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Suivre une fille que j'aime au prix de ma famille

Rédigé le Mercredi 22 Juin 2022
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

J’ai rencontré une fille que j’aime énormément mais elle part à Paris pour ses études et j’étais près à la suivre.

Le problème, c’est que toute ma famille s’y oppose, expliquant que je vais gâcher mon avenir professionnel.

Si je décide de la suivre, je risque de mettre toute ma famille à dos, mais si je ne la suis pas, j’ai peur de passer à côté de la personne qui est faite pour moi.

C'est un choix difficile et j’aurais aimé savoir quoi faire d’après la Torah ?

La réponse de Rav Yona GHERTMAN
Rav Yona GHERTMAN
122 réponses

Chalom,

La question que vous posez est traitée par les décisionnaires eu égard du respect des parents : lorsque ces derniers ne sont pas d'accord pour que leur enfant se marie avec telle ou telle personne, l'enfant a-t-il l'obligation de les écouter afin de les respecter ou bien peut-il aller à l'encontre de leur avis ?

Le Rama répond explicitement qu'il n'est pas nécessaire d'écouter ses parents dans un tel cas : "Et ainsi, si le père empêche son fils de se marier avec telle femme qu'il aime, le fils n'a pas besoin d'écouter le père" [Yoré Déa 240, 25].

Certains décisionnaires émettent toutefois la condition que les parents n'éprouvent pas une souffrance en raison de cette union [Méchiv Davar 2, 52, cité dans Yalkout Yossef Kiboud Av Vaèm 9, 18, p.438]. Cependant, la majorité des décisionnaires considèrent que c'est uniquement si la jeune femme a un comportement contraire à la Torah que les parents sont dans leur droit de s'opposer au mariage (c'est pour cela qu'Its'hak et Rivka ont imposé à leur fils, Ya'acov, de ne pas se marier avec une Cananénne, car cela allait totalement à l'encontre des valeurs transmises par la Torah [cf. Yalkout Yossef, Ibid..]).

De manière générale, les lois du respect des parents s'appliquent lorsqu'il y a un enjeu pour les parents eux-mêmes ; soit qu'ils bénéficient d'un service de l'enfant, soit que cela ne leur cause pas directement un manque de respect. Cependant, ils ne sont pas légitimes à imposer à leur enfant de ne pas être heureux pour une raison totalement subjective qui ne les touche pas directement. De plus, cela risque de pousser le fils a effectué un mariage avec une autre femme qu'il n'aime pas, ce qui peut avoir des conséquences dramatiques [Ibid.].

Cependant, ce sujet est très délicat. En effet, bien que ce ne soit pas une obligation de suivre l'avis des parents; ces derniers ont parfois un recul que l'enfant n'a pas : les sentiments amoureux ont parfois tendance à aveugler, et les parents peuvent voir certaines choses que l'intéressé ne voit pas lui-même.   De plus, la décision qui sera prise peut avoir de grands enjeux sur la poursuite des relations entre le fils et les parents. C'est pourquoi le Rav Its'hak Yossef recommande de ne pas agir dans la précipitation; mais de consulter dans un premier temps un Rav; puis d'en parler avec ses parents très calmement et dans une optique constructive [Ibid].

A votre disposition pour davantage de précisions.

Kol Touv.

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