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Quel est le sens de Roch Hachana ?

Rédigé le Mercredi 2 Septembre 2020
La question de Anonyme

Bonjour et merci pour le travail exceptionnel que vous faites.

On dit que, pendant toute la période de Roch Hachana, nous serons jugés sur notre année à venir, et, pour mériter une bonne année, il faut faire Téchouva.

Mais cette vision des choses m'a l'air enfantine. En effet, on voit clairement des gens ne respectant absolument pas Roch Hachana et vivre pourtant une belle année, donc qu'en a-t-il été de leur jugement ? Où est ce jugement qui aurait dû être négatif au vu de leurs actes mauvais pendant cette période ?

Pareil dans l'autre sens, des Tsadikim faisant Téchouva et pourtant, qui vont vivre une année difficile, tomber malade, mourir, donc où est ce jugement de Roch Hachana ? Sur quoi porte-t-il ? Quelle est concrètement la conséquence, si je fais Téchouva ou pas, qu'est-ce que cela va changer de l'année à venir ?

On voit des gens faire Téchouva et pleurer car ils ont peur de passer une mauvaise année, être malades, etc., même la Guémara dit que le jugement porte sur des notions matérielles ("Béné 'Hayé Oumezoné"), mais cela m'a l'air enfantin et pas la réalité des choses, pas lié l'un à l'autre comme on le voit de nos yeux par des exemples vivants.

J'ai entendu certains dire que le jugement ne portait que sur le niveau spirituel qu'on pourra atteindre ou pas pendant l'année, mais cela m'a l'air compliqué aussi. Déjà, cela est contradictoire avec la Guémara citée précédemment et cela va à l'opposé de la vision générale que tout le 'Am Israël a de cette fête, et je ne vois pas pourquoi on "tremblerait" à ce point pour une question de "quel niveau spirituel on va atteindre".

Donc concrètement, quelle est la réalité de cette fête, quel est le sens de cette fête et de ce jugement ? J'aimerais y voir clair.

Merci d'avance.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
7857 réponses

Chalom Ouvrakha,

Excellente question.

Elle a était posée par les Richonim sur place [Roch Hachana 16b].

Le Ran ainsi que le Ramban, à cause de cette question, nous expliquent que le "Tsadik" auquel nous faisons référence n'est pas celui qui ne commet pas de péchés, mais celui qui est Tsadik dans le jugement et la sentence d'Hachem.

C'est-à-dire qu'Hachem [pour des raisons que nous ne connaissons pas, mais qui sont tout à fait imaginables] a eu pitié de cette personne, et il est donc sorti du problème "comme" un Tsadik.

Aussi, le Racha' en question n'est pas le méchant, mais celui qui est sorti condamné par le jugement.

A priori, cette réponse ne convenait pas aux Tossefot [pour plusieurs raisons] et ils ont donc répondu qu'il est question ici d'un jugement et d'une condamnation dans le monde futur.

Le Ran et le Ramban n'ont pas voulu de cette réponse, pour plusieurs raisons, et certainement aussi à cause de votre question.

Comment pouvons-nous parler de jugement spirituel alors qu'il est question de notions matérielles ?

La réponse à cette question est de comprendre qu'en fait, si la personne est méritante dans le monde futur, on lui donnera les moyens matériels pour y arriver, la Parnassa, le Chalom [la paix], la santé [voir Sifté 'Haïm], et parfois, on devra la punir ici-bas avec des épreuves pour qu'elle puisse pénétrer dans le monde futur directement sans passer par le Guéhinom [voir Tossefot Haroch sur place].

Quoi qu'il en soit, selon l'avis du Ran ou du Tossefot, nous devons savoir que, parfois, le Tsadik reçoit des épreuves qui, justement, lui apporteront le pardon.

Faut-il encore ne pas se tromper sur la définition d'un Tsadik ou d'un Racha', car le calcul des Mitsvot ou des 'Avérot n'est pas uniquement quantitatif mais aussi "qualitatif", c'est-à-dire que le Tsadik qui accomplit un grand nombre de Mitsvot, dans le ciel, Hachem ne prendra en réel considération que celles qui sont réalisées avec ferveur et avec une approche personnelle [voir 'Alé Chour tome 2, page 415].

Aussi, le Racha' qui a commis des 'Avérot, mais qui a des remords ou qu'il ne les fait que parce qu’il est influencé par la société qui l'entoure, etc., ne sera pas considéré comme un réel Racha' [voir Rambam Hilkhot Téchouva 3-1 et 2 et Kessef Michné sur place].

Dans le cadre de notre réponse, je suis contraint d’être bref, bien que le sujet mériterait d’être plus approfondi et élucidé encore. En espérant avoir réussi à vous apporter une bonne réponse.

Kol Touv.

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