Naomi, 5 ans, hurle et se jette par terre en donnant des coups de pied dès qu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut. Un dernier bonbon, un jouet au magasin, un tour de manège, peu importe l’idée qu’elle a en tête… Elle entre en crise de colère dès que ses parents lui disent non ! Tout est sujet à négociation. Papa et maman ne savent plus comment gérer ses crises de colère. Dans une telle situation, quelles sont les erreurs à éviter et les moyens de bien gérer ?

Pour les petits enfants, les excès de colère sont souvent une façon d’exprimer le fait qu’ils se sentent tout simplement dépassés par leurs émotions et qu’il n’arrivent pas à les exprimer. Ces crises peuvent traduire un sentiment d’impuissance, d’anxiété ou de frustration que l’enfant ressent souvent lorsqu’on lui demande de faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire, ou  lorsqu’il ne réussit pas à faire ce qu’il souhaite. La gestion de ses émotions devient encore plus difficile lorsqu’il est fatigué, a faim, ou ne se sent pas bien.

Lors d’une crise, les enfants sont capables de réagir de manière totalement démesurée comme crier, mordre, se rouler par terre ou lancer des objets par exemple. Nous, parents, nous sommes tous retrouvés face à un scénario similaire à celui de Naomi et nombreux d’entre nous se sentent désarmés face à une telle situation. A court de patience et de résultats, la réaction spontanée que nous finissons souvent par adopter ne fait qu’encourager la répétition de telles crises de colère.

Les erreurs courantes à éviter lorsque votre enfant est en pleine crise

1- Essayer de le raisonner

Essayer de raisonner un enfant en effervescence émotionnelle est une méthode vouée à l'échec. Lorsque l’enfant est dépassé par ses émotions, sa capacité à raisonner est très limitée. L’enfant n’est plus en mesure de suivre votre raisonnement logique ou de comprendre votre explication. Il ne sert donc à rien d’essayer de justifier votre décision ou d’essayer de le convaincre d’accepter votre position tant qu’il n’a pas regagné ses esprits. Si vous tentez de le raisonner, la crise risque de durer beaucoup  plus longtemps.

2- Céder à son caprice

A défaut de fatigue et d’impatience, l’erreur à ne pas commettre est de céder à la demande de l’enfant face à sa réaction démesurée et à son insistance. La tentation de lui donner ce qu’il veut lorsqu’on est dans un lieu public est encore plus grande. Pourtant, au moment où le parent cède, l’enfant comprend qu’il a le pouvoir de pousser les limites et de faire ce qu’il veut en adoptant un comportement irrespectueux, agressif ou même harcelant. Une fois ce pouvoir découvert, il y a des fortes chances que l’enfant s’en serve à répétition pour obtenir ce qu’il désire.

3- Entrer en conflit

L’enfant en crise n’arrive pas a gérer ses émotions. Il est dans un conflit personnel avec lui-même. Rester calme dans ces moments là peut s'avérer extrêmement difficile mais c’est pourtant essentiel. Lorsque son parent se met à lui crier dessus ou le menacer, l’enfant ne comprend pas pourquoi son parent s’en prend à lui. Le parent a, sans réaliser, écarté le problème personnel de son enfant pour l’inviter à entrer en confrontation contre lui. Pensez à garder votre calme pendant la crise afin de ne pas aggraver la situation.

4- Faire des promesses

Pour mettre rapidement fin à une crise, certains parents ont recours aux promesses et récompenses. Cela peut être efficace et donc paraître très tentant. Cependant, offrir une récompense à un tel moment est contre-productif. Certes, cela permet de calmer l’enfant à court terme mais cela l'invite aussi à se remettre dans un tel état émotionnel afin de recevoir une prochaine récompense.

Il est important de souligner le fait qu’il ne sera pas possible d’empêcher toutes les crises de colère de votre enfant, mais vous pouvez l’aider à en diminuer la fréquence et l’intensité en évitant les erreurs que nous venons d’évoquer et en suivant les conseils ci-dessous.

Comment réduire la fréquence et l’intensité des crises de colère de son enfant ?

