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Retirer une conversion, possible ?

Rédigé le Dimanche 4 Avril 2021
La question de Anonyme

Bonjour,

J’aimerais savoir s’il est possible de retirer la conversion à quelqu’un, si cette personne a fini le processus et qu’elle est allée au Mikvé ?

Merci d’avance pour votre réponse.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38379 réponses

Bonjour,

Dans certains cas, c'est ce qu'il faut faire.

Explications :

1. Si, au moment de la conversion, les membres du Beth-Din [tribunal rabbinique] étaient convaincus de la profonde sincérité du candidat à la conversion, mais qu’après une certaine période, le converti se conduit - même partiellement - comme auparavant, sa conversion n’est pas remise en cause. Il reste juif mais il a le statut d’un juif Moumar : son vin est inapte à la consommation, etc.

2. Si l’on réussit à prouver [c.q.f.d.] que sa sincérité - à l’époque de la conversion - n’était ni absolue ni tranchante, son statut de converti est annulé.

3. Pratiquement : Il ne faut rien faire sans que le cas soit présenté à une autorité rabbinique compétente ! Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 268, Halakha 12, ‘Aroukh Hachoul’han, chapitre 268, Halakha 8, Michnat Haguère, chapitre 15, Halakha 1, note 1.

4. Au moment de la conversion, il faut savoir qu'il y a 613 Mitsvot et accepter sincèrement, honnêtement et en toute bonne foi, l'accomplissement de toutes ces Mitsvot [en vigueur de nos jours]. Sans quoi, la conversion est nulle.

5. En général, le converti n'est pas au courant de toutes les Mitsvot à accomplir et des détails de chacune d'entre elles, du moins, il n'est pas obligatoire qu'il en ait connaissance.

6. Son "acceptation" doit être semblable à celle des Bné Israël au pied du mont Sinaï au moment où ils ont déclaré "Na'assé Vénichma' !" : avant même que les Mitsvot ne leur soient données, ils affirmèrent leur résolution d'obéir à tout ce qu'Hachem leur ordonnera. Depuis ce moment de l'histoire, cette déclaration est la devise de la Emouna [foi] de notre peuple et de la soumission à Sa volonté.

7. Le tribunal rabbinique doit être profondément convaincu que le converti est conscient de son acceptation et qu'il ressent pleinement que toutes les Mitsvot ont une origine divine. Voir Michnat Haguer, chapitre 2, Halakha 9-10.

8. Si le converti dit aux Dayanim qu'il ressent que certaines Mitsvot lui paraissent très difficiles et qu'il craint que son Yétser Hara' [mauvais penchant] l'empêche d'accomplir certaines Mitsvot, alors, s'ils sont profondément convaincus de sa sincérité, son "acceptation des Mitsvot" n'est pas invalidée, car, au fin fond de lui-même, il est animé du PROFOND DÉSIR d'accomplir TOUTES les Mitsvot. Voir Michnat Haguer, chapitre 2, Halakha 21.

9. Si toutes les conditions précitées sont remplies, la conversion reste valide, même si le converti ne parvient pas à accomplir certains détails de la Halakha.

Talmud Yébamot 47b, Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 268, Halakha 2, Rambam, Hilkhot Issouré Bia, chapitre 14, Halakha 8, Iguerot Moché, Yoré Déa, volume 1, réponse 160, volume 2, réponse 106, volume 3, réponses 106 et 108, 'Hazon Ich - Yoré Déa, passage 119, Techouvot Véhanhagot, volume 2, réponse 515, Michné Halakhot, volume 10, réponse 181, A'hiézer, volume 3, réponse 26, passage 4, Léhorot Nathan, Even Haézer, réponse 83, Min'hat Its'hak, volume 7, réponse 107.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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