Nous sommes en 1953. Une camionnette cahote, avançant laborieusement sur une route non goudronnée. À l’intérieur, une jeune femme tient un bébé de quatre mois. Son mari demande au chauffeur de s’arrêter à une station essence pour prendre un peu l’air.

Lorsque le mari descend, le chauffeur se tourne vers le siège arrière et s’adresse à la jeune femme sur un ton sérieux : « Sais-tu où tu vas ? » « À Migdal Haémek », répond-elle avec surprise, s’étonnant qu’il ignore leur destination. « Tu ne sais pas où tu vas ! » insiste-t-il sans ménagement. « Tu pars en enfer. » Elle s’y rendit malgré tout ; non seulement elle survécut, mais elle éclaira également la vie des autres...

Découvrez une interview de cette ex-jeune femme, la Rabbanite Esther Grossman, depuis cet endroit "d'enfer" qui est devenu grâce à elle et à son mari, un lieu où l’on peut respirer une odeur de Gan Eden.

Ces dernières années, alors que les divisions entre les différents secteurs de la population se creusent, que les Juifs ne se comprennent pas entre eux, et que les divisions rongent au sein du peuple toute bonne volonté, rien de mieux que la rabbanite Grossman, la fidèle épouse du Gaon Rav Its'hak David Grossman - Rav de Migdal Haémek, directeur du réseau scolaire national Migdal Or, et fondateur du mouvement Or Israël pour nous expliquer la situation.
 

Comment rapprocher tout le monde ?

Rabbanite Grossman : « Le Kirouv ne commence jamais à partir du vide, » explique la rabbanite Grossman, avec un sourire que l’on devine entre les mots. « J’ai moi-même grandi dans un foyer fonctionnant sur le modèle Loubavitch, et nous avons respiré le Kirouv et l’union, le lien entre un public et un autre. En conséquence, il était évident pour moi qu’il fallait poursuivre dans cette voie, même dans ma vie de femme mariée. Nous sommes arrivés ici, à Migdal Haémek, qu’on pouvait à peine qualifier de lieu de résidence. Il y avait ici un mélange de populations dont on ignore pourquoi elles se sont retrouvées ici. Des Marocains, Tunisiens, Roumains, Irakiens, etc.

C’est vrai que ces débuts peuvent sembler grotesques, mais en vérité, c’était bien triste. Comment établir un pont entre tout le monde ? Nous sommes arrivés ici, le Rav et moi, avec une petite de quatre mois, de jeunes gens de vingt-deux ans, presque des enfants nous-mêmes, et nous étions stupéfiés du spectacle qui s’offrait à nous. Il n’y avait pas de figure spirituelle pour unir tout le monde, chacun faisait ce que bon lui semblait. »

Et malgré tout ?

« Il y avait des étincelles dans les cœurs et des souvenirs de la maison paternelle. La majorité de la population était issue des pays d’exil où l’on menait une vie religieuse. À l’époque, une femme m’avait confié qu’en arrivant au centre du pays, elle avait vu des bougies de Chabbath brûler dans une maison, elle était persuadée que la Guéoula (délivrance) était arrivée ! Il y avait une grande naïveté, beaucoup de foi et de volonté. Ce sont des éléments difficiles à trouver de nos jours bien que, sans nul doute, ils soient bien présents dans les cœurs. »

Qu’avez-vous fait alors ?

« Lorsque nous avons constaté les fortes carences en éducation, mon mari fonda un mouvement de jeunesse, Migdal Or, dans le but d’éclairer la vallée (Émek) par la lumière de la Torah et des Mitsvot. Lorsqu’il rencontrait des jeunes gens qui pouvaient correspondre au profil, il les envoyait en Yéchiva dans d’autres localités. N’allez pas vous imaginer que c’était comme aujourd’hui, que l’on pouvait faire voyager un enfant en autobus et qu’au bout d’une heure et demie, il arrivait à la Yéchiva ! À cette époque, le Rav voyageait avec l’enfant pour le conduire à la Yéchiva pendant quatre ou cinq heures (chaque trajet) en empruntant des routes impraticables, et je n’avais aucune nouvelle de lui. La communication n’était pas comme aujourd’hui ! Je restais seule à la maison, je savais quand il était parti, mais j’ignorais le moment de son retour. Soudain, après deux jours, au milieu de la nuit, j’entendais des coups frappés à la porte : le Rav était revenu. »

Il faut beaucoup de force morale et de foi pour agir ainsi

« Nous en avions en abondance. Nous pensions que si nous nous adressions aux gens avec amour et affection, en leur montrant les bons côtés de notre existence, tout le reste suivrait de soi. 

