Le Guet est l’appellation donnée au divorce dans le judaïsme. De la même façon qu’un mariage célébré selon les lois du judaïsme respecte une procédure bien précise, ainsi lorsqu’un mari et une femme souhaitent se séparer pour x ou y raison, ils doivent également passer par certaines étapes obligatoires. Tout d’abord, il doit y avoir accord mutuel entre les deux conjoints, puis la remise du document officiel du mari à son épouse, remise qui doit suivre des règles bien précises, ensuite la cérémonie en elle-même, et enfin les conséquences que cette procédure implique.

1. Accord mutuel entre mari et femme, condition obligatoire. Les conjoints qui sont passés sous la ‘Houpa ont uni leurs âmes de façon volontaire ; de la même façon, si un couple veut se séparer, ce ne sera possible que si les deux parties sont d’accord à ce sujet. Très souvent, la volonté de divorcer ne vient que d’un des deux conjoints, alors que le deuxième s’y oppose totalement. C’est là que le Beth Din intervient afin d’arriver à un accord mutuel quel qu’il soit. Il va sans dire que par accord mutuel, nous entendons également que les conjoints doivent être tous deux sains d’esprit et sobres au moment de la transmission du Guet.

2. Le document. « Quand un homme prend une femme et est intime avec elle, et qu'il lui arrive de ne pas trouver la faveur dans ses yeux parce qu'il découvre en elle une affaire inconvenante, et qu'il lui écrit un document de séparation, il le lui donne en main, et l'envoie loin de sa maison. Elle quitte sa maison et va épouser un autre homme » (Dévarim 24,1-2). De là, on apprend que le document officiel, appelé Guet, est obligatoire pour valider halakhiquement parlant un divorce et permettre aux conjoints de se remarier ultérieurement. Un divorce civil ou une séparation de corps ne sont en aucun cas suffisants pour libérer les époux de leur engagement mutuel.

Le Guet est un document personnalisé, écrit par une personne spécialisée en la matière. Il est personnalisé dans le sens où chaque divorce fait l’objet d’une rédaction nouvelle de Guet. Il ne s’agit pas d’un formulaire officiel que tous les couples reçoivent. Chaque couple reçoit un Guet différent avec des conditions et engagements différents.

La coutume juive veut que le Guet soit rédigé en araméen et en douze lignes (valeur numérique du mot Guet). Les époux doivent signer tous les deux ce document.

3. La cérémonie. La transmission du Guet doit se faire en main propre du mari à sa femme en présence du Beth Din, de témoins Cachères et de personnes spécialisées en la matière. Si le Guet est transmis à huis clos entre mari et femme, il n’est pas valable selon la loi rabbinique. Evidemment, le document devra être préparé et rédigé sous la direction attentive d’un Beth Din. Enfin, si pour une raison valable, le couple ne peut pas se rencontrer pour la transmission du Guet, le mari ou la femme nommera une personne pour se présenter à la cérémonie à sa place et jouer son rôle par procuration. Cette nomination se fait également devant un Beth Din. Dès lors que le Guet est transmis dans les règles, le mariage est officiellement dissous.

4. Le statut des personnes fraîchement divorcées. Les nouveaux divorcés doivent mettre des distances entre eux car du fait qu’ils aient déjà vécu ensemble, un rapprochement inapproprié peut facilement se produire, rapprochement totalement interdit selon la loi juive. Par contre, sauf dans quelques cas isolés, les conjoints divorcés peuvent se remarier ensemble selon les règles de la Halakha. Le fait que deux personnes ayant été mariées puis divorcées se remarient ensemble est considéré comme une Mitsva particulière et chérie aux yeux de Hachem.