Qui d'entre nous n'aimerait pas briller comme une étoile ? Cette petite lumière éclatante, projetée dans la profonde obscurité, nous procure tellement d'espoir et de sérénité. Dans le livre de Daniel, les dirigeants spirituels du peuple juif sont comparés aux étoiles : ”Les Sages resplendiront comme l'éclat du firmament, et ceux qui auront diriger la multitude dans le droit chemin, comme les étoiles, à tout jamais.” (Chap.12,3) Quel mérite extraordinaire ! Et ce mérite, nous pouvons en bénéficier, nous, les parents, il n'est pas réservé qu'aux Rabbanim qui enseignent la Torah au peuple. Un papa ou une maman sont également des dirigeants, qui donnent la direction à leurs enfants, qui les éclairent dans l'obscurité des tentations de ce monde, en leur inculquant les valeurs suprêmes, celles de notre sainte Torah, une Torah de vie.

L'Éternel demanda à Moché Rabbénou de choisir Yéochoua fils de Noun “Homme animé d'esprit ”(chap 27,18). Quel est le sens de cette caractéristique “homme animé d'esprit”, exigée du dirigeant, questionne le Sabba de Novardok, dans son livre “Madregat Haadam” ?

Sa réponse : le dirigeant doit être doté de deux qualités essentielles :

1- Celle d'apprendre à connaître la personnalité de chacun dans toutes ses facettes, de façon profonde et véritable.

2- Celle de savoir se maitriser et de surmonter ses faiblesses.

Connaître son enfant !

Le roi Salomon, par son immense intelligence, nous a dévoilé un enseignement majeur quant au chemin à emprunter pour éduquer nos enfants : “éduque l'enfant selon son chemin”, nous dit-il (Les proverbes).

En d'autres termes, l'éducation doit être appropriée à la personnalité de l'enfant, à ses traits de caractère, à ses capacités, ses forces… On n’éduque pas tous les enfants d'une même famille de la même manière, ce qui est bon pour l’un n’est pas forcément bon pour l’autre. La condition première pour réussir dans l'éducation est donc d'apprendre à connaître nos enfants. Comment le faire ?

Tout simplement, en les écoutant, en observant leurs réactions dans toutes sortes de situations, en ouvrant les yeux sur leur évolution. C'est le travail dans lequel les parents doivent s'investir dès la naissance de l'enfant, parce que l'éducation ne signifie pas créer quelque chose qui n'existe pas mais au contraire aider l'enfant à faire sortir son potentiel existant.

En fait, en tant que parents, nous œuvrons à connecter l'enfant aux forces qui existent en lui, celles qui lui ont été données par le Créateur. Cela ressemble à la tâche du jardinier, qui est très différente de celle du menuisier. Quelle est la différence entre les deux ?

Le premier, le jardinier, apprend à connaître la plante, ce dont elle a besoin, sa vitesse de croissance… et veille à lui procurer les meilleures conditions pour son développement. On ne demandera pas à un pommier de faire pousser des oranges ! C'est aller contre sa nature ! De la même manière, il faut aller avec la nature de l'enfant, s'adapter à son tempérament. Exiger d'un enfant hyperactif de s'asseoir longtemps, de ne pas faire de bruit, c'est le détruire ! Par contre, l'aider à exploiter son surplus d'énergie, en l’initiant à accomplir toutes sortes de travaux manuels, serait une idée formidable pour sa construction !

Le menuisier, lui, fait un travail de création. Il creuse dans le bois et le façonne à sa manière, à son goût. Le Rav Zamir Cohen, dans son livre " le guide complet de l'éducation", pose la question suivante : ”Peut-on changer la nature de l'enfant ?” Il répond en citant les paroles du Gaon de Vilna (tirées du Talmud) : "Celui qui est né sous le Mazal de Maadim, cela veut dire qu'il a une tendance naturelle à verser du sang, sera un verseur de sang, un chirurgien, un Mohel, un Cho’hèt, un brigand ou un assassin !"

Voici sa conclusion : il ne nous est pas demandé de changer le caractère de l'enfant (il est également impossible de le faire), mais de l'aider à faire bonne utilisation des ustensiles qui lui ont été octroyés par Hachem.

Un parent fort donne de la force à ses enfants !

Vous vous souvenez de Popeye ? Ce personnage de dessins animés, qui avalait des boîtes d'épinards pour faire gonfler ses muscles… La définition de la force dans le monde moderne dans lequel on vit est complètement autre que celle que la Torah nous donne. "Quel est le fort ? Celui qui domine son mauvais penchant”, nous dit la Michna (Maxime des pères). Arriver à se maîtriser dans un moment de colère, quand le courant des événements ne va pas exactement dans le sens désiré, est considéré comme étant la véritable grandeur de l'homme, celle de l'âme qui l'habite.  

Par notre travail sur nos Middot (traits de caractère), en essayant de nous améliorer, nous donnons à nos enfants le plus beau cadeau du monde : la force et la volonté de se travailler !

Et oui, l'exemple des parents s'inscrit profondément dans leur cerveau, dans leur monde intérieur, et ces modèles de comportement, il les reproduiront plus tard, dans leur vie d'adulte. Une jeune fille qui a vu sa maman se regarder dans le miroir pour s'arranger et s'embellir dans l'intention de bien accueillir son mari le fera à son tour, même après une journée bien chargée.

Un enfant qui a vu ses parents se réconcilier après une dispute, n'aura pas de mal à s'excuser auprès de son conjoint.

Éduquer son enfant se résume, en fait, en trois mots clés : s'éduquer soi-même ! Prendre conscience de cela nous poussera à nous tourner vers nous-même, en nous focalisant sur la plus grande entreprise de notre vie : l'agrandissement de la Néchama (âme), et la maîtrise du corps.

Chabbath Chalom !