Nous avons commencé à travailler avec les jeunes gens, qui représentent l’avenir. Nous savions qu’en ouvrant leurs cœurs au judaïsme, tout le reste suivrait. La loi sur l’éducation obligatoire à l’époque allait jusqu’en 4ème, et qui avait de l’argent pour financer des études secondaires ? Les jeunes filles allaient travailler dans les usines avoisinantes, et leur vie correspondait à celle d’une ouvrière. Pour les rapprocher, je les rassemblais chez moi. J’avais un petit bébé, et ma maison se transforma en une sorte de Midracha en miniature. Je pensais que les explications n’étaient pas suffisantes, il fallait également leur prodiguer un enseignement. En effet, en quittant ma maison, elles seraient exposées à une vie totalement opposée à celle que je venais de leur décrire, et tous mes beaux discours tomberaient dans l’abîme. C’est pourquoi je décidais d’aller acheter des coqs avec elle. »

Des coqs ?

« Oui. Nous avons acheté des coqs que nous avons ensuite amenés chez l’abatteur rituel qui leur fit la Ché’hita. De retour à la maison avec les poulets, nous avons disposé les cartons à terre et les avons salés. Nous avons cachérisé chaque poulet par nous-mêmes, tandis que je leur faisais une démonstration concrète de la chose. Ma maison ressemblait à un abattoir, mais les filles ont compris. »

Et alors ? Vous êtes rentrées à la maison et vous avez cachérisé les poulets ?

« Exactement ! Ces Tsadikot savaient faire ce qu’aujourd’hui, de nombreuses filles et femmes de famille ‘Harédi ignorent. Même chose pour les poissons. Nous sommes allées ensemble en acheter, je leur ai enseigné les signes de pureté, nous avons ensuite cuisiné ensemble, et avons préparé un beau repas qui rapproche les cœurs. »

La conversation est interrompue un instant, je suis pleine d’admiration et la Rabbanite doit réfléchir à ce qu’elle doit raconter en premier. « À Ticha’ Béav, je voulais leur expliquer l’étendue de la perte. Je me suis assise à même le sol, sur le carrelage froid de la maison, avec toutes les filles de la localité, et nous avons pleuré ensemble sur la destruction du Beth Hamikdach, nous étions emplies de tristesse pour la Jérusalem détruite. Il n’y a pas de relation plus forte et plus essentielle dans le judaïsme que celle-ci. Lorsqu’on fait les choses concrètement, elles s’installent dans les cœurs. »

Ils envoyèrent une partie des jeunes filles qui avaient grandi chez le Rav et la Rabbanite dans des internats d’autres villes, majoritairement dans les institutions Or Ha’haïm. « Jusqu’à aujourd’hui, je suis impressionnée par les parents qui acceptèrent d’envoyer leurs filles aussi loin, ainsi que par mon mari qui les accompagnait jusqu’au bout et s’assurait que tout était en ordre. Il faut que vous compreniez que mon mari était un Avrekh raffiné qui n’a jamais levé les yeux de sa Guémara, et il fit preuve d’un mental d’acier lorsqu’il était question de l’éducation de la génération future et de rapprochement au judaïsme. »

D’où proviennent ces forces ?

« Grâce à l’approche choisie au départ. Par une grande affection pour le ‘Am Israël, par l’idée suivante : grâce au bien, on peut rapprocher et redonner vie. Il faut aimer les autres, d’un véritable amour. J’ai également puisé cette approche de la maison où j’ai grandi, auprès de mon père le ‘Hassid Rabbi Dov Berich Rosenberg zatsal, qui consacra sa vie à rapprocher des Juifs simples à leur Créateur. »

Les gens acceptaient cette approche positivement ?

