Chiddoukh. Si on voulait traduire ce terme, on arriverait à des formules comme « mariage arrangé » ou encore « rencontre organisée »… Rien a priori qui retienne l’attention d’un public jeune et averti. A notre époque qui se veut celle du libéralisme à tout va, on préfère des formules qui semblent plus naturelles comme « speed dating », « coup de foudre » ou heureux hasard. Tout cela débouche sur des relations où bien évidemment le contact physique occupe une place prépondérante. Quel mal y-a-t-il à cela, me direz-vous ?

Sans même entrer dans le débat halakhique et en se plaçant sur le plan de la logique pure, on peut se poser bien des questions sur ce mode relationnel. Il est sûr aujourd’hui qu’arrivé à un certain âge, un jeune homme où bien une jeune fille souhaite se marier. Dès lors qu’on quitte le domaine du plaisir pur et qu’on souhaite un minimum se construire, on est obligé d’opérer une certaine sélection : on ne peut en effet épouser le premier venu. Ceux qui se sont laissés aller à leurs impulsions et se sont mariés sans réfléchir le payent en général assez cher ; il suffit de rappeler le nombre très élevé de divorces qui vient contrebalancer largement le taux de mariages.Or il y a forcément une faille quelque part. Le Créateur du monde a donné à l’homme les moyens de réussir sa vie, et notamment son mariage. Le mariage constitue la première mitsva de la Torah, comme il est dit dans Béréchit  (1,28) : « fructifiez et multipliez-vous et remplissez la terre ». Comme toute mitsva, elle répond à un mode d’emploi précis ; et il est évident que le mode de rencontre joue un rôle majeur. La Torah nous donne le modèle du chiddoukh à travers le comportement d’Eliézer le serviteur d’Avraham. Lorsqu’il s’est mis à chercher une femme pour Its’hak, le fils de son maître, il ne l’a testée que sur un point précis, à savoir sa capacité à faire du ‘hessed, c'est-à-dire à se comporter avec bonté. Il ne l’a pas sélectionnée sur des critères extérieurs tels que beauté ou attrait physique.

On touche ici au nœud du problème.

Le mode de relations moderne, dans la mesure où il autorise le contact physique  dès l’abord, empêche de manière définitive un jugement… objectif !

Pour se marier convenablement et mettre toutes les chances de son côté, il est nécessaire de se baser sur des critères rationnels tels que des affinités intellectuelles, spirituelles et en dernier lieu physiques. Je ne peux en effet épouser une personne dont les ambitions dans différents domaines et le caractère sont en opposition totale avec ce que je suis.

Or justement, quand on ne suit pas les règles du chiddoukh qui interdisent notamment tout contact physique avant le mariage, on est tout à fait susceptible d’épouser quelqu’un qui ne nous correspond en rien. En effet, le contact physique est un facteur de corruption totale du jugement…

Qu’en pensez-vous ?