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Torah écrite (pentateuque) » Genèse (Berechit)

Chapitre 8

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8,1
Alors Dieu se souvint de Noé, et de tous les animaux sauvages et domestiques qui étaient avec lui dans l’arche. Dieu fit passer un souffle sur la terre, et les eaux se calmèrent.
Eloqim se souvint

Il est écrit ici Eloqim, qui est le nom de Dieu lorsqu’Il exerce la stricte justice. Celle-ci est transformée en miséricorde grâce à la prière des justes. La miséricorde, en revanche, cède la place à la stricte justice sous l’influence de la méchanceté des scélérats, ainsi qu’il est écrit : « Hachem vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre » et : « Et Hachem dit : j’effacerai l’homme » (supra 6, 5 et 7), où pourtant le texte emploie le nom du Dieu de miséricorde (Beréchith raba 33, 3)

Eloqim se souvint de Noa‘h...

En quoi s’est-Il souvenu des animaux ? Du mérite qu’ils se sont acquis en n’ayant pas « corrompu leur voie » avant le déluge et en s’abstenant de rapports sexuels dans l’arche (Midrach tan‘houma 58, 11)

Eloqim fit passer un souffle

Un souffle de consolation et d’apaisement passa devant lui

Sur la terre

A cause de ce qui se passait sur la terre

Les eaux s’apaisèrent

Comme dans : « quand la colère du roi se fut apaisée » (Esther 2, 1). Cela signifie un retour à la sérénité après une colère

8,2
Les sources de l'Abîme et les cataractes célestes se refermèrent, et la pluie ne s'échappa plus du ciel.
Se refermèrent les sources

Lorsqu’elles s’étaient ouvertes, le texte avait spécifié : « “toutes” les sources » (supra 7, 11), alors qu’ici ne figure pas le mot « toutes ». Sont restées celles qui sont nécessaires au monde, comme les eaux chaudes de Tibériade, et d’autres similaires (Beréchith raba 33), [l’eau du déluge ayant été brûlante (Sanhèdrin 108a)]

La pluie fut retenue (wayikalé)

Elle fut retenue, comme dans : « ne retiens pas (lo tikhla), Hachem ta miséricorde » (Tehilim 40, 12), ou dans : « nul d’entre nous ne te refusera (lo yikhlè) sa tombe » (infra 23, 6)

8,3
Les eaux se retirèrent de dessus la terre, se retirèrent par degrés; elles avaient commencé à diminuer au bout de cent cinquante jours.
Au bout de cent cinquante jours

Elles commencèrent à diminuer. C’était le 1er siwan (Séder ‘olam, 4). Comment cela ? Les pluies avaient cessé de tomber le 27 kisléw. Il reste donc trois jours pour finir kisléw, plus les vingt-neuf jours de tévèth, ce qui fait trente-deux jours. Les quatre mois suivants : chevat, adar, nissan et iyar totalisent cent dix-huit jours, d’où un total de cent cinquante jours

8,4
Le septième mois, le dix-septième jour du mois, l'arche s'arrêta sur les monts Ararat.
Le septième mois

C’était en siwan, septième mois à partir de kisléw où les eaux avaient cessé de tomber

Le dix-septième jour

D’où l’on apprend que l’arche était enfoncée de onze coudées au-dessous du niveau des eaux. Il est écrit, en effet : « le premier jour du dixième mois apparurent les cimes des montagnes » (verset 5). C’était le mois de av, qui est le dixième mois à compter de ‘hechwan pendant lequel les pluies ont commencé de tomber. Or, les eaux s’étaient élevées de quinze coudées au-dessus du niveau des montagnes. Elles ont donc diminué de quinze coudées en soixante jours, du 1er siwan jusqu’au 1er av, soit une coudée en quatre jours. Le 16 siwan, elles n’avaient baissé que de quatre coudées, et l’arche s’est arrêtée le lendemain 17. Son tirant d’eau était donc de onze coudées

8,5
Les eaux allèrent toujours décroissant jusqu'au dixième mois; le premier jour du dixième mois, apparurent les cimes des montagnes.
Du dixième mois apparurent les cimes des montagnes

C’était le mois de av, qui est le dixième mois à compter de ‘hechwan pendant lequel les pluies ont commencé de tomber. Et si tu dis que c’est eloul, en tant que dixième mois après kisléw où la pluie s’est arrêtée, de la même manière que le septième mois, siwan, était le septième mois après la fin des pluies (verset 4), cela n’est pas soutenable. Car on ne peut compter le septième mois qu’à partir de la fin des pluies. En effet, les quarante jours de pluies et les cent cinquante jours de grossissement des eaux ne se seraient pas achevés le 1er siwan. Et si tu soutiens que c’est le septième mois à partir du commencement des pluies, ce ne serait pas siwan. Quant au dixième mois, on ne peut le compter qu’à partir du commencement des pluies. Car si tu devais le faire à partir de l’arrêt des pluies et dire que c’est eloul, tu n’arriverais pas à dire que « au premier mois, le premier jour du mois, les eaux furent séchées de dessus la terre » (verset 13). En effet, quarante jours après que les sommets des montagnes furent apparus, Noa‘h envoya le corbeau. Il a attendu vingt et un jours pour envoyer la colombe, ce qui donne soixante jours depuis l’apparition du sommet des montagnes jusqu’à l’assèchement total de la surface de la terre. Or, si tu dis que c’est en eloul que sont apparus les sommets des montagnes, la terre se serait asséchée en ‘hechwan. Or, la Tora l’appelle le premier mois. Et le premier mois ne peut être autre que tichrei, comme premier mois après la création du monde, ou nissan, selon l’opinion de rabi Yehochou‘a