« Lorsque nous voulions nous adresser aux familles (des jeunes gens) pour tenter de leur faire entendre raison, nous leur rendions visite à la maison. On n’envoyait ni messager, ni mise en garde, ni menace. On se rendait au domicile de la famille, on s’asseyait avec les parents, on buvait ensemble, on parlait, on écoutait leurs difficultés, et on proposait notre aide. Si un fils était en prison, nous allions lui rendre visite en prison. Nous faisions preuve d’un amour infini, en comprenant que la perfection n’est pas de ce monde, et même quelqu’un qui est descendu au plus bas a le droit et peut remonter la pente. Nous trouvions le point positif chez eux, à partir duquel il est possible de les faire remonter. »

Trictrac le soir de Chabbath et Bohi Kalla 

« Je vous répondrai par une histoire. Un soir de Chabbath, le Rav se rendit à la synagogue et passa à côté d’un kiosque ouvert. Il observa à l’intérieur et fut frappé de stupeur. Des individus jouaient au trictrac et chantaient Bohi Kalla. C’était leur façon d’accueillir le Chabbath. Le Rav avait deux options à sa disposition : l’une consistait à entrer dans le kiosque, à les réprimander et leur demander de cesser leurs activités. La seconde : s’adresser à eux avec amabilité. Savez-vous ce que fit le Rav ? Il entra, il ferma les yeux, et commença à réciter "Yitgadal Véyitkadach Chemé Raba". Toutes les personnes présentes autour de lui se levèrent avec respect et répondirent Amen au Kaddich. Le Rav poursuit, les yeux toujours fermés, avec dévotion et enthousiasme, la récitation du Kaddich. Et les gens autour ? Ils le suivent. Lorsque le Rav eut fini le Kaddich, il se tourna vers eux, leur souhaita Chabbath Chalom et sortit sans rajouter un mot. Le Chabbath suivant, il entra à nouveau dans le kiosque et commença à leur expliquer le sens du Chabbath et pourquoi il est important de le respecter. Lorsque les personnes présentes l’interrogèrent sur son comportement, il avoua qu’il craignait qu’en leur demandant de fermer le kiosque et de se joindre à lui pour la prière, on lui aurait lancé des pierres. Mais qui peut refuser la récitation d’un Kaddich ?

C’est ainsi que mon mari le Rav passa de kiosque en kiosque, de magasin en magasin, avec obstination et persévérance. Et aujourd’hui ? Même sur la station essence de la ville, on peut voir une pancarte affichant fièrement ces mots : "La station respecte le Chabbath". »

La Rabbanite insiste : c’est le leitmotiv du Kirouv en général et du leur en particulier. Le Rav répète toujours que l’on ne repousse pas l’obscurité avec des bâtons. On allume un peu de lumière et l’obscurité se dissipe.
 

Enseignement, institut de beauté, salon de Kallot et la reine de Saba

Il est difficile de décrire l’action de la Rabbanite aujourd’hui. Elle est impliquée dans d’innombrables domaines, et tout ce qu’elle touche se transforme en or. Lorsque j’ai pensé à l’interviewer, je voulais me renseigner sur sa manière de se rapprocher des autres, mais au cours de notre entrevue, j’ai compris que les autres en réalité se rapprochent d’elle, car la vérité et l’amour qu’elle incarne sont contagieux.

« Mon but était de poursuivre ma carrière dans l’enseignement, me confie-t-elle. Même lorsque nous sommes arrivés ici, j’étais persuadée que je poursuivrais dans l’enseignement. Je m’adressai à Haïfa et demandai à obtenir un poste. Il y avait justement un poste vacant d’enseignante, et le surveillant général me convoqua sur place. Après avoir consulté mon mari, j’entrepris le voyage. À mon arrivée, on m’informa que la directrice locale était sur le point de quitter son poste et que j’étais censée prendre son poste. On se mit d’accord sur la date de début du travail et sur mon apprentissage du travail en question, et j’étais persuadée que tout était réglé : j’avais trouvé un travail. Je rentrais chez moi et racontais au Rav ce qui avait été convenu. Il me lança un regard étonné et me demanda : "Mais comment peux-tu travailler ? Qui m’aidera ici ?" Je ne comprenais pas. « Tu m’as dit toi-même d’y aller », répondis-je très étonnée. « C’est vrai, me répondit-il, mais je ne pensais pas que tu allais prendre cela au sérieux. » Très gênée, je téléphonai au surveillant et lui expliquai que j’étais dans l’incapacité de prendre le poste. Lorsqu’il me demanda pourquoi, je lui racontai le travail de mon mari, et le surveillant me répondit : « Votre mari a raison. »

En raison de l’attache profonde de la Rabbanite aux enfants, elle est aujourd’hui responsable des enfants de la Métivta, et dès qu’un problème surgit dans l’une des institutions, la Rabbanite est la bonne adresse. Elle s’occupe des nouvelles tenues, emploie une équipe d’intendants et de blanchisseuses, et vient en personne distribuer des vêtements neufs aux enfants qui sont habillés des pieds à la tête.

