Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

Hitler et Pharaon

« Et Pharaon a ordonné à tout son peuple : tout garçon qui naitra vous les jetterez au Nil et les filles vous les laisserez en vie. » (Chemot 1,22)

Pharaon voulait tuer les garçons juifs, mais pour les filles se fut le contraire : laissez-les en vie !

Pourquoi est-il si important qu’elles restent en vie ?

Afin de comprendre, il est important d’expliquer un point que l’on oublie souvent. En 2000 ans d’exil, le peuple juif a traversé de nombreuses épreuves et souffrances.

La Shoa est la catastrophe la plus récente de notre époque et nous en sommes très sensibles car nous connaissons les rescapés qui furent dans l’enfer de l’Allemagne. Mais si l’on regarde bien, l’esclavage de l’Egypte fut bien plus difficile de par le nombre de souffrances. Lors de la Shoa, il y a eu plus de 6 millions de morts et en Egypte il y a eu plus de 15 millions de morts ! Les supplices, la pénurie, les violences étaient quotidiennes en Egypte. La seule chose qui n’existait pas en Egypte était les chambres à gaz, mais les pertes en vie humaine furent toutes aussi importantes.

Les expériences médicales sur les jumeaux juifs furent tristement célèbres : le seul but était de savoir comment une femme pouvait être enceinte de jumeaux afin de proliférer la race aryenne.

C’était exactement le but de Pharaon «les filles vous les laisserez en vie » : si dans le peuple juif il existe des femmes capables d’enfanter 6 enfants lors d’une seule grossesse, alors il est intéressant de les laisser en vie car cela permettra de multiplier la race égyptienne…

Mais Baroukh Hachem ce projet n’a pas abouti.


Eduquer dans la pureté

« J’irais te chercher une nourrice parmi les Hébreux qui allaitera cet enfant. » (Chemot 2,7)

La sœur de Moché Rabbénou proposa à la fille de Pharaon de chercher une nourrice pour allaiter Moché car il refusait de boire du lait maternel des égyptiennes. Rachi nous explique parce que Moché allait plus tard parler avec la Chékhina (la présence divine) !

Ceci nous apprend un grand enseignement en matière d’éducation des enfants.

Le Rama nous enseigne la Halakha suivante : "le lait maternel des égyptiennes est comme le lait maternel des femmes juives, cependant il n’est pas permis d’allaiter un enfant par une nourrice égyptienne si cela est possible par une nourrice juive car le lait des idolâtres rend impur le cœur et provoque de mauvais traits de caractères."

Quelle est l’origine de cette Halakha ? Le Gaon de Vilna nous explique que Moché Rabbénou refusait d’être nourri par ce lait car il allait parler face à face avec Hachem.

Mais pourquoi nous enseigner une telle Halakha pour nous ? Est-ce que chacun d’entre nous peut parler avec Hachem ?

La réponse est OUI ! Chaque enfant peut arriver au niveau exceptionnel de parler avec la présence divine ! C’est pourquoi l’éducation des enfants depuis le berceau doit se faire dans la plus grande pureté possible.


Astrologie

« Et Pharaon a ordonné à tout son peuple : tout garçon qui naitra vous le jetterez au Nil et les filles vous les laisserez en vie. » (Chemot 1,22)

Ce terrible décret concernait aussi les égyptiens, comme il est dit « à tout son peuple », comme nous explique Rachi. Les astrologues de Pharaon ont annoncé le jour de la naissance de Moché Rabbénou : ce jour naitra le rédempteur du peuple d’Israël mais "nous ne savons pas s’il naitra du peuple juif ou du peuple égyptien".

Essayons de comprendre pourquoi ces astrologues ne pouvaient pas discerner de quel peuple allait naitre Moché Rabbénou ?

Le Rambam nous explique la chose suivante : les astrologues ont "vu" dans les étoiles des évènements futurs, mais comme d’habitude d’une manière très superficielle. Ils ont vu que le rédempteur allait naitre d’une maman juive, mais d’un autre côté ils ont également vu qu’une égyptienne (la fille de Pharaon) allait l’élever dans sa maison !

C’est pourquoi ils n’étaient pas capables d’affirmer avec certitude de quel peuple il allait être issu, et ainsi le décret s’appliqua même sur les égyptiens.

Chabbath Chalom