Logo Torah-Box
Torah PDF

Torah écrite (pentateuque) » Deutéronome (Devarim)

Chapitre 29 (Nitsavim)

Afficher le commentaire de RachiAfficher en Hébreu Télécharger le PDF
29,1
Moïse fit appel à tout Israël, et leur dit: "Vous-mêmes, vous avez vu tout ce que l'Éternel a fait à vos yeux, dans le pays d'Egypte, à Pharaon, à tous ses serviteurs, à son pays entier;
29,2
ces grandes épreuves dont tes yeux furent témoins, ces signes et ces prodiges extraordinaires.
29,3
Et jusqu'à ce jour, le Seigneur ne vous a pas encore donné un cœur pour sentir, des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre!
Et Hachem ne vous a pas donné un cœur pour connaître

Pour reconnaître les bontés du Saint béni soit-Il et vous attacher à Lui

Jusqu’à ce jour-ci

J’ai appris que c’est ce jour-là que Mochè a donné aux descendants de Léwi le livre de la Tora, ainsi qu’il est écrit dans la sidra Wayèlekh : « Il la donna aux pontifes, fils de Léwi… » (infra 31, 9). Tout Israël s’est [alors] présenté devant Mochè et ils lui ont dit : « Mochè notre maître ! Nous aussi étions au Sinaï et avons accepté la Tora. Et c’est à nous qu’elle a été donnée. Pourquoi laisses-tu les enfants de ta tribu l’accaparer ? Ils nous diront demain : “Ce n’est pas à vous qu’elle a été donnée, mais à nous !” » Mochè s’est réjoui de ce langage, et c’est ainsi qu’il leur a dit : « Ce jour-ci tu es devenu un peuple, etc. » (supra 27, 9) – « C’est aujourd’hui que j’ai compris que vous êtes attachés à Hachem et désirez [Sa présence]. 

29,4
Je vous ai fait marcher quarante ans dans le désert, vos vêtements ne se sont point usés sur vous, ni la chaussure de vos pieds ne s'est usée.
29,5
Du pain, vous n'en avez pas mangé; du vin ou autre boisson forte, vous n'en avez pas bu, afin que vous apprissiez que c'est moi, l'Éternel, qui suis votre Dieu!
29,6
Vous êtes ainsi parvenus jusqu'à cette contrée. Là, Sihôn, roi de Hesbon, et Og, roi du Basan, ont marché à notre rencontre pour nous livrer bataille, et nous les avons battus.
Vous êtes venus vers cet endroit-ci

Maintenant que vous vous regardez comme grands et comme glorieux, ne vous rebellez pas contre Hachem, gardez vos cœurs de s’enorgueillir et..

29,7
Puis, nous avons pris leur pays et l'avons donné, comme possession héréditaire, à la tribu de Ruben, à celle de Gad et à la demi-tribu de Manassé.
29,8
Observez donc les termes de cette alliance et mettez-les en pratique, si vous voulez réussir dans toutes vos œuvres.
« vous garderez les paroles de cette alliance-là

Autre explication : « Et Hachem ne vous a pas donné un cœur pour connaître » (verset 3) – aucun homme ne peut pénétrer à fond l’esprit de son maître ni la sagesse de son enseignement avant quarante ans [de présence à ses côtés] (‘Avoda zara 5b). C’est pourquoi Hachem n’a pas été pointilleux à votre égard jusqu’à ce jour, mais il le sera désormais, et donc « vous garderez les paroles de cette alliance-là, etc. »

29,9
Vous êtes placés aujourd'hui, vous tous, en présence de l'Éternel, votre Dieu: vos chefs de tribus, vos anciens, vos préposés, chaque citoyen d'Israël;
Vous vous tenez

Cela nous apprend que Mochè les a rassemblés devant le Saint béni soit-Il le jour de sa mort pour les faire entrer dans l’alliance

Vos chefs

Les chefs de vos tribus

Vos anciens

Priorité est donnée aux gens importants, et ensuite « tout homme d’Israël »

29,10
vos enfants, vos femmes et l'étranger qui est dans tes camps, depuis le fendeur de bois jusqu'au puiseur d'eau,
Depuis le fendeur de ton bois

