Bonjour Rav,
S'il est interdit d'écouter des chants destinés à l'idolâtrie, qu'en est-il des chants chrétiens basés uniquement sur les textes des psaumes par exemple ?
Kol Touv
Bonjour,
L’interdiction d’écouter des chants destinés à l’idolâtrie s’applique également aux airs seuls, même sans paroles, comme nous pouvons le déduire des propos du Choul'han Aroukh (Yoré Déa 142:15) ainsi que du Chévet Halévi (tome 9, chapitre 19). De même, ces airs demeurent interdits, même si les paroles ont été modifiées et qu’elles constituent désormais une prière adressée à Hachem (Darké Techouva (ibid. §28) au nom du Séfer 'Hassidim).
En ce qui concerne les chants chrétiens basés uniquement sur les textes des Téhilim (psaumes), cela dépendra de deux facteurs :
1) Si l’air (la mélodie) provient d’un chant idolâtre, et que les paroles ont simplement été remplacées par des versets des psaumes, cela reste interdit, comme expliqué plus haut. Le fait de changer les paroles ne purifie pas une mélodie dont l’origine est liée à l’Avoda Zara (idolâtrie).
2) Si l’air ne provient pas d’un chant idolâtre, mais qu’il a été composé spécialement pour des versets des Téhilim, cela dépendra du style et du contexte dans lequel le chant est interprété : si le chant en question est clairement associé au rite chrétien — par exemple, chanté dans une église, dans un cadre liturgique chrétien —, et que l’intention du chant est dirigée vers celui qu’ils appellent « le christ », qu’ils considèrent comme une figure divine selon leurs croyances, alors, même si les paroles sont issues des Téhilim, l’écoute de ces chants demeure problématique, car ils sont insérés dans un cadre spirituel relevant de l’Avoda Zara.
En revanche, s’il s’agit simplement de reproductions musicales à but artistique ou culturel, sans aucune connotation religieuse ou orientation spirituelle vers une divinité étrangère, et que l’air (la mélodie) ne provient pas d’un chant idolâtre, on pourra tolérer de les écouter uniquement si les textes utilisés sont des versets authentiques des Téhilim, sans modification ni interprétation déformée.
Cependant, il reste primordial de s’assurer que la traduction des psaumes soit fidèle au texte hébraïque original, et qu’elle ne contienne ni erreur ni intention trompeuse ou déviante.
Soyez béni !