Vous êtes passée de l’enseignement à l’habillement ?

La Rabbanite rit. « Oui. En réalité, c’est lié. L’enseignement est une manière de rapprocher les cœurs tendres, et le fait de se soucier qu’ils aient de quoi s’habiller est une autre forme de rapprochement. L’éducation et la préoccupation de pourvoir aux besoins minimaux ne sont qu’un et proviennent d’un sentiment d’amour. »

Ces dernières années, le troupeau a grandi - les enfants pris sous l’aile du Rav et de la Rabbanite - et ils fondent leur propre foyer. Le Rav et la Rabbanite sont également présents à ce stade. Ils sont en relation avec des entremetteurs et entremetteuses, et le Saint béni soit-Il leur vient en aide. « Nos Kallot me tiennent particulièrement à cœur, nous confie la Rabbanite. Ce sont d’admirables jeunes filles que je suis depuis des années déjà, et lorsqu’elles sont sur le point de fonder un foyer, elles se marient généralement avec des garçons avec un parcours similaire. Elles viennent d’un lieu où elles ont renoncé aux plaisirs du monde laïc au profit de la vie du Monde Futur, et elles ne possèdent rien, à part leurs bonnes actions. C’est vrai, il est possible de vivre avec le strict minimum, et nous faisons ce que nous pouvons en ce qui concerne la dot, mais j’ai pensé à ces Kallot le jour de leur mariage. Elles arrivent au mariage, vêtues décemment et animées de crainte du Ciel, ayant renoncé à l’aspect esthétique de la rue laïque. J’avais mal au cœur. Je ne savais pas comment faire pour qu’elles obtiennent elles aussi une vraie robe de mariée, de bonne qualité, pour qu’elles soient des princesses à l’extérieur comme elles le sont à l’intérieur. »

Que fait-on dans ce cas-là ?

« Le Saint béni soit-Il procure Son aide à celui qui souhaite le bien d’autrui. Préoccupée par des pensées de robes de mariée pour ces jeunes filles, je me retrouvai un jour dans un institut de beauté pour une raison qui n’avait strictement rien à voir avec ces filles. Je m’adressais soudain à la propriétaire des lieux en lui demandant si elle avait des voiles, ce à quoi elle me répondit par l’affirmative. Elle entra dans une pièce attenante et revint avec un voile de Kalla. Lorsque je l’interrogeai sur la provenance du voile, elle me relata une histoire stupéfiante : elle voulait ouvrir un salon de mariée, et importa à cet effet des robes de mariée d’Italie. Mais finalement, en raison de considérations financières, elle décida de fermer la boutique. Les robes qu’elle avait commandées arrivèrent après sa décision de fermer la boutique, et elle ne savait pas quoi en faire. En bref, ce jour-là, 45 merveilleuses robes de mariée m’ont été offertes, avec une couture extraordinaire, directement d’Italie, et j’ai pu ouvrir un Gma’h de robes de mariée. Il fallait bien entendu les raccommoder pour les rendre décentes, mais c’était déjà une démarche facile. Une Kalla est venue pour choisir une robe, je partis à Tel-Aviv pour chercher un tissu de la même robe et rendre cette robe de mariée décente. Nous voyageâmes avec le tissu à Bné Brak, fîmes des ajouts et des ajustements, et voilà, nous avons obtenu une Kalla merveilleuse. L’une des premières Kallot à venir ici était d’origine éthiopienne, et lorsqu’elle sortit du salon de mariées, toute rayonnante, je pensais qu’elle ressemblait à la reine de Saba. Par la suite, j’achetai des tissus, les jeunes filles essayaient les robes, et par la suite, toutes les robes furent raccommodées. Peu à peu, on découvrit que de nombreuses Kallot avaient leur robe de mariée à la maison et ne pouvaient rien en faire, et celles-ci furent offertes au Gma’h. Aujourd’hui, nous avons plus de 300 robes ! »

Alors la Rabbanite dirige un Gma’h de robes de mariée ?