Cela nous apprend que des Kena‘anis sont venus se convertir à l’époque de Mochè comme allaient le faire les Guiv‘onites à celle de Yehochou‘a. Et c’est ce qui est écrit à propos des Guiv‘onites : « Ils ont procédé “eux aussi” avec ruse » (Yehochou‘a 9, 4). Et Mochè en a fait des fendeurs de bois et des puiseurs d’eau

29,11
afin d'entrer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, et dans son pacte solennel, par lesquels il traite avec toi en ce jour,
Pour que tu passes

Pour que tu entres dans l’alliance. Et il n’est pas correct de comprendre ce mot comme signifiant : « pour te faire passer », mais plutôt comme dans : « pour que vous les fassiez » (supra 4, 14)

Pour que tu passes dans l’alliance

Par la voie d’un passage. Voici comment procédaient ceux qui concluaient des alliances : Ils dressaient une rangée [d’objets] d’un côté et une de l’autre et ils passaient entre elles, comme il est écrit : « … quand ils ont coupé le veau en deux et sont passés entre ses morceaux » (Yirmeya 34, 18)

29,12
voulant te constituer aujourd'hui pour son peuple, et lui-même être ton Dieu, comme il te l'a déclaré, et comme il l'avait juré à tes pères Abraham, Isaac et Jacob.
Afin qu’il t’établisse aujourd’hui pour Lui comme peuple

Tout ce désagrément, Il se l’est donné pour t’établir devant Lui comme peuple

Et Lui sera pour toi comme Eloqim

Parce qu’Il t’a parlé et qu’Il a juré à tes ancêtres de ne pas échanger leur descendance contre une autre nation. Voilà pourquoi Il vous impose tous ces serments-là de ne pas L’irriter, puisqu’Il ne peut pas se séparer de vous. Ici s’achève mon explication littérale du paragraphe. Le Midrach aggada demande : Pourquoi ce paragraphe fait-il immédiatement suite à celui des malédictions ? Parce que, quand Israël a entendu quatre-vingt dix-huit malédictions en plus des quarante-neuf qui se trouvent dans Wayiqra, ils sont devenus verts [de terreur] et ils ont dit : « Qui pourra faire face à celles-là ? » Mochè a commencé de les tranquilliser : « “Vous vous tenez tous aujourd’hui devant Hachem”, vous L’avez souvent irrité sans qu’Il vous ait exterminés, et vous vous êtes maintenus devant Lui. 

Aujourd’hui

De même que le jour ne cesse jamais de se lever et qu’après les ténèbres vient la lumière, de même vous éclaire-t-Il et continuera-t-Il de vous éclairer (Sanhèdrin 110b). Ce sont les malédictions et les punitions qui assurent votre pérennité et votre stabilité devant Lui. Le paragraphe précédent contient lui aussi des paroles tranquillisantes : « Vous avez vu tout ce que Hachem a fait etc. » (verset 1). Autre explication de « Vous vous tenez… » : Etant donné qu’Israël allait changer de chef et passer de la férule de Mochè à celle de Yehochou‘a, il les a fait mettre en rangs afin d’exciter leur zèle. Yehochou‘a a procédé de même (Yehochou‘a 24, 1), ainsi que Chemouel : « Et maintenant tenez-vous là, je vais vous prendre à partie devant Hachem » (I Chemouel 12, 7), lorsqu’ils ont été soustraits à son autorité pour passer sous celle de Chaoul

29,13
Et ce n'est pas avec vous seuls que j'institue cette alliance et ce pacte;
29,14
mais avec ceux qui sont aujourd'hui placés avec nous, en présence de l'Éternel, notre Dieu, et avec ceux qui ne sont pas ici, à côté de nous, en ce jour.
Et avec celui qui n’est pas ici

Ainsi qu’avec les générations futures

29,15
Car vous savez le séjour que nous avons fait au pays d'Egypte, et nos pérégrinations parmi les peuples où vous avez passé;
Car vous savez […] vous avez vu leurs exécrations

Puisque vous avez pu voir de l’idolâtrie, et que l’un de vous, peut-être, pourra se laisser entraîner à les suivre

29,16
vous avez vu leurs abominations et leurs immondes idoles, le bois et la pierre; l'argent et l'or déifiés chez eux.
Vous avez vu leurs exécrations (chiqoutséhem)

Ainsi nommées car aussi répugnantes que les animaux impurs (cheqatsim)

Leurs idoles (guilouléhem)

Aussi repoussantes et répugnantes qu’un excrément (galal)

