Dans l'épisode précédent : La vie d’Olivier, jeune homme branché se définissant comme athée, a été bouleversée lorsque sa mère lui révéla sur son lit de mort qu’il était Juif. Suite à cette révélation, Olivier rencontra pour la première fois le Rav Lévy afin qu’il réponde à une question qui le taraudait : “Etre Juif, c’est quoi ?” Cette première rencontre, loin d’ébranler ses convictions rationalistes et athées, lui a toutefois donné matière à réflexion.

Le lendemain matin de sa rencontre avec le Rav Lévy, Olivier se leva tard. Il avait l’impression d’avoir fait un mauvais rêve. Pourvu que tout cela ne soit pas vrai, se dit-il… Pour lui, seule la science pouvait expliquer les origines de l’Humanité. Il avait grandi avec l’idée que la religion était obscurantiste voire malsaine, et tout à coup, il se trouvait quelque peu déstabilisé par les arguments de ce rabbin. Il a eu du mal à s’endormir, peut-être à cause de son impatience inavouée à rencontrer à nouveau ce rabbin. Après tout, Olivier n’a pas dit son dernier mot. Les propos du rabbin étaient certes sensés, mais le jeune homme doit encore en apprendre plus pour se faire une idée. Le jour du rendez-vous, Olivier est tendu et inquiet. Mais il doit absolument aller au bout des choses.

Rav Levy : Bonjour Olivier, tu es ponctuel. Je peux te servir un café ?

Olivier : Bonjour Monsieur le Rabbin. Pour le café, ça ira j’en ai pris deux ce matin. 

Ecoutez Monsieur le Rabbin, j’ai beaucoup réfléchi à notre conversation de la fois dernière et… J’ai du mal à digérer tout ça ! 

Rav Levy : As-tu relevé une contradiction dans mon raisonnement ?

Olivier : Non, et c’est bien ça le problème. J’ai bien réfléchi à votre démonstration, le don de la Torah en présence de millions de témoins, la transmission comme vous l’avez dit… C’est assez plausible, logique, presque... irréfutable, c’est ce qui me dérange ! Pourquoi tout le monde n’adopte pas votre vision des choses si elle est si vraie ?!

Rav Levy : La majorité l’a adopté ! La majorité de l’Humanité est chrétienne ou musulmane, ces deux grandes religions basent le fondement de leur foi sur la révélation divine faite par D.ieu au peuple juif.

Olivier : Non, je ne parle pas d’eux mais des gens athées comme moi et des scientifiques. Eux ne tiennent pas du tout ce discours, et pourtant ce sont des savants, des gens pragmatiques et rationnels.

Rav Levy : Que disent-ils selon toi ?

Olivier : Ils disent que l’Univers et l’Homme se sont créés tout seul, sans aucune force directrice, au travers d’une évolution de la nature qui trie d’elle-même, rejetant ce qui n’est pas nécessaire et gardant ce qui l’est. C’est la théorie de l’évolution de Charles Darwin.

Rav Levy : Laisse-moi te poser une question : si te trouves en randonnée seul dans le désert et que tu découvres sous une des dunes de sable un appareil photo numérique dernier cri, quel serait la première idée qui te passerait par la tête ?

Olivier : Que d’autres sont passés par là avant moi et qu’ils l’ont perdu.

Rav Levy : Et si je te contredis et que je déclare que cette appareil s’est créé tout seul. ? Tout d’abord : les microsystèmes électroniques internes, puis leur assemblage exact, avec le diaphragme, l’objectif et l’obturateur. Ensuite, les connections avec la coque de plastique externe et sa forme savamment sculptée et que tout ça s’est conçu via des modifications aléatoires étalés sur des millions d’années. La matière première s’est créé toute seule, puis des mini séismes ont bougé chaque particule pour l’encastrer exactement où elle avait besoin de s’encastrer et d’autres sortes de « hasard » précis de la sorte. Qu’en penses-tu ?

Olivier : Honnêtement, cela me paraît impossible.

