« Il faut nous aider à faire comprendre l’importance de cette mitsva ». Au bout du fil, la voix est essoufflée : le rav Ytzhak Bitton se dépêche pour attraper son métro. Pas le temps de s’arrêter, il est attendu dans une école parisienne pour une nouvelle distribution de tsitsit.

Après avoir passé de longues années à la yéchiva de Mir à Jérusalem, cet Israélien est arrivé en France il y a dix ans avec la ferme intention de relever un beau défi : convaincre le plus de Juifs possible de revêtir un talit katan. « La paracha Chela’h que nous lisons justement ce Chabbat insiste sur cette mitsva. Les tsitsit sont notre « ceinture de sécurité », ils écartent la tentation. Comme nous le disons dans le Chéma, ils sont un rappel permanent du don de la Torah au peuple d’Israël », explique celui que l’on surnomme désormais le rav des tsitsit. « Le Even Ezra écrit d’ailleurs que le talit katan a une plus grande importance que le talit gadol en raison des épreuves auxquelles un Juif est confronté durant la journée ».

Armé de cette certitude et soutenu par les bénédictions de plusieurs guedolim tel que le rav Éliachiv ou le rav David Abou’hassira, il s’est donc lancé dans un inlassable travail de terrain. Son association « Benitivot Ahava veChalom » (sur les chemins de l’amour et de la paix) a ainsi déjà distribué plus de 2 000 tsitsit dans les écoles de la communauté. Et lorsque l’occasion se présente, le rav Bitton ne laisse pas passer la chance de convaincre les vedettes de l’importance de cette mitsva.

La semaine dernière, le chanteur Patrick Bruel a ainsi rejoint Francky Pérez, Gad Elmaleh, David Levy ou Enrico Macias sur la liste des célébrités qui se sont engagées à porter un talit katan, ne serait-ce que durant Chabbat. « C’est important de convaincre ces gens dont certains sont éloignés de la Torah, car ils ont une grande influence », explique le « rav des tsitsit ».

Afin de faire comprendre le sens de cet engagement à ceux auquel il remet – systématiquement - gratuitement un talit katan, il prend toujours soin de leur préciser que c’est lé ylouï nichmat, en mémoire d’un de leurs proches disparu : « de cette manière, ils réalisent qu’ils sont reliés avec le Ciel ».

Mais la route du rav Ytzhak Bitton est encore longue, puisqu’il ambitionne, à condition de disposer des moyens pour cela, de distribuer 18 000 tsitsit.