En février 2012, notre article « 1 français sur mille est en prison », décrivait des conditions de détention de plus en plus difficiles dans les prisons françaises. Cette situation pèse bien sûr sur le moral des détenus et met en péril la mission de réinsertion légalement attendue des établissements pénitenciers.

Apparemment, tout le monde ne partage pas cette description :

Un sans domicile fixe sorti récemment, a été interpellé samedi à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Les policiers, alertés par des bruits à l’extérieur, l’on trouvé en train de jeter des pierres sur une voiture de police, devant le commissariat !

L'homme, âgé d'une cinquantaine d'années et déjà condamné à plusieurs reprises, était sorti de détention fin juin. Il a justifié son geste ainsi : « Je voulais retourner en prison ».

Jugé en comparution immédiate lundi, dès l'issue de sa garde à vue, il a obtenu gain de cause: le tribunal l'a condamné à trois mois de prison ferme…

Parmi les Birkot Hacha’har (bénédictions que l'on récite avant la prière du matin), qui expriment cette réalité (Hachem pourvoit tous les besoins des hommes), nous récitons la louange « qui ne nous a pas fait esclave ».

Comment expliquer la place de cette louange parmi toutes les autres que l'on récite ?

En fait, la Torah accorde une importance primordiale à la nécessité d’être en pleine possession de ses moyens pour faire une bonne Avodat Hachem (service divin). Servir un autre homme, être pris en charge dans un établissement pénitencier,  peut être rassurant mais cela ne permet pas d’atteindre une quelconque Chlémout (perfection).

Il faut pour cela jouir de la plus grande liberté possible. Le Talmud (traité Baba Métsi’a 10a) va encore plus loin puisqu’il autorise un employé à abandonner sa mission à tout moment. Il s’appuie sur le verset (Vayikra 25,55): « Car c'est à moi que les Israélites appartiennent comme esclaves; ce sont mes serfs à moi, qui les ai tirés du pays d'Egypte, moi, l'Éternel, votre Dieu ! » qu’il interprète : « mes serfs et pas ceux de mes serfs (les autres hommes) ».