1- Renforcer l’autorité parentale

Renforçant l'autorité parentale. Il explique qu’avoir de l'autorité c'est être ferme et ne pas accepter qu’un enfant franchisse les limites. La fermeté d’un parent doit être consistante et ne doit pas dépendre de facteurs extérieurs comme la fatigue. L'autorité parentale s'obtient en mettant en place un système de discipline concret permettant d’assurer que les consignes soient respectées. Il souligne que pour cela le parent ne doit pas essayer de contrôler l’enfant en le forçant par tous les moyens à l’écouter mais qu’au contraire il doit laisser l’enfant assumer son choix de ne pas avoir écouté en mettant en place une conséquence liée à son acte.

2- Se rappeler du but

Il est important de se rappeler que le but de l’éducation est de transmettre des valeurs à l’enfant et de lui donner les outils dont il a besoin pour se construire et devenir une personne autonome, épanouie, confiante, rigoureuse et respectueuse. Il est donc bon de se souvenir en tant de crise que le projet d'éducation n’est en aucun cas d’utiliser des moyens de pression tels que la force, la menace ou la peur pour réussir à maîtriser la situation et à faire exécuter à l’enfant votre demande.

3- Choisir ses batailles

Choisir ses batailles, c'est choisir sur quoi intervenir mais c’est aussi décider sur quoi on est prêt à fermer les yeux.

Pour nous aider à choisir nos combats, on conseille de trier les comportements négatifs en trois catégories.

  • Les limites non négociables sur lesquelles nous ne devons céder sous aucun prétexte, comme par exemple la violence
  • Les limites que nous devons poser mais sur lesquelles nous pouvons faire un compromis si nécessaire, comme l’heure du coucher par exemple.
  • Les limites que nous souhaitons mettre en place mais sur lesquelles nous pouvons fermer les yeux temporairement pour pouvoir nous concentrer sur ce qui est plus important. On trouvera dans cette catégorie les bonnes manières à tables et les règles de savoir vivre par exemple.

 4- L’aider à identifier ses émotions

Pour que l’enfant réussisse à contrôler ses émotions, il faut qu’il prenne conscience de ce qu’il ressent. Identifier ses sensations est un procédé difficile pour un enfant. Y arriver demande de la pratique. Aidez votre enfant en mettant un mot sur son émotion : “Je vois que tu es très fatigué!”, “Tu sembles être très fâché!”. Vous pouvez par exemple accrocher dans sa chambre une liste d'émotions et lui demander de pointer du doigt celle qu’il ressent. Pensez à le féliciter lorsqu’il réussit à identifier et exprimer ses frustrations par des mots plutôt que par des crises.

5- Lui apprendre à se calmer

Proposez à votre enfant un choix de techniques qu’il pourra utiliser pour calmer ses émotions négatives. Il saura ainsi qu’il existe d’autres moyens pour exprimer son mécontentement, anxiété et autres sentiments.

L’enfant pourrait par exemple:

  • dessiner sa colère
  • serrer son nounours dans ses bras
  • respirer profondément
  • utiliser une balle en mousse anti-stress
  • compter lentement jusqu’à dix

A vous de trouver ensemble quelles techniques lui conviendront le mieux pour libérer ses émotions négatives calmement.

6- Lui montrer l’exemple

Comme toujours lorsqu'il s’agit d'éducation, il est primordial de donner le bon exemple. Si vous faites des efforts pour maîtriser votre colère, votre enfant essaiera de vous ressembler et de faire de même. Vous pouvez aussi exprimer à voix haute votre émotion et ce que vous faites pour vous sentir mieux pour vous calmer: “Je suis extrêmement déçu de voir que tu n’as toujours pas ramassé tes jouets alors je vais respirer profondément pour me calmer et ne pas m’énerver.”

En suivant ces conseils et en évitant d’effectuer les erreurs mentionnées plus haut, vous savez désormais réagir face aux crises de colère de votre enfant. En tant que coach parental, j’ai pu constater des parents appliquer ces conseils et réduire la fréquence et l’intensité des crises de colère de leurs petits. En vous souhaitant autant de succès !

Bon courage à toutes !