Rav Levy : Pourtant, d’après toi, la parfaite architecture du monde qui nécessite infiniment plus de précision qu’un simple appareil photo est le fruit du hasard !

Prend l’œil par exemple : placée en sûreté dans une cavité osseuse proéminente, il est protégée des chocs. Il est pourvu d’une paupière qui se rabat automatiquement quand un objet s’en approche et qui se rétracte opportunément quand elle est inutile. L’œil baigne constamment dans un fluide antiseptique et calmant fourni par les conduits des larmes. Les sourcils interceptent la transpiration et les cils empêchent les corps étrangers de pénétrer. La couche blanche, extérieure du globe oculaire, est solide pour protéger l’œil et préserver sa forme contre l’élongation ou l’aplatissement, ce qui endommagerait la vue. La pupille de l’œil est noire à l’image d’une caméra pour pouvoir absorber l’excès de lumière qui rendrait l’image floue. L’œil est pourvu de lentilles cristallines et d’un écran, la rétine, sur lequel l’image est projetée. Cet écran est composé de neuf couches contenant plusieurs millions de bâtonnets et de cônes et un labyrinthe de fibres nerveux d’une complexité étourdissante. La pupille se dilate dans l’obscurité pour admettre le maximum de lumière et elle se contracte au soleil pour exclure l’excès de lumière. Mis à part son ajustement automatique à l’intensité de la lumière, l’œil possède un autoréglage du foyer pour s’ajuster aux distances. Il prend des photos couleur et exerce un mouvement de rotation pour fixer l’image dans tous les sens… Nous n’aurions pas assez de temps pour énumérer les merveilles de cet organe.

Olivier : Oui, c’est vrai que l’oeil est un organe fascinant. J’ai lu pas mal de choses sur ça. Mais il y a certainement une explication rationnelle à la formation de l’oeil.

Rav Levy : Cela n’engage que toi ! Même le père de la théorie de l’évolution lui-même, Charles Darwin, écrit dans son livre que l’œil s’avère être un sérieux problème à sa théorie. Compte tenu du fait que les éléments qui constitue l’œil se doivent d’être simultanément assemblés sans quoi l’œil est invalide ; or la simultanéité est la marque d’un assemblage intelligent et non pas aléatoire. 

Olivier : Je sais, il écrit ça dans le chapitre « les difficultés de la théorie ».

Rav Levy : Plus que ça, il déclare que si sa théorie est juste, il devrait se trouver dans la terre toutes les formes transitoires qui témoignent du passage d’une espèce à l’autre sous forme de fossile, c’est-à-dire des millions de fossiles de formes de transitions, or aujourd’hui, 150 ans après, pas une seule forme transitoire n’a été découverte.

Olivier : Alors là non, je vous arrête tout de suite, les scientifiques ont découvert un grand nombre de fossiles de forme transitoire et ça a fait la une des journaux !

Rav Levy : Ca a fait la une en son temps, mais bien vite il a été démontré que tout n’était que supercherie.

Olivier : Vous avez des exemples ?

Rav Levy : En décembre 1912, une nouvelle retentissait : une forme transitionnelle a été découverte à Piltdown en Angleterre - l’Homme de Piltdown. Pendant 40 ans, la représentation de ce crâne fut exposée dans plus de 300 musées au travers le monde. Des générations entières de scientifiques ont fondé leurs travaux dessus, jusqu’à ce que le 21 décembre 1953, l’affaire éclate au grand jour : l’homme de Piltdown n’était qu’une supercherie. Il s’est avéré en réalité qu’on avait assemblé une mâchoire d’orang-outang avec un crâne humain. La supercherie fut dévoilée par l’un des directeurs du British Muséum qui avaient soumis le crâne à un réexamen plus approfondi en présence de deux professeurs de l’université d’Oxford. Les traces du fluor, présentées dans les os de l’homme de Piltdwon étaient incompatibles avec l’âge qui lui avait été donné. En fin de compte, il s’est avéré que sa mâchoire avait été traitée au bichromate afin de la vieillir, tandis que les dents avaient été limées. 