« Ce n’est pas un Gma’h, c’est un salon de robes de mariée, exactement comme tous les autres salons. Nous avons des robes et des bijoux, une maquilleuse et une coiffeuse, une styliste et des couturières très professionnelles. Une femme est spécialiste des arrangements de fleurs et offre à chaque Kalla de notre salon un bouquet de fleurs. Aucune Kalla ne sort d’ici sans avoir l’air exceptionnelle. Nous avons rénové un appartement appartenant aux institutions, y avons ajouté un jardin à l’arrière pour donner un effet de verdure, et avons aménagé un petit coin charmant. Il s’agit d’un salon de mariées en tout point, sauf qu’il est gratuit. »

Votre objectif ?

« Tout d’abord, nous assurer que chaque jeune fille juive, en ce jour déterminant, ne se sente pas privée ou malheureuse pour avoir choisi une vie de sainteté. De plus, dans une salle attenante à notre salon de robes de mariée, je propose des cours aux jeunes filles sur le thème du foyer juif. Après le cours, nous nous rendons ensemble au salon des robes de mariées, et le grand jour de leur vie prend forme devant elles. »

C’est incroyable d’avoir pensé à chaque détail

« Une chose en entraîne une autre. Lorsqu’on aime son prochain, on veut le réjouir, on pense à lui comme à nous. Tout le reste suit naturellement. »

Voulez-vous savoir ce que la Rabbanite pense de… ?

Nous aussi. Nous avons mis au défi la Rabbanite en dehors du cadre de l’entrevue. Nous avons lancé une idée, et la Rabbanite devait trouver une association rapide. Le résultat : un genre de dictionnaire concis d’après la Rabbanite Grossman.

Anti-‘Harédim : « Je n’ai pas rencontré d’approche négative au judaïsme. Celui qui réussit à appréhender le judaïsme réellement tel qu’il est, ne peut être contre. Il se peut qu’il lui soit difficile d’intégrer les concepts et de se rapprocher, mais il n’est pas contre. J’ai rencontré récemment une jeune fille qui m’a confié son désir d’être religieuse, mais qui n’arrive pas à franchir le pas. C’est difficile pour elle. Je lui ai proposé ceci : "Viens, je t’envoie à la Midracha." Elle demanda à réfléchir à cette proposition. Je lui donnai mon téléphone et mon adresse, et lui proposai d’être en contact en cas de besoin. Il n’y avait aucune dimension de négativité. Juste une difficulté très compréhensible et légitime. »

Approche : « Amour, amour, amour. De manière réelle, de tout cœur. Lorsque votre interlocuteur ressent que vous vous préoccupez de lui et qu’il est important pour vous, que vous venez avec de bonnes, et non de mauvaises intentions, et que vous n’avez ni exigences ni menaces, il ressent votre bonne volonté et se rapproche de vous. C’est mutuel. Tout le reste suit naturellement. »

Influence : « Il existe un danger de mauvaises influences, mais il faut savoir placer des limites. J’ai élevé mes enfants à Migdal Haémek, et ils étaient amis de tout le monde, chez nous à la maison. Je ne leur permettais pas d’aller jouer chez les autres. J’ai moi-même grandi dans une ville mixte, à Lod, et les limites entre le Kirouv et le mélange étaient très nettes. »

Lien : « Nous gardons toujours le contact avec tout le monde, même après qu’ils se marient et s’installent ailleurs, nous gardons toujours contact. Une femme a grandi chez nous et est aujourd’hui Rabbanite à Bné Brak, son mari est décisionnaire et elle marie actuellement ses petits-enfants. Nous sommes comme une grande famille, et grâce à D.ieu, nous avons beaucoup de satisfaction. »

Communication : « Les moyens de communication sont notre problème principal. Ils sont trompeurs dès le départ et donnent une impression tronquée. Leur but est de donner le sentiment qu’ils sont plus intelligents que nous et savent mieux que nous. C’est pourquoi ils mettent en valeur des aspects négatifs comme le phénomène de ceux qui abandonnent la pratique religieuse. Ce phénomène existe malheureusement, mais il est interdit d’oublier qu’il y a aujourd’hui beaucoup plus de Ba’alé Téchouva, et ceux qui abandonnent ce monde ne constituent qu’un faible pourcentage. »