Ayala est une remplaçante et travaille dans chaque endroit qui se libère.

« J’ai découvert un phénomène invraisemblable ! » raconte-t-elle. « Lorsque je travaille, la maison tourne beaucoup mieux que lorsque j’y suis à plein temps ! »

Rina, professeur, nous confie : « Pendant les grandes vacances, la maison ne ressemble à rien. Lorsqu’arrive la rentrée des classes, je « respire » et la maison a droit à un traitement particulier qui la rend plus agréable… »

Quant à Esther, informaticienne, elle avoue : « J’ai demandé un jour de congé pour organiser la maison. Mais le jour venu, j’ai eu une envie saisissante de lire et de dormir. Vers la fin de l’après-midi, j’ai failli pleurer. Le temps avait filé irrémédiablement. Je me suis rendue compte qu’au lieu de m’avancer pour un mois, je m’étais oubliée, pelotonnée sous une couette moelleuse. »

La maison requiert des efforts constants et nous préfèrerions, presque toutes, nous reposer un peu !

Tout le monde aspire à prendre du répit. Les découvertes des scientifiques et des génies ne visent qu’un seul but : rendre la vie des gens plus facile…

Il suffit d’appuyer sur un bouton et le volet s’ouvre, puis sur un autre bouton et le café vous est servi au lit puis sur un autre, la tasse est lavée sans que vos mains délicates ne se soient mouillées.

Cet état de fait émane de la nature profonde de l’homme, composée de « terre », qui le tire vers le bas et l’empêche d’agir.

Le « Messilat Yécharim » définit ainsi ce trait de caractère : « La paresse fait tout perdre à l’individu. L’envie du repos du corps, la haine de l’effort et l’amour des plaisirs sont pires que tout. »

Il continue par détailler concrètement cette façon de vivre : « Il désire manger et sommeiller sans faire d’efforts, il refuse de marcher, si ce n’est pas doucement. »

Celui qui aime le repos justifie ses actes en évoquant des tas d’arguments : « Je n’y arrive pas, je n’ai pas de forces, je n’ai pas fini mon livre, il faut préserver sa santé, c’est important de bien dormir, il fait chaud ou froid dehors, etc. »

Chlomo Hamélèkh invective le paresseux (Proverbes 6, 9-10) : « Jusqu’à quand, paresseux, resteras-tu couché ? Quand émergeras-tu de ton sommeil ?  Ah ! Ce serait bon de dormir encore un peu, de rester quelques instants de plus assoupi, de croiser les bras pour se reposer davantage ! »
 

Une femme valeureuse n’attend pas que les forces viennent d’elles-mêmes, c’est elle qui les fait naître !

Je me souviens, une veille de Pessa’h, je n’étais encore qu’une gamine trop petite pour prendre le joug des préparatifs sur mes épaules. Mais j’étais assez mûre pour jauger l’état de fatigue de ma mère.

J’ai fait tout ce que je pouvais pour l’aider. Quand mes forces s’épuisèrent, je suis allée me coucher, inquiète devant le spectacle qui s’offrait à moi : des kilos de pommes de terre attendaient d’être épluchées, l’évier était envahi par la vaisselle sale, le linge à repasser formait une énorme masse informe.

Je lui ai demandé : « Maman, tu es épuisée, tu sembles être à bout de force. Comment vas-tu t’en sortir ? C’est demain la fête. »

Maman me répondit le visage souriant :

« Si nous n’avons plus de forces, nous devons nous en fabriquer ! »
 

Si tu adoptes cette manière de vivre, tu as le secret de la réussite en tant que maîtresse de maison !

Dans le traité de ’Erouvin (22a), nos Sages nous enseignent (au sujet des Mitsvot) : « Aujourd’hui pour les faire et demain pour en recevoir la récompense ! »

Si les hommes doivent porter le joug de la Torah ou celui du gagne-pain, les femmes doivent canaliser leur énergie sur la construction et la bonne marche de leur foyer.

De même qu’un employé ne peut pas se permettre de s’exclamer : « Je n’en peux plus… » à son patron, la femme ne peut pas baisser les bras au beau milieu de ses occupations journalières.

Il est vrai que dans ta maison, tu es la seule maîtresse à bord ! Mais quand tu sentiras que ton Patron est au Ciel, miséricordieux et qu’Il attend que tu joues ton rôle, tu auras un regain de forces.

Quand tu sens tes forces ou ton courage diminuer, imagine-toi être une employée, soumise à son patron et tu seras étonnée de découvrir à quel point tu peux vite te régénérer !