Bonjour Rav,
Est-il permis pour un jeune homme marié, expérimenté en Kriat Hatorah d’un niveau exceptionnellement élevé, de se faire rémunérer en échange d’un enseignement à des jeunes étudiants (ou à une préparation de Bar-Mitsva) pour acquérir la maîtrise d’une lecture convenable ?
Merci Rav.
Bonjour,
1. Une telle rémunération est permise, car il s’agit ici de l’enseignement de versets de la Torah écrite, domaine pour lequel l’interdiction de recevoir un salaire ne s’applique pas.
2. L’interdiction d'origine de recevoir un salaire ne concerne que l’enseignement de la Torah orale. Mais nos maîtres, les Posskim, s'appuyant sur le Talmud Ketoubot 105a, ont étendu la permission même à la Torah orale, lorsqu’il s’agit d’une rémunération destinée à compenser le temps "perdu" [Skhar Batala] à ne pas exercer une autre activité professionnelle, et non la valeur intrinsèque des paroles de Torah. Donc, lorsque personne n’est disposé à enseigner gratuitement, il est permis de recevoir une rémunération, même pour l’enseignement de la Torah orale.
Il s'agit, donc, d’une permission en situation de contrainte : si l’on n’accepte pas de rémunération pour l’enseignement, les enseignants seront obligés de travailler ailleurs et la Torah sera oubliée.
De nos jours, et ce, depuis des siècles, c'est une monnaie courante.
Voir Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 246, Halakha 5 et Sifté Cohen, Késef Michné sur Rambam, Hilkhot Talmoud Torah, chapitre 3, Halakha 10, Tachbets, volume 1, réponse 144, Léot Oulezikaron, pages 20-21, Iguerot Moché - Yoré Déa, volume 2, réponse 115, 'Hatam Sofer - 'Hochen Michpat, réponse 164.
Voir aussi [dans le même ordre d'idée] : 'Hazon Ovadia - Chabbath, volume 1, page 305, Ye'havé Da'at, volume 2, fin de la réponse 37, Halikhot 'Olam, volume 3, page 57.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.