Les femmes s’étaient empressées d’apporter les premières leurs dons pour la construction du Tabernacle, comme il est dit : « et les hommes vinrent après les femmes » (Chémot : 35-22).

Or, soulignent nos Sages, nous savons que lors du péché du Veau d’or, les femmes avaient refusé de donner leurs bijoux. Devant leur refus, les hommes ont dû se défaire de leurs propres pendentifs pour confectionner leur idole. Il en fut autrement pour la construction du Tabernacle. Les femmes furent les premières à offrir ce qu’elles avaient 

de plus précieux. C’est pour cette raison, rapporte le Choul’han Aroukh, que les femmes ont droit à une fête supplémentaire : Roch ‘Hodech, où elles n’effectuent pas certains travaux.
 

Pourquoi justement Roch Hodech ?

 

Comme nous le savons, le Tabernacle fut inauguré le jour de Roch ‘Hodech Nissan, et c’est la raison pour laquelle chaque Roch ‘Hodech reste une fête réservée aux femmes. 

Mais nous pouvons également établir un autre lien entre les femmes et Roch ‘Hodech.

Lorsque dans le désert, elles firent don pour le Tabernacle des miroirs de cuivre dont elles se servaient en Egypte, Moché ne voulut pas les accepter. Toutefois, D… lui demanda expressément de les prendre pour la confection du Bassin servant à l’ablution des Cohanim. En effet, c’est au moyen de ces miroirs que ces femmes courageuses avaient redonné une raison de vivre à leurs maris qui, abattus par le terrible esclavage, étaient dans un état de découragement complet. Tout au long de l’histoire, le rôle des femmes fut déterminant au moment où tout semblait perdu.

Lorsque le Gadol Hador, Amram, décida de ne plus avoir d’enfants, puisqu’on jetait les enfants dans le fleuve, tous les Hébreux l’imitèrent. Ce fut grâce à Myriam, qui réunit à nouveau ses parents, que non seulement Moché vint au monde mais que le peuple juif fut sauvé de la disparition complète!

Il en fut de même à ‘Hanouka avec Yéhoudit, à Pourim avec Esther, et tout au long des générations jusqu’à la venue du Machia’h, qui, à l’instar de la sortie d’Egypte, viendra comme on le sait par le mérite de notre mère Ra’hel et des femmes Tsadkaniot. 

Telle est la signification profonde de Roch ‘Hodech: subitement, le premier jour du mois, la lune renaît après une absence totale de clarté. Auparavant dans l’obscurité complète, le monde semblait plongé dans des ténèbres éternelles. Ce moment de renaissance de la lumière reste réservé aux femmes, c’est leur fête particulière car ce sont elles qui possèdent, par la force de leur Emounah, le don de l’espoir, le pouvoir du renouveau. 

Extrait du son livre "Imrei Cohen"