Après s’être disputé avec notre conjoint, il n’est pas rare que nous ressentions une certaine sensation d’amertume. Pourtant, si nous apprenons l’art de rétablir de bons rapports après un conflit, ce dernier deviendra un puissant outil d’épanouissement de nos relations.

Lorsqu’un couple fraîchement marié se dispute pour la première fois, une sorte de choc brutal est ressenti : « Comment ai-je pu adresser de telles paroles à la personne à qui je tiens le plus ? », se demandent-ils, décontenancés…

Plusieurs années de vie commune et des dizaines de disputes plus tard, les échanges houleux ne soulèvent plus tant d’émotions ; ils laissent cependant sur maris et femmes une désagréable saveur d’échec et d’incompréhension.

Pourtant, contrairement à ce que l’on pense, les disputes conjugales, pour peu que nous apprenions à les déchiffrer et à en gérer l’impact, peuvent constituer un précieux outil d’amélioration et même d’épanouissement de nos relations.

(Notez toutefois que notre propos concerne les disputes « ordinaires », comme il en existe chez tous les couples. Les cas plus graves, à savoir la violence physique ou verbale, la manipulation, les tentatives de rabaissement systématiques etc., nécessitent d’autres méthodes de résolution de conflits, voire le recours à des spécialistes du Chalom Bayit.)

Un puissant indicateur

Sur l’autoroute, les voitures filent à toute allure. Les conducteurs ignorent tous les uns des autres ; pris dans la folle course de leur vie, ils ne prennent pas le temps de connaître davantage ceux qui font route à côté d’eux. Pourtant, si D.ieu préserve un accrochage a lieu entre deux véhicules, c’est alors que les deux conducteurs sortiront de leur isolement pour échanger quelques paroles. Cette image peut nous aider à comprendre le fonctionnement du couple lorsqu’une dispute éclate : c’est l’occasion d’en apprendre davantage l’un sur l’autre.

Ainsi, après une dispute entre conjoints, il n’est pas inutile de prendre le temps de réfléchir sur ce qui vient de se produire. Posons le raisonnement suivant : si mon mari/ma femme a jugé utile de défendre sa position jusqu’à élever la voix et causer une dispute, c’est que le sujet lui tient réellement à cœur. Il ne s’agit pas d’un banal désaccord, mais de quelque chose qui requiert toute mon attention.

En cela, une dispute constitue un puissant indicateur quant à ce qui plait ou déplait à mon conjoint ; en l’absence de « l’accrochage », il est probable que je n’aurais jamais réalisé à quel point le sujet était important à ses yeux ! Grâce à cette réflexion, il nous sera alors possible d’ajuster notre comportement à l’avenir : éviter d’aborder tel sujet, ne pas lui parler lorsqu’il/elle est fatigué(e), recevoir davantage sa famille, etc.

Qui a peur de demander pardon… ?

Un autre avantage d’une telle démarche, c’est qu’elle ouvre la porte au fait de présenter ses excuses. Maris comme femmes pourront pousser un peu plus loin leur réflexion : « J’ignorais visiblement la sensibilité de mon époux/se dans ce domaine, et notre échange a permis d’en savoir davantage l’un sur l’autre. Une fois la situation éclaircie, il est temps de présenter ses excuses pour les paroles blessantes qui ont pu être prononcées ». Comprenez : demander pardon est une force et non pas une faiblesse ! Il peut s’avérer alors judicieux de prendre l’initiative de s’asseoir dans le calme et la sérénité (autour d’un dîner en tête-à-tête par exemple) pour évoquer à froid et de manière adulte le point de notre désaccord. Le but est de tenter de comprendre les tenants et les aboutissants du différend qui nous a opposés. Profitez alors de l’occasion pour demander pardon si c’est nécessaire ; doublées d’une promesse pour faire davantage d’efforts à l’avenir, vos paroles auront pour effet de raffermir le lien qui vous unit et raviver la flamme de votre amour mutuel !