8,6
Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait pratiquée à l'arche.
Au bout de quarante jours

Qui ont suivi l’apparition des sommets des montagnes

La fenêtre de l’arche qu’il avait faite

Pour l’éclairage, et non la porte servant à l’entrée et à la sortie (Beréchith raba 33, 5)

8,7
Il lâcha le corbeau, qui partit, allant et revenant jusqu'à ce que les eaux eussent laissé la terre à sec.
Allant et revenant

Le corbeau ne cessait de tournoyer autour de l’arche et n’accomplissait pas sa mission, parce qu’il suspectait sa compagne, ainsi que nous le trouvons au dernier chapitre du traité Sanhèdrin (108b)

Jusqu’à ce que les eaux eussent séché de dessus la terre

Le sens littéral est simple, mais le midrach explique comme suit : Le corbeau [allait et revenait dans le monde] comme ayant été mis en réserve pour une autre mission lors d’un autre assèchement des eaux, à l’époque du prophète Eliyahou, ainsi qu’il est écrit : « les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande » (I Melakhim 17, 6, Beréchith raba 33, 5)

8,8
Puis, il lâcha la colombe, pour voir si les eaux avaient baissé sur la face du sol.
Il renvoya la colombe de chez lui

Au bout de sept jours, puisqu’il est écrit : « il attendit encore sept autres jours » (verset 10). C’est donc que la première fois aussi, il avait attendu sept jours

Il renvoya

Le mot ne signifie pas ici qu’il l’a envoyée en mission, mais qu’il l’a renvoyée. Il voulait la lâcher pour de bon, et voir ainsi si les eaux avaient diminué. Dans le cas où elle aurait trouvé un point d’appui, elle ne serait pas revenue

8,9
Mais la colombe ne trouva pas de point d'appui pour la plante de ses pieds, et elle revint vers lui dans l'arche, parce que l'eau couvrait encore la surface de la terre. Il étendit la main, la prit et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche.
8,10
Il attendit encore sept autres jours, et renvoya de nouveau la colombe de l'arche.
Il attendit

Le texte emploie souvent ce verbe, comme dans : « ils m’écoutaient, pleins d’attente [weyi‘hélou] » (Iyov 29, 21)

8,11
La colombe revint vers lui sur le soir, tenant dans son bec une feuille d'olivier fraîche. Noé jugea que les eaux avaient baissé sur la terre.
Dans son bec... arrachée

Taraf (« tenant ») est au masculin, tandis que befiha (« dans son bec ») est au féminin. Je prétends que c’était un mâle, et que c’est la raison pour laquelle le texte emploie alternativement le masculin et le féminin. Car le mot yona (« colombe ») est du genre féminin, comme dans : « ses yeux sont comme des colombes sur le bord des cours d’eau. Elles baignent (ro‘hatsoth, au féminin) dans le lait » (Chir hachirim 5, 12), ou dans : « comme les colombes des vallées, toutes gémissantes (hagguéayoth) » (Ye‘hezqel 7, 16), ou dans : « Efrayim est devenu comme une colombe étourdie (fotha) » (Hoché‘a 7, 11)

Arrachée

Taraf veut dire : « elle avait saisi ». Mais pour le midrach, ce mot désigne la nourriture de la colombe. Quant au mot befiha (« dans son bec »), le midrach l’interprète comme une parole prononcée par la colombe : « Que ma nourriture soit aussi amère que l’olive, du moment qu’elle me vient de ta main, plutôt que douce comme le miel, mais venant de la main d’un être de chair et de sang ! » (‘Erouvin 18b, Beréchith raba 33)

8,12
Ayant attendu sept autres jours encore, il fit partir la colombe, qui ne revint plus auprès de lui.
Il attendit

Wayiya‘hél (« il attendit ») a ici le même sens que waya‘hèl au verset 10, sauf que le texte emploie ici le hithpa’él et là-bas le qal. Waya‘hèl peut se traduire par « il attendit », et wayiya‘hél par « il prit patience »

8,13
Ce fut dans la six cent unième année, au premier mois, le premier jour du mois, que les eaux laissèrent la terre à sec. Noé écarta le plafond de l'arche et vit que la surface du sol était desséchée.
Au premier mois

Pour rabi Eli’èzer, c’était en ‘hechwan. Pour rabi Yehochou‘a, c’était en iyar (Roch haChana 11b)

La surface du sol était sèche

Il y avait comme de la boue formant une croûte à la surface des eaux (Beréchith raba 33, 7)

8,14
Et au deuxième mois, le vingt-septième jour du mois, la terre était sèche.
Le vingt-septième jour

Les pluies avaient commencé de tomber le deuxième mois, le dix-septième jour du mois (supra 7, 11). Les dix-sept jours d’écart correspondent à la différence entre l’année solaire et l’année lunaire, la génération du déluge ayant été condamnée à subir un cataclysme d’une année entière (Séder ‘olam 4, Beréchith raba 28, 9 et 33, 7)

La terre était sèche

Elle était redevenue aride, selon son état habituel (ibid.)