De bois et de pierre

Celles de bois et de pierre, vous les avez vues à découvert, car les idolâtres ne craignent pas qu’on les vole. Celles d’argent et d’or, en revanche, sont chez eux dans leurs « chambres de marbre » (Ye‘hezqèl 8, 12) car ils ont peur qu’on les vole

29,17
Or, il pourrait se trouver parmi vous un homme ou une femme, une famille, une tribu, dont l'esprit, infidèle aujourd'hui déjà à l'Éternel, notre Dieu, se déterminerait à servir les dieux de ces nations; il pourrait exister parmi vous quelque racine d'où naîtraient des fruits vénéneux et amers.
De peur qu’il y ait parmi vous

C’est pourquoi il faut que je vous fasse prêter serment

De peur qu’il y ait parmi vous

Peut-être y a-t-il parmi vous

Dont le cœur se détourne aujourd’hui

D’accepter sur lui l’alliance

Une racine qui produise du poison et de l’absinthe

Une racine produisant une herbe aussi amère que le coriandre, lequel est amer, c’est-à-dire qui fasse fructifier et multiplier les impies en votre sein

29,18
C'est-à-dire qu'après avoir entendu les termes de cette imprécation, cet homme se donnerait de l'assurance dans le secret de son cœur, en disant: "Je resterai heureux, tout en me livrant à la passion de mon cœur;" et alors la passion assouvie entraînerait celle qui a soif.
Il se bénisse dans son cœur

Expression de « bénédiction ». Il s’attribue dans son cœur une bénédiction de paix en se disant : « Ces malédictions-là ne m’atteindront pas, mais “j’aurai la paix”. 

Il se bénisse

En français médiéval : « benedira sei », comme : « il “se” rasera » ou : « il “se” jugera »

Je marcherai dans le bon plaisir (cherirouth) de mon cœur

Selon ce que montrera mon cœur, comme dans : « Je le regarderai (achourènnou), et pas de près » (Bamidbar 24, 17), c’est-à-dire ce que mon cœur envisage de faire

Afin d’ajouter la satiété

Car je lui ajouterai des punitions pour ce qu’il a fait jusqu’à présent par mégarde et que je n’avais pas réprimé. Il est maintenant cause de leur jonction avec ce qu’il a fait de manière délibérée, de sorte que je lui ferai payer pour le tout. C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos : « pour lui ajouter les péchés commis par mégarde à ceux commis délibérément »

La satiété

Ce qu’il a fait par mégarde, comme agit un homme ivre, de manière inconsciente

La soif

Ce qu’il a fait consciemment et poussé par un désir

29,19
L'Éternel ne consentira jamais à lui pardonner! Oui, alors, la colère de l'Éternel et son indignation s'enflammeront contre cet homme, et toutes les malédictions consignées dans ce livre s'abattront sur lui, et le Seigneur effacera son nom de dessous le ciel.
Fumera la colère de Hachem

Le corps, sous l’effet de la colère, se met à bouillonner, et de la fumée sort du nez. Ainsi : « la fumée est montée dans son nez » (II Chemouel 22, 9). Il est vrai que cette [façon de s’exprimer] ne convient pas pour Hachem, mais le texte s’adresse à l’oreille d’une manière qui lui est familière, [par des mots] qu’elle a l’habitude de comprendre

Et sa jalousie

Dans le sens de « colère ». En français médiéval : « enprenment » (voir Rachi Chemoth 20, 5). On saisit les instruments de la vengeance et l’on ne déroge pas à ses habitudes

29,20
Et il le distinguera, par le malheur, entre toutes les tribus d'Israël, en lui infligeant toutes les malédictions du pacte formulé dans ce livre de la doctrine.
Qui est écrite dans ce livre-ci (hazè) de la loi

Et il est écrit plus haut : « Egalement toute maladie et tout coup qui n’est pas écrite dans le livre de “cette loi-ci” (hazoth) » (supra 28, 61). Le mot hazoth (« celle-ci ») est au féminin et se rapporte à la Tora, alors que le mot hazè (« celui-ci ») est au masculin et se rapporte au livre. La différence entre ces deux expressions est marquée par les indications musicales : Dans le chapitre des malédictions, le tip‘ha (signe disjonctif) est placé sous le mot beséfèr (« dans le livre ») et les deux mots hatora et hazoth sont joints l’un à l’autre, d’où l’adjectif démonstratif [féminin] hazoth. Ici, en revanche, le tip‘ha est placé sous le mot hatora, de sorte que ce sont les mots beséfèr et hatora qui sont joints l’un à l’autre, d’où l’emploi du masculin pour l’adjectif démonstratif puisque celui-ci se rapporte au mot séfèr

