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Ne pas faire le deuil de mon père Goy, c'est dur...

Rédigé le Vendredi 14 Octobre 2022
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

J'ai perdu mon papa récemment. La semaine était mercredi dernier.

Il était Goy mais je n’arrive pas à ne pas faire le deuil : dois-je modifier quelque chose pendant Nissan ?

Merci beaucoup.

La réponse de Rav Yona GHERTMAN
Rav Yona GHERTMAN
123 réponses

Chalom,

Il est vrai que, selon la Halakha, les règles obligatoires du deuil concernent exclusivement les parents juifs (lorsque l'enfant est lui-même né juif). Cependant, en ce qui concerne l'aspect sentimental, le deuil a sa place quelle que soit la religion du parent, du moment que certaines conditions sont remplies. De même est-il toujours recommandé de prendre sur soi d'étudier davantage la Torah, ainsi que de se renforcer dans les Mitsvot et les Middot (traits de caractère).

En pratique, lorsqu'un juif désire marquer le deuil de son parent non-juif :

- Les lois de "Onénoute" (entre le décès et l'enterrement) ne doivent pas être appliquées, car elles impliquent une dispense des commandements [Explication : le Rama Yoré Déa 374, 6 écrit qu'on laisse faire si quelqu'un veut être plus strict en prenant le deuil pour une personne envers laquelle il n'y a pas d'obligation de s'endeuiller. Il est bien question "d'être plus strict", mais en aucun cas "d'être plus souple" ; or, les lois de Onénoute impliquent une souplesse puisqu'il y a dispense des Mitsvot].

- On prononcera "Baroukh Dayan Haémet", mais sans inclure le Nom de D.ieu dans la bénédiction, afin de ne pas faire une Brakha Lévatala (bénédiction en vain).

- La déchirure du vêtement ne doit pas être faite [Explication : la déchirure n'étant pas une obligation, elle est considérée comme du Bal Tach'hit - gaspillage, comme l'écrit le Yalkout Yossef (Hilkhot Bikour 'Holim Véavéloute 30, 24 dans la note) à propos d'une personne dont les parents adoptifs sont décédés].

- Il est possible (mais non obligatoire) de garder le même habit durant les sept jours (sauf Chabbath), de se laisser pousser la barbe pour le mois, ou de ne pas écouter de musique durant l'année (etc.) [Explication : cela n'entraîne pas une dispense des Mitsvot, ni aucun interdit ; comme l'explique le Yalkout Yossef op. cit. dans le cas du deuil pour des parents adoptifs].

- Il est possible de réciter le Kaddich et de faire lire une Hachkaba (prière pour l'élévation de l'âme). Cependant, si la communauté fréquentée risque d'être troublée par cela, mieux vaut le faire discrètement. En tout état de cause, dans ce cas de figure, on suivra la recommandation du Rav de la communauté concernée [cf. Yé'havé Da'at 6, 60 et Yalkout Yossef, op. cit. 30, 25 à propos du deuil des parents non-juifs d'un homme converti].

Qu'Hachem vous apporte la consolation, ainsi qu'à toutes celles et ceux qui sont dans votre situation.

A votre disposition pour davantage de précisions.

Cordial Chalom.

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