Si tu veux un autre exemple : en 1922, Henry Osborn déclarait avoir mis la main sur un fossile transitionnel découvert au Nébraska. Bien qu’il ne s’agissait que d’une simple dent, les « experts » lui ont recréé le portrait de toute pièce et à partir de ça lui ont même attribué une femme lui ressemblant. Le couple du Nébraska était né ! Cinq années plus tard, le fossile était identifié. Il ne s’agissait en fait que d’une vulgaire dent de porc. D’ailleurs, en 1927, le numéro 16 de la revue Sciences publiait officiellement que «  le monde de la science reconnaissait son erreur ». Mais le mal était déjà fait, plus d’un million de visiteurs s’émerveillaient devant la reproduction de Hesperopithecus Haoldcooki au musée d’histoire naturelle américain.

Olivier : C’est sûr que la dénonciation de la supercherie a fait moins de bruit.

Rav Levy : Tu comprends, ce sont des centaines de millions de personnes à qui on a menti, leur faisant croire que la théorie de l’évolution était fondée. Ces gens-là ont pris ensuite pour postulat de base que cette théorie est vraie. Scientifique ou pas, c’est dur de revenir sur ses croyances. 

Olivier : Vous avez d’autres exemples du genre ?

Rav Levy : Malheureusement, ce n’est pas ce qui manque !

Tu as peut être entendu parler du Professeur Reiner Protsch von Zieten : anthropologue réputé, spécialiste en datation, dont la communauté scientifique attribue des centaines de datations. Du moins, ce fût le cas jusqu’en 2004 où il fut renvoyé de l’université de Francfort pour falsification. Les experts estiment que Protsch ne savait pas se servir des appareils de mesure du carbone 14, et qu’il aurait délibérément caché son incompétence. 

Un autre exemple parmis tant d’autre : le National Geographic publiait en 1999 un article sur l’archaeoraptor, une espèce dite intermédiaire entre les dinosaures et les oiseaux. On venait de découvrir un fossile en Chine. Puis, à la suite d’un examen au rayon X, il s’est avéré n’être lui aussi qu’un vulgaire canular.

Ou encore en 1983, dans la forêt d’Orce en Espagne : un os daté de 900 000 ans par les scientifiques comme ayant appartenu au à un adolescent de 17 ans… Jusqu’en 1986 où après examen du crâne par une équipe d’experts français, le crâne s’est avéré être le crâne d’un âne de seulement 4 mois ! 

Olivier : Il y a tant de falsifications dans la communauté scientifique ?

Rav Levy : Des commissions d’enquêtes internationales chargées de vérifier les travaux archéologiques ont même été mises en place. Broad, W. and Wade. N., Betrayers of the Truth : Fraud and Deceit in the Halls of Science, Simon and Schuster…

Olivier : Vous avez l’air d’en connaître un rayon ! Pourquoi vous êtes-vous passionné pour la paléontologie ?

Rav Levy : Ce qui me passionne, c’est le Emet, la vérité. Un Juif est toujours en quête de vérité. C’est ce qu’on recherche quand on étudie la Torah. La Torah n’est pas étrangère à la science. En tant que plan du monde, elle contient tous les savoirs. La science ne peut donc que confirmer la Torah. Du moins pour les scientifiques honnêtes qui comme nous recherchent la vérité.

Olivier : Il y aurait donc tant de tricheurs dans la communauté scientifique ?!

Rav Levy : Attention, chez les scientifiques il y a aussi des gens droits et honnêtes qui sont soucieux de la vérité, mais malheureusement leurs voix ne sont pas toujours entendues, car moins médiatisées. Si tu veux bien, on en parle une prochaine fois, j’ai un cours à donner et mes élèves arrivent.

Olivier : Oui, ça m’intéresse beaucoup. La semaine prochaine, même jour même heure alors…