rendre la pareille ! » sont à bannir !

Quand la main droite se soucie de la main gauche, a-t-elle l’impression de lui céder quoi que ce soit ?

Chacun doit souhaiter le mieux pour son prochain, le bonheur de l’autre doit être en tête de liste de ses priorités !
 

Nos Sages, de mémoire bénie, ont indiqué la marche à suivre : « Une femme convenable accomplit la volonté de son mari. » Ils n’ont pas signifié par là qu’elle doit marcher courbée, le dos plié sous le poids de ses concessions !

D’un autre côté, la Torah a ordonné à l’homme de « la respecter plus que son propre corps », à savoir agir au mieux pour son bien-être.
 

Une question de la plus grande importance a été posée au Gaon Rav ’Haïm Kanievsky :

« Après les fiançailles, la redoutable maladie se déclara chez un fiancé. Le jeune homme, conscient des souffrances qu’il allait endurer, ne voulait pas causer autant de tort à sa fiancée, il désirait donc tout arrêter avec elle !

Quant à la jeune fille, elle était décidée à l’épouser pour l’aider à surmonter les difficultés, prête à partager son triste destin. Le jeune homme devait, selon elle, accepter de se marier à la date qu’ils avaient convenue. »

Le Rav trancha que le mariage devait avoir lieu. Il les bénit pour qu’ils aient le bonheur de fonder un foyer juif authentique. Tous ceux qui étaient présents pleurèrent de joie et d’émotion !

Le jour J, le Gaon participa à la fête et dansa avec une vigueur renouvelée. La joie était à son comble !

Après la réception, les élèves du Rav voulurent connaître la raison de la décision halakhique du Rav pour le moins surprenante.

Il répondit qu’il s’était inspiré de l’anecdote du Midrach (Béréchit Rabba 33,10) et du Talmud de Jérusalem (Baba Métsi’a 2).
 

Le Talmud raconte l’histoire d’un jugement que l’on soumit au roi de Katsi.

Un homme avait vendu son champ à un ami et ce dernier y découvrit un trésor.

L’un arguait : « J’ai acheté un champ et non un trésor. Par conséquent, ces richesses t’appartiennent ! »

L’autre s’opposait farouchement : « J’ai vendu le champ avec tout ce qu’il contient. Ce n’est pas à moi ! »

Le roi leur demanda : « Avez-vous un fils et une fille ? Mariez-les donc et offrez-leur ce coffre-fort !»

Rav  ’Haïm rapporta un enseignement de nos Sages : « Lorsque deux individus cèdent l’un devant l’autre en cherchant toujours le mieux pour son vis-à-vis, le meilleur moyen pour leur donner satisfaction à tous deux est de les marier ! »

Le secret d’une vie de couple harmonieuse, dévoile le roi de Katsi, c’est donner : aspirer à accorder à l’autre tout ce qu’il y a de mieux !

Le jour du mariage du Gaon Rav Arié Lévine, il voulut réjouir sa jeune épouse par un présent.

Malheureusement, disposant de peu de moyens, il ne put lui en offrir un.

Il lui dit alors : « Je vais te remettre un cadeau particulier : je m’engage à me plier à tes désirs, durant toute ma vie. »

Émue, elle lui fit cette même promesse.

C’est ainsi qu’ils construisirent leur maison d’où sortirent les Grands de ce monde, un foyer où la clé de voûte a toujours été la concession !

 

Toi aussi, commence à te donner entièrement à ton mari et à tes enfants avec une volonté farouche de les rendre heureux !

Tu constateras petit à petit que ton mari agira ainsi avec toi, comme le visage qui se reflète dans l’eau !

Bien vite, votre jolie demeure deviendra un havre de paix et d’amitié !