La Torah prohibe l’intéressement à l’idolâtrie, en rappelant à quel point elle est immonde :

« Lorsque l'Éternel, ton D.ieu aura exterminé les nations que tu auras chassées devant toi, ainsi lorsque tu les auras chassées et que tu te seras établi dans leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu'elles auront été détruites devant toi. Garde-toi de t'informer de leurs dieux et de dire : "Comment ces nations servaient-elles leurs dieux, je veux faire de même". Tu n'agiras pas ainsi à l'égard de l'Éternel, ton D.ieu ; car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l'Éternel, et finiront même par brûler au feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de leurs dieux » (Dévarim 12, 30).

A quelle sorte de juif la Torah s’adresse-t-elle ? A celui qui croit que la Torah est Vérité ; pourquoi alors celui-ci s’intéresse-t-il à l’idolâtrie ? A celui qui ne croit pas à la Torah ; pourquoi alors celui-ci écouterait-il les recommandations de la Torah ? A celui qui doute de la véracité de la Torah et qui cherche à connaitre tous les cultes pour choisir celui qui plaira à ses yeux ; pourquoi cet homme-ci se laissera alors à dissuader de cette recherche ?

Produisons donc une remarque de nos Sages : « Les juifs (à certaines époques des juges et des rois) qui ont pratiqué le culte d’idolâtrie, ne l’ont fait que pour pouvoir se permettre publiquement des immoralités ». Ces juifs ne sont pas devenus idolâtres après avoir mené des recherches théologiques objectives par conviction. Leurs recherches étaient tendancieuses ; ils cherchaient à se défaire de ce judaïsme qui les freinait de la débauche ouverte, en adhérant aux cultes idolâtres, ils se sentaient mieux dans leur peau. Aveuglés par l’intérêt, ils n’ont pas remarqué tous les illogismes et toutes les contradictions qui existent dans ces cultes.

Ainsi en est-il pour un homme croyant : une pensée pourrait lui venir à l’esprit, de s’intéresser à l’idolâtrie, afin de mieux servir D.ieu ! Il pense que l’idée lui vient de sa conscience, mais elle ne lui vient en vérité que par son désir caché d’immoralités. En s’intéressant à ces cultes, des bénéfices insoupçonnés lui faisant croire que ces cultes ne seraient pas sans utilité, d’autant plus que l’étude même risque de donner, malgré leur nullité patente, de l’importance à ces cultes, car l’homme a du mal à admettre que son travail accompli n’a aucune valeur.

Ainsi en était-il chez Adam et 'Hava au paradis ; pour les séduire, le serpent leur faisait croire qu’en fautant, ils atteindraient un niveau supérieur intellectuellement et spirituellement : « Le serpent dit à la femme : "Vous ne mourrez point, mais D.ieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des anges, connaissant le bien et le mal". ».

Au 13ème siècle, après la parution du Guide des égarés du Rambam, le monde juif en Espagne et au sud de la France fut agité par une dispute au sujet de l’étude de la philosophie, jusqu’à ce que le Rachba l’interdise pour les jeunes gens qui n’ont pas encore étudié le Talmud. Les rabbins qui déconseillaient cette étude citaient une responsa de Rav 'Haï Gaon : « Nous ne trouvons la crainte du Ciel, l’application vigoureuse des Mitsvot et la prière que chez ceux qui s’adonnent à l’étude du Talmud, et non pas chez ceux qui s’adonnent à l’étude de la philosophie ». Quelle est la raison de cet état de fait ? Pourtant, ceux qui s’intéressaient à la philosophie ont argumenté qu’ils le faisaient afin de mieux s’approcher de D.ieu, comme le recommandait le Rambam. La réponse est celle que nous venons de dire : en dépit de ce qu’ils proclamaient, la majorité de ceux qui s’adonnaient à la philosophie ne l’a pas fait par pure recherche de vérité, mais par intérêt caché, la facilité dans la pratique du judaïsme ; ainsi ils trouvaient dans cette philosophie ce qu’ils cherchaient.

Aujourd’hui encore, la majorité des juifs croyants et pratiquants s’adonnent à l’étude du Talmud, quand d’autres, juifs ou pas juifs, cherchent à travers la philosophie à devenir « plus intelligents, plus près de D.ieu et de la vérité », mais l’état de fait n’a pas changé de ce qu’il était à l’époque de Rav Haï Gaon et du Rachba.

Revenons aux versets cités plus haut. La Torah s’adresse en fait à quelqu’un qui croit en la Torah, mais pense qu’il est utile qu’il s’intéresse aux cultes idolâtres, pour mieux s’approcher de la vérité. La Torah censure cette recherche ; il doit plutôt suspecter que cette idée lui est proposée par un désir dissimulé de se défaire du joug de la Torah.

La Torah cherche alors à le dissuader en argumentant : « Car elles servaient leurs dieux en faisant toutes les abominations qui sont odieuses à l'Éternel, et même elles brûleront au feu leurs fils et leurs filles en l'honneur de leurs dieux ». Rabbi Akiva ajoute sur ce verset : « J’ai vu un idolâtre ligoter son père et le poser devant son chien qui le mangeait ». Pendant des millénaires, la société hindouiste a pratiqué le sati, de brûler, vivante et en public, la veuve d’un défunt. Il ne fait pas de doute qu’à l’origine, la famille cherchait à se débarrasser d’une veuve dérangeante, mais l’homicide fut déguisé en culte divin.

Aucun juif, quand bien même il trouverait un intérêt dans certaines immoralités, n’accepte ces cruautés. En l’observant chez les idolâtres, il comprend aisément à quel point l’esprit humain est fragile, que sa subjectivité le trompe, jusqu’à se laisser tenter par ces insanités. La Torah espère alors qu’il délaisse son intérêt au culte idolâtre.

Bien qu'aujourd’hui, l’idolâtrie à proprement parler n’ait plus autant cours, d’autres opinions et comportements les remplacent, et plus spécialement un libéralisme outrancier. Mais en observant ses conséquences répugnantes, les drogués transformés en loques humaines, la traite des femmes, la déstructuration de la famille et d’autres innombrables drames humains, on pourrait espérer que les gens s’abstiennent de dévier de la conduite prescrite par la Torah.

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