Le rabbin de la communauté juive de Newtown, dans le Connecticut, où 26 personnes ont été assassinées vendredi dans la plus grave tuerie dans une école de l’histoire des États-Unis, a indiqué à ses fidèles que la « culture de la violence » doit changer, quelques heures après avoir consolé la mère juive de la plus jeune victime du massacre. En effet, Noah Pozner, élève du C.P., a été identifié comme la plus jeune victime assassinée dans le massacre de l’école primaire ‘Sandy Hook’ dans une petite ville de l’ouest du Connecticut.

En tout, 20 élèves de C.P. et six enseignants et membres de l’administration ont été tués lorsque l’assassin armé, Adam Lanza, a pénétré dans l’école ce vendredi matin. Les experts médicaux ont annoncé aux journalistes que les enfants avaient tous subi des tirs répétés d’un fusil de haut calibre.

 

La tragédie a plongé Newtown dans le deuil et a ajouté la pittoresque localité du New England, formée de maisons coloniales élégantes, avec ses trottoirs en brique rouge et ses 27 000 habitants, à la liste sinistre des villes où les tueries en masse de ces dernières années ont relancé le débat national sur le contrôle des armes, qui a conduit à peu de changements.

Le petit Noah venait de fêter ses six ans le 20 novembre. Sa sœur jumelle est également une élève à Sandy Hook, mais elle a survécu au massacre. Elle se trouvait dans une autre classe au moment du meurtre, témoigne le rav Chaoul Praver de la synagogue Adat Israël de Newtown.

Rav Praver a organisé une prière communautaire le Chabbath dans sa communauté Adat Israël, et il a affirmé à la radio de l’armée israélienne dimanche qu’il fustigeait la culture qui a conduit à ce massacre.

« Nous vivons dans une culture de violence, » a affirmé Praver à ses fidèles. « Toute notre culture repose sur la violence, et nous devons enseigner à nos enfants les voies du Chalom, de la Torah. Il nous faut tout changer. »

« Il y a trop de guerres, trop de violence dans nos rues aux Etats-Unis » a-t-il ajouté, en s’exprimant en hébreu.

Plus tôt, Rav Praver avait confié à l’animateur de l’édition du week-end du NPR, Scott Simon, qu’il avait passé le vendredi à faire la Mitsva de « ni’houm avélim », consoler la mère de Noah Pozner, qui est membre de la synagogue. « J’ai affirmé à la mère en deuil que l’âme juive est éternel, qu’elle reverra bientôt son fils, » a annoncé Rav Praver. « Outre ce commentaire d’ordre torahique, j’ai tenté de lui faire reprendre sa respiration et l’empêcher de planifier tout de suite le reste de sa vie. En effet, elle disait : "Comment vais-je faire sans mon bébé ?" »

Rav Praver a également évoqué une seconde victime juive, Benjamin Wheeler, âgé de six ans, qu’il a qualifié de « garçon très dynamique. » Lui et ses parents, David et Francine Wheeler, n’étaient pas membres de la synagogue, mais ils ont assisté à la fête de ‘Hanouka. « Il y a toujours un brave type pour monter sur la piste de danse pour faire participer tout le monde. C’était Ben Wheeler, » décrit-il. « Des gens charmants. »

Répondant à la question de savoir pourquoi de telles tragédies surviennent, Rav Praver a répondu : « Je ne connais pas la réponse. Je n’essaie jamais de présenter une réponse théologique à ce genre de questions. Je pense qu’il est plus important de manifester de la compassion, de l’humanité et de tenir la main des victimes, de les prendre dans les bras et de pleurer avec elles. » 

Rav Praver, qui acheva son interview au NPR en implorant les auditeurs de prier pour les familles touchées.