Beaucoup pensent que juger son prochain favorablement est une mesure de piété valable pour une certaine élite. Cela est une erreur, cette qualité faisant partie des 613 Mitsvot et il est donc obligatoire de l’acquérir. Elle diffère selon la catégorie de personnes que l’on doit juger :

– Un homme craignant D.ieu : on sera obligé de le juger favorablement même si son acte semble l’accuser.

– Un homme mauvais (Racha): on sera obligé de le juger défavorablement.

– Un homme moyen (Bénoni) : dans le cas où son acte semble méritoire, on le jugera favorablement et si son acte semble l’accuser, il sera bien de le juger favorablement aussi, mais ce n’est pas obligatoire.

Si nous approfondissons la question, il y a deux manières de juger favorablement :

1. Le jugement favorable positif de nos Sages :

Rabbi ‘Hiya avait une femme qui lui rendait la vie amère. Malgré cela, chaque fois qu’il trouvait une jolie chose, il la lui achetait. Rav, son élève, lui demanda pourquoi il cherchait tellement à la contenter. Rabbi ‘Hiya lui répondit : « Il est suffisant qu’elle éduque nos enfants et me préserve de la faute. »

Même si les agissements de sa femme étaient répréhensibles, Rabbi ‘Hiya avait réussi à lui trouver des mérites et à la respecter.

2. Exemples du quotidien

– Votre époux rentre le soir sans proposer son aide et va s’occuper de ses affaires.

Jugement favorable négatif : il est né comme ça, il n’y a aucun espoir.

Jugement favorable positif : il doit être préoccupé, il n’a donc pas vu que j’ai besoin d’aide.

– Vous rentrez le soir et le désordre règne à la maison.

Jugement favorable négatif : elle n’a pas eu le temps de ranger, elle a dû parler au téléphone toute la journée. Que faire ? C’est dans la nature des femmes !

Jugement favorable positif : elle a certainement rangé la maison, mais les enfants l’ont dérangée à nouveau.

Juger son prochain favorablement améliore d’autres traits de caractère. Cela nous éloigne de la médisance et de la colère.

Etude de moussar

Sachez que lorsque l’on juge quelqu’un défavorablement, on attire ce même jugement sur nous-mêmes. Le Baal Chem Tovexplique que lorsque l’on veut juger d’En-Haut la faute d’un homme, on le place dans une situation où il verra son ami fairecette même faute et on observe de quelle façon il jugera celui- ci. De la même façon qu’il jugera son prochain, on le jugera d’En Haut sur cette faute : s’il l’a jugé avec rigueur, lui-même sera jugé avec rigueur et s’il l’a jugé favorablement, il sera jugé favorablement.

Il en ressort que les sentences que nous décrétons à l’égard des autres nous sont en fait destinées ! Même une simple phrase comme « c’est bien fait pour lui » attire un jugement défavorable pour nous.

Chacun de nos actes dans ce monde a une influence dans le monde d’en haut, si bien que lorsque nous jugeons une personnefavorablement, nous serons jugés favorablement par le Tribunal céleste.

Il est écrit dans le « Chémirat Halachone » : « Si sonhabitude était de juger favorablement, il sera jugé de la même façon, mais si son habitude était d’accuser ses semblables et de parler d’euxnégativement, les anges aussi parleront de lui négativement. Il faut donc que l’homme soit vigilant sur ses pensées parce qu’au moment où il juge son ami, ses décrets peuvent se retourner contre lui. »

Méthode du ‘Hechbon Néfech

Faites un tableau où vous noterez un point chaque fois que vous aurez jugé quelqu’un défavorablement. Après unentraînement de quelques semaines, notez les fois où vous jugez favorablement pour mettre en valeur l’aspect positif de votre personnalité.

Certaines pensées négatives nous viennent à l’esprit automatiquement, elles nous sont en fait envoyées par leYétser Hara :

– Sur un enfant : « quel comportement ! Ses parents devraient avoir honte ! »

– Sur un ami qui refuse de vous prêter quelque chose : « ce n’est pas un véritable ami ! »

– Sur une personne qui ne s’est pas présentée à votre rendez- vous : « Quelle impertinente ! »

– Sur un jeune homme qui ne laisse pas sa place à quelqu’un de plus âgé dans l’autobus : « Quel manque d’éducation ! »

Essayez d’identifier toutes les pensées similaires à celles-ci et tentez de les transformer en pensées positives.

Dans les situations où vous avez un doute sur la manière dont il faut juger, reportez vos réflexions sur le sujet à plustard. Le recul vous permettra de vous départir de l’influence du Yétser Hara.

Lorsque vous apercevez quelqu’un se comporter négativement, recherchez dans vos souvenirs les situations similaires où vous avez agi de la même façon, cela vous aidera à juger positivement.

Exemples de jugements positifs :

Il me manque sûrement un élément pour comprendre la situation.

Il a grandi dans un cadre familial nuisible.

Peut-être que ses intentions étaient bonnes.

Ses actes sont peut-être influencés par sa peine.

Méthode du Rambam

Si vous jugez quelqu’un négativement, arrêtez-vous et consacrez quelques minutes pour lui trouver des mérites.

Réparation d’une mauvaise tendanceà l’aide d’une bonne tendance

La prévoyance : il est difficile de juger positivement une personne au moment où elle vous met en colère. C’est pourquoi il est conseillé de consacrer chaque jour quelques minutes à trouver des mérites à chacune des personnes de votre entourage. Lors des moments de tension, vous n’aurez plus qu’à y repenser pour vous calmer.

Réparation d’une mauvaise tendanceà l’aide d’une autre mauvaise tendance

L’avarice : fixez-vous une amende d’une certaine somme à chaque erreur.

La paresse : fixez-vous des Téhilim à lire à chaque erreur.

Méthode du ‘Hazon Ich

• Si vous éprouvez des difficultés, choisissez une autre Mida à travailler, son influence se fera aussi ressentir pour la patience.

Téfila

• Demandez l’aide d’Hachem en priant pour réparer votre tendance aux pensées négatives sur votre prochain.