Le Midrach nous enseigne que depuis la Création du monde, D.ieu s’occupe à être “Mézaveg Zivouguim”, c’est-à-dire à former des couples ! Mais même si Hachem se charge de tout, nous devons quand même fournir l’effort de “chercher” notre âme sœur tant attendue… La question est de savoir de quelle manière choisir celui qui sera notre conjoint pour la vie ?

Même si le système du Chiddoukh (rencontre “arrangée”) peut, pour certains, sembler arriéré, inadapté ou dépourvu de sentiments, c’est pourtant celui qui a, jusqu’à ce jour, fait le plus ses preuves ! En quoi consiste-t-il ? Et pourquoi est-il si efficace ?

Les bons critères

Le mariage n’est pas une chose simple ; je suis sûre que vous l’avez compris autant que moi. L’homme et la femme fonctionnent de manière différente, chaque personne a, de plus, reçu une éducation spécifique, un caractère bien particulier etc. Alors comment s’assurer de ne pas faire d’erreur ?

Nombreux sont ceux qui ont tendance à privilégier de manière naturelle la beauté, les diplômes, les finances, les centres d’intérêt communs, ou encore la vie commune avant le mariage pour “tester”. Mais la vie nous montre bien que ce ne sont pas de vraies garanties, car de nombreux couples beaux, surdiplômés, riches, partageant la même passion ou ayant vécu sous le même toit avant de s’unir maritalement, ne sont pas plus heureux que les autres pour autant. Alors si ces critères ne représentent pas l’essentiel dans la sélection d’un conjoint idéal, comment s’y prendre ?

Le système du Chiddoukh appréhende le sujet d’une tout autre façon : quelles sont les Middot (traits de caractère) de l’autre ? Quel est son parcours ? Quels sont ses objectifs de vie ? Quel est son niveau de pratique religieuse ? Quelle est sa capacité à être flexible et changer ? Ces questions sont focalisées sur l’essence de la personne, sur ses capacités émotionnelles, et sur la manière dont il ou elle conçoit la vie. Et c’est tout cela qui aidera à fonder un mariage sur des bases solides, où l’investissement et l’amour de chacun ne disparaîtront pas comme par enchantement après quelques mois ou années. Car quand on se retrouve sur la même longueur d’onde sur les choses essentielles, les sentiments prennent place et évoluent positivement avec le temps. Cela doit donc se faire dans l’ordre ; d’abord la tête et ensuite le cœur.

Préserver son objectivité

Comment s’assurer, à présent, que les sentiments ne prendront pas le dessus dès le début, au point de nous aveugler et de nous priver ainsi de toute l’objectivité nécessaire pour faire le bon choix ?

Le Créateur du monde connaît parfaitement bien Ses créatures ; autant leurs forces que leurs faiblesses. Ainsi, la Torah nous a offert en cadeau un concept aussi intelligent que magnifique : celui de Chomer Négui’a (qui consiste, en gros, à ne pas toucher une personne du genre opposé avant le mariage). Et cette pratique constitue un moyen extraordinaire de se concentrer sur l’essentiel, sans être influencé subjectivement par un rapprochement et un attachement physiques. Par ailleurs, le professeur Dean Busby de l’Université de Brigham aux États-Unis a mené une étude démontrant que les couples qui n’avaient pas de relations physiques avant le mariage avaient ensuite un lien plus fort, entretenaient une meilleure communication et étaient d’emblée plus épanouis dans le mariage ! Alors c’est que du bonus…

Et lorsque l’on regarde les taux de divorce, on constate sans aucun doute l’efficacité de ce système. Parallèlement à un taux de divorce d’en moyenne 50% dans le monde, pour les Juifs religieux, le taux de divorce est 5 fois moins élevé, et dans certaines villes très pratiquantes en Israël, il ne dépasse pas les 3%.

Concrètement, le Chiddoukh est bien la méthode la plus efficace, non seulement pour sélectionner son conjoint, mais également pour le garder !

Qu’en est-il des sentiments ?

Vous allez me dire, même si rationnellement on peut accepter que le Chiddoukh ait bien le meilleur taux de réussite, où sont les sentiments ? Il faut avouer qu’au tout début, après la prise de renseignements sur la personne, l’échange avec l’intermédiaire du Chadkhan (entremetteur) ou de la Chadkhanit (au moins au début), les échanges au premier rendez-vous sont souvent assez réservés et rationnels. Cependant, une fois qu’au niveau du caractère, tout semble concorder, une complicité s’installe et quand les 2 tourtereaux ont décidé de s’unir pour la vie, des sentiments ont déjà pris place… car oui… l’attirance physique et l’alchimie sont importantes et nécessaires, mais ils doivent se construire sur une base objective et solide !

Et si les conjoints ne se plaisent pas ? Évidemment, si l’un des deux (ou parfois les deux !) ne souhaite pas poursuivre, il n’y a aucune obligation ! Le Chiddoukh s’arrête et chacun reprend sa route… jusqu’à la bonne rencontre, le plus rapidement possible, avec l’aide d’Hachem.

Que nous puissions toutes appliquer avec joie les merveilleux principes que la Torah nous a transmis, pour construire de manière saine et solide un foyer épanoui et heureux jusqu’à 120 ans ! Amen !