Question au Psy : Je suis maman de trois enfants et je dois dire qu'après trois grossesses et accouchements mon corps n'a plus la même apparence qu'avant... Je suis très mal dans ma peau et j'assume mal le fait de ne pas avoir mon corps de jeunesse. Que me conseillez-vous pour cesser de développer ces complexes ?

Réponse de Mme Nathalie Seyman

« Comment arriver à assumer mes défauts physiques ? Comment accepter ce corps si imparfait à mes yeux ? » À travers ces questions et en particulier dans le terme « assumer » ressort une souffrance et une vraie culpabilité de ne pas réussir à être parfaite. Comme si nous avions échoué quelque chose alors que d’autres y sont arrivées. Et finalement, nous finissons par entrer dans le jeu des diktats de la beauté d’aujourd’hui qui est « Acceptez-vous telle que vous êtes mais soyez parfaite ! ». Mais quelle est la définition de parfaite ? À qui vous comparez-vous ? Et pour qui le faites-vous ? 

S’accepter telle qu’on est

Vous avez donné trois fois la vie. Aujourd’hui, vous avez un corps de maman. La réalité est qu'on ne retrouve jamais vraiment son corps d'avant grossesse. On a beau rentrer de nouveau dans ses vêtements d'avant, notre corps, lui, est complètement changé. Des changements visibles aux invisibles, notre corps comme notre esprit, après la grossesse ne sont définitivement plus les mêmes. S’accepter, c’est finalement être réaliste et arrêter de se comparer aux beautés « hors normes » des magazines et de commencer à regarder les êtres humains « normaux » autour de nous. Et ceux dont vous admirez la silhouette ont les mêmes angoisses que vous ! Ce n’est peut-être pas le corps mais le nez, les cheveux, une cicatrice, un détail que peut-être personne ne voit… Personne ne naît sans atout, mais personne non plus ne naît sans défaut. S’accepter, c’est effacer ce que l’on n’aime pas chez nous pour se concentrer sur ce que l’on a de meilleur en nous !

Il faut bien se mettre à l’esprit que cet idéal physique auquel nous nous comparons toutes aujourd’hui n’existe pas ! Il a été créé de toutes pièces ! N’était-ce pas Don Quichotte qui courait après des moulins à vents ? Certes, ces mannequins existent bien évidemment, mais leurs imperfections nous sont cachées, en particulier celles qui ont eu des enfants. Pourquoi regarder ces photos qui nous frustrent tellement ? N’est-ce pas parce que nous savons bien intérieurement qu’il est impossible d’être si parfaite et que nous nous en voulons d’y croire ?

Il vous faut accepter l’idée que même si vous ne retrouvez pas exactement votre corps d’avant la grossesse, c’est normal. Vous apprendrez à aimer vos cicatrices, elles sont le lien que partagent les mamans du monde entier. 

Effacer nos complexes

S’accepter telle que l’on est ne veut pas dire oublier de prendre soin de nous ! Cela veut juste dire se donner un but réaliste qui nous conviendra, qui nous permettra de se sentir belle.

Et pour se sentir belle, il faut se sentir bien ! Il s’agit d’une loi essentielle !

Pour cela, trouvez quelque chose qui vous fait du bien et intégrez-le à vos habitudes quotidiennes, après avoir couché vos enfants. Cela doit devenir un petit rituel : se faire plaisir au moins une fois dans la journée. Ce peut être prendre un bain, un diner en tête-à-tête avec votre mari, profiter des effets d’un masque du visage…

Ne culpabilisez pas de prendre du temps pour vous (coiffeuse, esthéticienne, café entre copines…). Il s’agit d’un besoin indispensable pour une femme.

Concentrez-vous sur ce que vous aimez chez vous, ce qui fait votre particularité, demandez à votre mari, et créez-vous une liste ensemble que vous pourrez relire les jours où vous vous sentirez moins bien.

Faites du shopping ! Il est écrit dans la Kétouba que le mari doit habiller sa femme. Profitez-en en renouvelant votre garde-robe avec des matières, des coupes, des couleurs qui vous mettront en valeur. N’oubliez pas que nous sommes les princesses d’Israël ! Nous devons être bien parées.

Souriez ! Une personne souriante sera toujours plus belle. Les gens vous voient à travers votre propre regard. Une femme qui sourit à la vie et se sent belle ne sera pas perçue autrement par les autres. Donc changez votre regard sur vous-même, et celui des autres suivra. Vous êtes probablement la personne la plus critique à votre égard. Personne n’attend de vous que vous soyez parfaite à chaque instant.

Gardez à l’esprit que votre corps a réalisé quelque chose d’incroyable en donnant la vie ! Et même si vous en gardez les marques, soyez-en fière ! 

La beauté de la femme dans la Torah

La Torah ne parle en aucun cas d’une beauté physique spécifique, mais plutôt de la beauté que se fait une femme pour plaire à son mari. Et pour plaire à son conjoint, l’épouse doit utiliser tous les moyens à sa portée « pour se faire belle avec modestie, charme et décence ». Hachem Lui-même nous encourage dans cette voie puisqu’Il a fait descendre dans le désert, pendant 40 ans, une poudre spéciale qui servait à fabriquer du maquillage et des parfums.

Selon la Guémara Sota, Rachi commente « la femme est belle pour son mari », en disant : « elle est toujours belle aux yeux de son conjoint même si elle est laide ». Cependant, même la plus belle femme du monde, dans la mesure où elle se néglige, deviendra repoussante aux yeux de son époux.

Votre mari a aussi un rôle à jouer ! Sa façon de vous regarder, ses paroles doivent faire en sorte que vous vous sentiez une reine de beauté. Les lois de pureté familiale vous y aideront en vous préservant aux yeux de votre mari tel un temple sacré. 

Ne baissez pas les bras

Les femmes sont des battantes ! Quand elles ont décidé une chose, quand elles le veulent vraiment, elles y arrivent ! Ce n’est pas par erreur qu’Hachem a donné plus de Sa confiance aux femmes qu'aux hommes en nous confiant les garants de notre Torah que sont nos enfants ! Quand on arrive comme vous à gérer un foyer comprenant enfants, maison, mari, parfois travail, parfois ses parents, avec tout ce que cela implique, on est capable de venir à bout de ces kilos qui vous pèsent. Mais peut-être que ce n’est pas encore le bon moment pour vous maintenant, alors que vos nuits ne sont pas encore complètes, que vous devez malgré la fatigue vous consacrer à 100% aux petits bobos de vos enfants, aux « maman » à répétition, aux allées et venues à l'école, chez le docteur, les loisirs, les réunions, etc. Alors, oui, vous y arriverez, mais si aujourd'hui vous n'en avez pas la force, c'est normal, et ne culpabilisez pas. Gardez en tête que le moment viendra où vous aurez le déclic de mincir, de faire du sport, de retrouver à peu près votre corps d’avant qui vous manque tant, quand les enfants et votre mari auront moins besoin de vous et que vous pourrez consacrer cette énergie rien que pour vous !

Gardez en tête l’image qu’un diamant petit, gros, fin, bien ou mal taillé reste toujours un diamant.

Béatslah'a !

Si vous avez une question à poser à la psy, envoyez un mail sur l'adresse suivante [email protected]. Mme Seyman essaiera d’y répondre et la réponse sera diffusée de façon totalement anonyme.