29,21
Alors, quand les générations futures, vos descendants qui naîtront plus tard, et l'étranger venu d'une contrée lointaine, observeront les plaies de ce pays-là et les calamités dont le Seigneur l'aura affligé:
29,22
terre de soufre et de sel, partout calcinée, inculte et improductive, impuissante à faire pousser une herbe; ruinée comme Sodome et Gomorrhe, Adma et Séboïm, que l'Éternel bouleversa dans sa colère et dans son courroux;
29,23
et quand ils diront, tous ces peuples: "A quel propos l'Éternel a-t-il ainsi traité ce pays? Pourquoi s'est allumée cette grande colère?"
29,24
On répondra: "Parce qu'ils ont abandonné l'alliance de l'Éternel, Dieu de leurs pères, l'alliance qu'il avait contractée avec eux, après les avoir fait sortir du pays d'Egypte;
29,25
parce qu'ils sont allés servir des divinités étrangères et se prosterner devant elles, des divinités qu'ils ne connaissaient point et qu'ils n'avaient pas reçues en partage.
Qu’ils ne connaissaient pas

Ils n’ont pas détecté en eux de puissance divine

Et il ne leur a rien donné en partage

Il ne le leur a pas donné comme part. Et le Targoum Onqelos rend cette expression par : « et ils ne leur ont fait aucun bien ». Cette expression : « il n’a pas donné en partage » [au singulier] signifie que cette divinité qu’ils se sont choisie ne leur a légué aucun héritage ni aucune part

29,26
Alors la colère de l'Éternel s'est allumée contre ce pays-là, au point de diriger sur lui toutes les malédictions écrites dans ce livre;
29,27
et l'Éternel les a arrachés de leur sol avec colère, animosité, indignation extrême, et il les a jetés sur une autre terre comme cela se voit aujourd'hui."
Hachem les a arrachés (wayitechém)

Comme le rend le Targoum Onqelos : « Il les a rejetés ». De même : « Me voici les rejetant (nothcham) de sur leur terre » (Yirmeya 12, 14)

29,28
Les choses cachées appartiennent au Seigneur, notre Dieu; mais les choses révélées importent à nous et à nos enfants jusqu'aux derniers âges, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette doctrine.
Les choses cachées sont à Hachem

Sans doute pourriez-vous dire : « Que pouvons-nous faire ? Tu punis la collectivité pour les pensées de l’individu ! Il est [en effet] écrit : “… de peur qu’il n’y ait parmi vous une racine…” (verset 17) suivi de : “… ils verront les coups de ce pays-là et ses maladies…” (verset 21). Nul pourtant ne peut connaître les réflexions d’autrui ! » Je ne vous punis pas pour les [pensées] cachées, car elles sont « à Hachem, notre Eloqim ». Seul en répondra l’individu [qui les a formées]. Les « choses manifestes », en revanche, sont « pour nous et pour nos fils », en ce sens que nous devons extirper le mal de chez nous. Et si nous n’en faisons pas justice, la collectivité sera punie. Les lettres formant les mots lanou (« pour nous ») et oulvanénou (« et pour nos fils ») sont surmontées de points, à interpréter comme signifiant : Même pour ce qui est manifeste, Il ne punira la collectivité qu’après qu’ils auront traversé le Yardén, lorsqu’ils auront accepté le serment sur le mont Guerizim et sur le mont ‘Eval et qu’ils seront devenus garants les uns des autres (Sanhèdrin 43b)

Soyez le premier à commenter ce cours !
Newsletter Torah-Box

Pour recevoir chaque semaine les nouveaux cours et articles, inscrivez-vous dès maintenant :

29 Mars 2024 - 19 Adar II 5784

  • 06:06 Mise des Téfilines
  • 06:58 Lever du soleil
  • 13:14 Heure de milieu du jour
  • 19:31 Coucher du soleil
  • 20:09 Tombée de la nuit

Chabbath Tsav
Vendredi 29 Mars 2024

Entrée à 19:13
Sortie à 20:13


Changer de ville