8,15
Dieu parla à Noé en ces termes:
8,16
Sors de l'arche, toi et ta femme, et tes fils et leurs femmes avec toi.
Toi et ta femme

Mari et femme réunis. Dieu leur permet ici de reprendre la vie commune (Beréchith raba 34, 7)

8,17
Tout être vivant de toute espèce qui est avec toi: volatile, quadrupède, reptile se traînant sur la terre, fais-les sortir avec toi; qu'ils foisonnent dans la terre, qu'ils croissent et multiplient sur la terre!"
Fais sortir

Le mot est écrit hotsé, et lu hayetsé, qui veut dire : « dis-leur de sortir » Hotsé signifie : « s’ils ne veulent pas sortir, fais-les sortir toi-même » (Beréchith raba 34, 8)

Qu’ils foisonnent de par la terre

Mais pas dans l’arche. Ce qui nous apprend que les rapports sexuels étaient interdits même aux animaux et aux oiseaux

8,18
Noé sortit avec ses fils, sa femme, et les femmes de ses fils.
8,19
Tous les quadrupèdes, tous les reptiles, tous les oiseaux, tout ce qui se meut sur la terre sortit, selon ses espèces, de l'arche.
Selon leurs familles

Ils se sont engagés à s’unir selon leurs espèces

8,20
Noé érigea un autel à l'Éternel; il prit de tous les quadrupèdes purs, de tous les oiseaux purs, et les offrit en holocauste sur l'autel.
De tout animal pur

Noa‘h s’est dit : Si le Saint béni soit-Il m’a ordonné de faire entrer certaines bêtes par sept, ce ne peut être que pour en offrir en sacrifice (Beréchith raba 34, 9)

8,21
L'Éternel aspira la délectable odeur, et il dit en lui-même: "Désormais, je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme, car les conceptions du cœur de l'homme sont mauvaises dès son enfance; désormais, je ne frapperai plus tous les vivants, comme je l'ai fait.
Dès son enfance

Le mot minnne’ouraw est écrit mine’araw, sans waw. Dès qu’il commence à se mouvoir (michénin’ar) pour sortir du ventre de sa mère, il accueille en lui le penchant au mal (Beréchith raba 34, 10, Yerouchalmi Berakhoth 3, 5)

je ne recommencerai plus...

Deux fois. C’est un mode de serment, ainsi qu’il est écrit : « De même que j’ai juré que le déluge de Noa‘h ne désolerait plus la terre... » (Yecha’ya 54, 9). Mais nous n’avons trouvé aucun serment ! C’est cette répétition qui constitue un serment, comme expliqué par les sages dans la guemara (Chevou‘oth 36a)

8,22
Plus jamais, tant que durera la terre, semailles et récolte, froidure et chaleur, été et hiver, jour et nuit, ne seront interrompus."
Désormais

Six saisons, à raison de deux mois chacune. La michna explique : La seconde moitié de tichrei, ‘hechwan, et la première moitié de kisléw, c’est le temps des semailles. La seconde moitié de kisléw, tévèth et la première partie de chevat, c’est le temps du froid... (Baba Metsi‘a 106b)

Froidure

Plus rude que l’hiver

Hiver

C’est l’époque où l’on sème orges et légumes secs qui parviennent rapidement à maturité. C’est la seconde moitié de chevat, adar, et la première moitié de nissan

Récolte

C’est la seconde moitié de nissan, iyar et la première moitié de siwan

Eté (qayits)

C’est la seconde moitié de siwan, tamouz et la première moitié de av. On y récolte les figues et on les laisse sécher dans les champs. Les figues sèches s’appellent qayits, comme dans : « le pain et les figues sèches (qayits) sont destinés à la nourriture des serviteurs » (II Chemouel 16, 2)

Et chaleur

C’est la fin de la saison chaude : la seconde moitié de av, eloul et la première moitié de tichrei. C’est le moment où il fait le plus chaud dans le monde, ainsi que nous l’avons appris dans la guemara (Yoma 29a) : « La fin de l’été est plus pénible que l’été lui-même »

Jour et nuit ne cesseront pas

C’est donc qu’ils avaient cessé pendant le déluge. Les planètes avaient suspendu leur service, et l’on ne distinguait plus entre le jour et la nuit (Beréchith raba 34, 11)

Ne cesseront pas

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